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Quand la cogénération donne de l’oxygène

Du gaz citerne à la cogénération, la famille Binda a modifié le mode de chauffage de ses serres au fur et à mesure de leur agrandissement. Un deuxième moteur en cours d’installation ouvre de nouvelles perspectives.

La saga de la famille Binda commence en 1986 avec la construction des premières serres par Jacques, Annick et Jean-Luc Binda à Andiran, commune proche de Nérac en Lot-et-Garonne. Après un agrandissement en 1995, et un passage d’un chauffage au gaz citerne à un chauffage au fioul lourd, une nouvelle phase de croissance a eu lieu en 2006 après l’arrivée de Nathalie et Laurent, les deux autres enfants.

La production est passée à une moyenne de 45 à 58 kg/ m2

« Nous avons alors investi dans une chaudière bioénergie pour chauffer nos 4,5 ha de serres, puis nous avons réinvesti dans 3 ha de serres verre et une autre chaudière bois en 2011 », se rappelle Laurent Binda. Mais avec la concurrence d’autres secteurs, le prix du bois n’a fait qu’augmenter d’année en année. « En 2015, nous étions dans une situation comparable à celle connue avec le fioul lourd jusqu’en 2005 et un coût de 8,5 euros de chauffage au m2 », précise Nathalie Binda. Les responsables des EARL du Relais et de la Suréde ont donc pris de nouvelles orientations. Disposant alors de 7,2 ha de serres, le projet d’une cogénération a pu être envisagé, déterminant ainsi l’arrivée du gaz sur le site. « En 2015, nous avons investi dans un moteur de 4,4 mégawatts en signant un contrat C13 pour le rachat de notre production d’électricité », explique Laurent Binda. Le chauffage n’est alors plus apparu comme un facteur limitant de la production. Avec ces calories supplémentaires, l’arrivée de Chris Vanlerberghe comme chef de culture, un changement de variété et l’injection de CO2, la production de tomate est passée à une moyenne de 45 à 58 kg/ m2. « Avec la cogénération, nous avons fait une économie de 4 à 5 euros/m2, ce qui amène de l’oxygène à l’exploitation », confient les responsables. La cogénération fonctionne de début novembre à fin mars, les périodes « tampon » sont assurées par le chauffage par biomasse. « Mais nous ne consommons plus que 2 000 tonnes de bois, contre 10 000 tonnes auparavant, ce qui limite à la fois le coût et la problématique d’approvisionnement », mentionne Laurent Binda.

Un nouveau contrat et une nouvelle cogénération

« Nous avons également franchi une marche importante en investissant dans des écrans d’ombrage et la brumisation » explique-t-il. Les cogérants n’en sont pas restés là. En 2016, ils détruisent deux hectares de serres double paroi plastique « peu performantes et pénibles à travailler », pour construire deux hectares de serres semi-fermées high-tech à 7,5 m sous chéneau. Le gain de sécurité sanitaire qu’apporte ce type de serre a été un élément déterminant du choix. « Avec la maîtrise de la lutte intégrée et celle de la gestion du climat, on peut envisager de passer en zéro résidu », assure Chris Vanlerberghe. Le nouvel outil apporte aussi un gain de rendement et réduit la pénibilité du travail avec une organisation différente. « Pour la première année de fonctionnement, nous avons produit de la tomate vrac et nous devrions terminer la saison autour de 70 kg/m2 », estime le spécialiste. Ainsi, la structure prévoit de produire 1 400 tonnes de tomates vrac et 2 700 tonnes de tomates grappe commercialisées par PrimAlbret. L’année 2017 marque encore une nouvelle étape. Un nouveau contrat C13 permet la mise en place d’une nouvelle cogénération de 4,4 MW, avec un moteur en cours d’installation sur le site et l’acquisition d’un nouveau terrain, pour un projet de la construction de trois hectares supplémentaires de serre verre. Au total, la famille Binda aura investi 10 millions d’euros entre 2015 et 2017. « Nous sommes confiants dans l’avenir de la production de tomate française car une grand majorité des ménages consomme français », constatent les professionnels.

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