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ProNatura : « Nous travaillons avec des producteurs convaincus qui souffrent de la crise du bio mais qui ne se déconvertiront pas »

L’équipe d’Organic Alliance s’est prêtée au jeu des questions-réponses pour FLD : entre crise du bio et changement climatique, le groupe ne manque pas de projets en parallèle : formation, transformation, restauration collective…

ProNatura a travaillé avec une exploitation familiale, basée à mi-chemin entre le Vercors et le Pilat, en bio depuis 2020 pour lancer sa poire Plaisirs du Verger.
© Organic Alliance

ProNatura (fruits et légumes bio, fruits secs bio) et Vitafrais (produits frais bio et ultra-frais bio), sociétés du groupe Organic Alliance, ne cachent pas leur ambition de relancer et soutenir le marché du bio, auprès de ses clients, tout en défendant le pouvoir d’achat des consommateurs. En cette fin d’année, et alors que le bio est toujours en crise même si quelques signaux semblent encourageants, l’heure est au bilan mais surtout aux projets pour l’avenir.

Lire aussi : Fruits cueillis à maturité : ProNatura étend sa gamme

Début décembre, Pierrick Leroux (président directeur général d’Organic Allliance), Gautier Villiaume (directeur commercial du groupe), Valérie Tremblay (directrice Qualité du groupe) et Sébastien Darrort (directeur Achat Offre Fruits et Légumes) ont répondu aux questions de FLD.

Pierrick Leroux, PDG d’Organic Alliance © Organic Alliance

 

FLD : Le bio est-il réellement en crise ? 

Organic Alliance : Le secteur fait le constat d’une baisse de consommation de la bio liée à des arbitrages du consommateur face à un pouvoir d’achat qui diminue. Plus de 200 magasins bio ont fermé depuis le début de l’année. Nous, ProNatura, travaillons avec des producteurs convaincus, en bio depuis longtemps, qui en effet souffrent de la crise du marché et de la baisse de la demande, mais qui ne se déconvertiront pas. 

FLD : Comment le groupe Organic Alliance fait-il face ? 

Organic Alliance : Notre offre est très compétitive et est basée sur des produits qui rassemblent plusieurs qualités : la fraicheur, l’équité, le goût… Cependant aujourd’hui le prix est le premier critère de choix pour nos clients, parfois au détriment de ses qualités. Nous maintenons nos fondamentaux en proposant une agriculture bio exigeante, d’un point de vue environnemental, nutritionnel et sociétal.

FLD : La transformation est-elle une opportunité pour le bio ? Avez-vous des projets en ce sens ?

Organic Alliance : Nous avons déjà quelques clients transformateurs et notre volonté est de développer nos volumes sur ce canal. Les clients y ont des besoins bien particuliers qui nécessitent une adaptation de notre offre et un partenariat renforcé, par exemple une planification annuelle des besoins.

FLD : A la nomination de Pierrick Leroux au poste de PDG d’Organic Alliance l’année dernière, vous avez d’ailleurs réaffirmé la mission de « conquérir de nouveaux marchés et de continuer de rendre le bio accessible à tous ». Comment se traduit concrètement cette volonté et où en est le projet ?

Organic Alliance : Nous voulons entre autres conquérir de nouveaux marchés comme celui de la RHF, afin de devenir le partenaire référent Fruits et Légumes de la restauration collective. Quant à rendre la bio accessible à tous, cela passe par des tarifs attractifs, des services de proximité auprès de nos clients. Cela passe aussi par la formation de nos collaborateurs et nos clients, pour avoir une maîtrise du rayon Fruits et Légumes, mais aussi de la filière bio et de pouvoir diffuser les bons messages au grand public, et ainsi capturer de nouveaux consommateurs. 

FLD : En parlant de formation, vous avez annoncé la relance la BioAcademy ? 

Organic Alliance : Tout à fait. ProNatura avait lancé en 2012 son école des métiers à destination des professionnels de la bio devenue en 2016 la BioAcademy, centre agréé de formation. Depuis son lancement, la BioAcademy a formé plusieurs centaines de professionnels de la bio. Après une période particulière marquée par la pandémie du Covid-19, nous avons relancé la BioAcademy depuis avril 2023, toujours en collaboration avec Sésame Evènement, certifié Qualiopi. Ce service sera aussi proposé sous format gratuit à nos magasins fidèles courant 2024. Nous étudions également le passage sur 2 journées afin d’enrichir le contenu et permettre aux magasins la mise en application des apprentissages entre les deux journées de formation.  

Les formations sont dispensées le temps d’une journée par des experts des fruits et légumes bio sur les sites ProNatura de Cavaillon, Nantes, Strasbourg et Rungis, de 8h30 à 17h30. Elles rassembles de 6 à 10 participants, participation 280 € HT. Chaque formation aborde les 7 thématiques suivantes, déclinées selon la saison  : Qu’est-ce que l’agriculture biologique ; élargir sa gamme en produits “bio+” ; réimplantation de son rayon ; gestion du rayon : réussir sa saison ; comprendre les labels ; réglementation et ardoise. Objectif : acquérir les compétences nécessaires pour mieux gérer la saisonnalité et la variabilité des produits, gérer son rayon toute l’année, pour renseigner et conseiller les clients, afin de maximiser son impact sur les ventes.

FLD : En Europe également, le bio subit-il la crise ? 

NB : Organic Alliance opère aussi hors France (environ 10 % des volumes), en particulier sur l’Allemagne, la Suisse, la Belgique, l’Angleterre, l’Autriche.

Organic Alliance : L’offre en fruits et légumes bio en Europe peut parfois dépasser la demande. S’ajoutent à cela les aléas climatiques, qui impactent les volumes sur les effets météo : la tempête en Bretagne sur les poireaux et choux-fleurs, la sécheresse en Espagne sur les mangues, mais aussi sur les oranges, en Italie aussi.

FLD : Le changement climatique a-t-il un impact sur le bio ?

NB : ProNatura travaille en filière avec des producteurs en France mais aussi dans le monde (Espagne, Italie, Maroc, République Dominicaine, Togo…) pour ses agrumes, bananes, tropicaux et exotiques, Turquie pour les fruits secs (OTS).

Organic Alliance : On voit une sécheresse de plus en plus marquée d’un côté, ce qui nécessité de gros efforts sur les méthodes de culture et d’irrigation comme du goutte à goutte enterré, du paillage, un choix de variétés adaptées à la sécheresse… De l’autre, des épisodes pluvieux plus intenses avec des conséquences sur la qualité des récoltes et le risque de problèmes sanitaires, qui demandent plus de technicité, de connaissances produit et de prévention.

FLD : Comment ProNatura se saisit du sujet “changement climatique” ?

Organic Alliance : ProNatura accompagne avec l’aide d’agronomes les producteurs pour mettre en production des variétés adaptées, sélectionne ses fournisseurs sur des critères environnementaux, et participe au développement d’une agriculture bio “agroécologique” améliorant la biodiversité, les semences durables, la gestion de l’eau et de l’énergie.

ProNatura en quelques chiffres clés : 

Travaille avec plus de 600 producteurs et organisation de producteurs ;

60 000 tonnes de fruits et légumes vendues à l’année ;

Chiffre d’affaires de 150 millions d’euros (2022) ;

Clientèle principale : distribution spécialisée bio ; 

Filières France : MédiTerraBio, DouarDen, BioBreizh, Plaisirs du Verger ;

Filières à l’étranger : Maroc sur les agrumes, OTS sur les fruits secs.

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