Fruit Attraction 2021

Projet pomme brésilienne : IFO et Rivoira lancent une gamme de pommes club

Le projet de la pomme brésilienne, c’est un projet de création variétale en pommes entre l’obtenteur français IFO (qui a notamment lancé Kissabel) et le producteur italien Rivoira Group : une gamme de variétés club, similaires en peau, consistante en goût et très sucrées. Les acteurs ont présenté le projet lors d’une conférence de presse sur Fruit Attraction

Trois variétés composent pour le moment la gamme : Luiza, Venice et Isadora. « Ici on ne parle pas d’une nouvelle variété club mais d’une segmentation club », insiste Gerhard Dichgans, directeur du projet Pommes brésiliennes. Trois variétés permettent trois fenêtres commerciales (précoce, mi-saison et tardive). Elle se conserve très bien, « jusqu’à 8-9 mois sans altérer les qualités », ce qui permet une récolte à la meilleure maturité et d’envisager l’export maritime. Elle est « très productive », adaptée à une production entre 300 et 600 m d’altitude et résistante à la Gala leaf spot -présente au Brésil- et peu sensible à la tavelure, ne présente pas de fragilité face aux maladies de conservation.

Trois variétés dans la gamme. Luiza est la première du calendrier (récolte en même temps que Gala). Peau brillante, rouge à 70-80 %, elle se caractérise par un Brix de 14-15° et d’une fermeté de 8 kg/cm2. Les calibres sont bons pour une variété précoce. Venice se récolte fin septembre. Robe très brillante, rouge à 70-80 % avec un dos jaune d’or, son taux de sucre atteint les 15-16° Brix et la fermeté 8 kg/cm2. Calibres moyens. Isadora est la plus tardive, avec une récolte fin octobre. Bicolore, elle présente des calibres moyens, une robe rouge orangé, une fermeté supérieure à 9 kg/cm2 et surtout un taux de sucre de plus de 17° Brix !

Appel aux gros partenaires producteurs français et rendez-vous à Berlin pour connaître le nom de la gamme

30 000 arbres ont été plantés en 2021 dans le Piémont et 125 000 autres sont prévus l’année prochaine, pour un objectif de 200 ha en 2024. Au niveau mondial, le projet ambitionne 4 000 ha et les parties prenantes appellent donc les partenaires intéressés à se manifester.

Côté commercial : « Nous visons en premier lieu le marché italien et très vite nous nous diversifierons sur les marchés export : Espagne, Allemagne, le reste de l’Europe, confie Marco Rivoira, directeur général de Rivoira. Nous estimons que cela nous prendra 3-4 ans de nous installer car le rayon pomme est overbooké. Et bien sûr que nous développerons le marché français. Pour cela nous avons besoin de partenaires de taille conséquente en production. Nous avons déjà des marques d’intérêt. »

Et côté marketing, les acteurs développent aussi la marque : un an de travail, de questions et de sondage, puis l’enregistrement. Le nom de cette nouvelle pomme club sera dévoilé à Fruit Logistica en février à Berlin.

Une histoire originale

L’histoire commence en 1999 lorsque IFO et l’agence de recherche brésilienne Epagri. « L’objectif était d’utiliser la base génétique brésilienne et de développer de nouvelles variétés adaptées au changement climatique et adaptées au goût des Brésiliens, habitués à manger des fruits exotiques : sucrés, juteux, crunchy », relate Emmanuel De Lapparent, international business manager à IFO. Trois variétés spécifiques ont été sélectionnées (Epagri est le sélectionneur, IFO le propriétaire de la licence) et introduites en 2000 en France par IFO pour tester les vergers et le marché. Elle a ensuite été testée dans le Piémont en Italie pendant 7 ans. Après une visite au Brésil, Rivoira Group et IFO signent en 2017 : IFO accorde à Rivoira au niveau mondial la production des variétés et la commercialisation de la marque.

Un besoin d’innover

Gerhard Dichgans, ex consultant Sud Tyrol et directeur du projet Pommes brésiliennes, analyse : « Le marché depuis la fin des années 90 était statique et dominé par des variétés traditionnelles vieillissante. Pink Lady a été un vrai renouveau, avec une variété gérée et supportée par un marketing BtC très fort. Depuis, d’autres projets ont suivi, Jazz, Kenzi… avec une très haute qualité organoleptique, une vraie valeur ajoutée le long de la chaîne, mais sans une réussite à se différencier. Le marché est sursaturé, toutes se ressemblent pour les consommateurs qui sont perdus. »