Projet Palvip : « Evaluer l'impact des produits de biocontrôle sur l'environnement »

Témoignage de Mélina Ramos, doctorante au Criobe – Université de Perpignan Via Domitia (UPVD).
« Il manque certaines références sur les produits de biocontrôle (PB), à la fois sur leur efficacité technique et sur leur profil écotoxicologique. C’est dans ce cadre que s’inscrit le projet Palvip (Protection alternative des productions végétales interrégionales pyrénéennes). Il associe des universités et des structures techniques basées en Catalogne et Roussillon pour évaluer les PB sélectionnés en développement chez les PME locales partenaires. Les PB sont étudiés selon leur efficacité, leur impact environnemental et leur effet sur les plantes traitées. Dans le cadre du projet, l’UPVD développe la partie « étude d’impact environnemental ». La méthode classique d’évaluation d’impact d’un produit phytosanitaire consiste à la détermination de sa demi-vie (t1/2). Cette méthodologie est peu adaptée aux PB, qui peuvent être des mélanges complexes. De plus, la demi-vie ne donne aucune information quant à la formation de produits de dégradation ainsi que les impacts des produits sur la biodiversité. C’est pourquoi nous utilisons l’approche EMF (Environmental metabolic footprinting, Empreinte métabolique environnementale) récemment mise en place au laboratoire. L’EMF permet d’étudier à la fois le xénométabolome (l’ensemble des métabolites du PB et de tous ses produits de dégradation) et le métabolome endogène à la matrice (l’ensemble des métabolites de la plante et de ses micro-organismes associés). L’étude cinétique de tous les métabolites peut donc nous donner le temps de résilience du produit, c’est-à-dire le temps nécessaire à la dissipation du PB et de ses effets sur la matrice. Le délai zéro résidu pourra également être déterminé : il correspond au temps nécessaire à la dissipation de l’ensemble des résidus du produit. Nous avons choisi de travailler sur vigne et plus particulièrement sur le suivi des PB sur feuilles de vigne. Les vignes ont été traitées contre l’oïdium avec deux fongicides de biocontrôle : Akivi (Akinao) à base d’extrait de plante et Bestcure® (Futureco Bioscience) à base d’extrait d’agrumes, ainsi qu’un produit de biocontrôle supposé stimulateur de défenses naturelles : Bacillus UdG (Université de Gérone) à base de Bacillus amyloliquefaciens. Nous avons prélevé des feuilles à différents moments entre deux traitements pour effectuer une cinétique de dégradation des produits. Il est prévu dans le projet d’étendre ces analyses à d’autres matrices que les feuilles de vigne comme la peau de pêche ou le sol. »