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Première récolte sous IGP pour l'échalote d'Anjou

Les producteurs de Fleuron d'Anjou ont commencé la récolte. Retour sur la culture et la commercialisation de cette échalote IGP.

C'est sous un soleil angevin timide que la récolte d'échalotes d'Anjou a débuté fin juin chez Yvan Battais, producteur de Fleuron d'Anjou à Saint-Mathurin-sur-Loire. Cette récolte n'est pas comme toutes les autres : cette année, cette échalote peut arborer son IGP gagnée après un long combat, débuté dans les années 90 et abouti avec la reconnaissance par l'Inao en janvier 2013 puis par la Commission européenne en novembre 2015.

Seule échalote sous IGP, elle est actuellement produite par Fleuron d'Anjou – mais l'ODG Les amis de l'échalote d'Anjou, organisme de défense et de gestion, n'est pas fermé. « Il s'agissait de mettre par écrit nos pratiques ancestrales : une plantation manuelle, une multiplication végétative par bulbe, un arrachage manuel et un séchage au champ, explique Thierry Chaillou, producteur et responsable de l'ODG. Les conditions pédoclimatiques et la douceur angevine alliées aux savoir-faire des producteurs justifient l'IGP. Le taux de matière sèche est plus important que sur les autres échalotes, d'où ses qualités organoleptiques. »

Malgré la météo, la qualité est là

 

L'IGP concerne trente exploitations et soixante et onze communes entre Angers et Saumur, « avec un potentiel de 3 000 t, selon les écarts de triage à l'agréage », selon Guillaume Ruet, directeur activité f&l chez Fleuron d'Anjou. Cette année, face à une météo capricieuse, la campagne a dix-quinze jours de retard. Elle ne sera pas exceptionnelle en rendement mais la qualité est, à fin juin, très belle.

Une culture minutieuse et à la main

« Dans nos sols, l'excès d'eau part facilement, donc on n'a pas trop souffert des dernières pluies, explique Mickaël Boussault, responsable technique chez Fleuron d'Anjou. La préparation du sol et le paillage ont lieu en février-mars, suivis

 

de la plantation à la main des bulbes produits l'année précédente. La multiplication végétative, c'est-à-dire le bulbe-mère qui donne d'autres bulbes-fils, se fait de mi-mai à fin juin. La récolte a lieu en juin-juillet, à la main. » Les échalotes sont laissées avec leurs feuilles sur le champ pendant huit à quinze jours en fonction de la météo. Ce premier séchage au soleil leur donne la teinte rose cuivré caractéristique. Puis elles sont triées à la main, équeutées, calibrées et stockées – un stockage ventilé pour les échalotes qui seront commercialisées entre août et janvier, un stockage froid pour celles vendues de janvier à juin.

 

Les premières échalotes d'Anjou IGP ont été commercialisées “en avant-première” pour Pâques, sur la récolte 2015, car elles avaient été produites selon le cahier des charges et pouvaient prétendre à l'appellation. « Les premiers échos sont intéressants », confie Stéphanie Moyou, responsable marketing et communication. Fleuron d'Anjou commercialise ses échalotes IGP sous deux gammes (cf. fld magazine du 9 mars 2016) : Bistronomie pour le cœur de gamme et Gastronomie pour le haut de gamme. « La différence de prix est de 20-25 % pour valoriser la gamme Gastronomie pour laquelle le triage est plus exi-geant », explique Pascal Laidet, directeur commercial f&l. Les échalotes non IGP seront vendues en 1er prix.

Retour de l'échalote primeur

Il y a un petit créneau commercial de deux-trois semaines pour l'échalote primeur pour les professionnels type Grand Frais ou grossistes spécialistes sur Rungis. Les producteurs récoltent en fonction de la demande. « L'année dernière, sur 117 t, j'ai fait 5 t de primeurs », précise Yvan Battais. Arrachées “précocement”, les feuilles coupées sur le champ, elles sont séchées quelques jours en plate-forme. « Nous avons retravaillé l'emballage de la primeur, souligne Stéphanie Moyou. Les consommateurs sont habitués à voir l'échalote toute l'année. Il fallait (re)marquer le début de campagne et communiquer pour expliquer la saveur plus prononcée de l'échalote primeur et son absence de couleur cuivrée. C'est un produit à part. » Les premières échalotes d'Anjou primeurs sous IGP ont été envoyées fin juin.

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