Aller au contenu principal

Pomme de terre : quelles sont les dernières données de la production 2023 ?

La production 2023 se situe sur un rendement proche de la moyenne quinquennale. La saison a été marquée par une météo capricieuse, ce qui joue sur les écarts de tri. Côté marché, la demande est toujours active, en particulier de l’industrie.

Récolte de pomme de terre impossible en raison des conditions très humides. Le nord de l'Europe a été touché cet automne par des pluies et des inondations qui ont impacté la récolte et le marché. Photo d'archives Réussir SA de 2012
© V. Marmuse CAIA

Francisco Moya, président du CNIPT, a profité d’un point presse à l’issue de l’assemblée générale de l’interprofession de la pomme de terre du 10 janvier pour faire le point sur la campagne de pomme de terre en cours. 

Lire aussi : Inflation en 2023 : le prix de la pomme de terre a-t-il réellement bondi de +23 % ?

Selon les derniers relevés de l’UNPT, le syndicat des producteurs de pommes de terre, les volumes produits en France en 2023 s’élèveraient à un peu plus de 6,8 millions de tonnes (+12,7 % sur un an), avec des surfaces en hausse sur un an (+2,3 %) et un rendement de 43,3 tonnes par hectare proche de la moyenne décennale (43,6 t/ha avait annoncé début septembre). Pour comparaison, 6 millions de tonnes avaient été produites en 2022, année qui avait souffert du rendement le plus faible de ces 25 dernières années (à 39 t/ha).

« Mais ces chiffres ne doivent pas nous faire penser que la production est suffisante pour nous permettre de travailler sereinement ce produit », avertit Francisco Moya.

 

Une météo capricieuse et des tubercules encore dans l’eau

2023 s’est aussi caractérisée par une météo capricieuse avec un retard au début du cycle et un été clément qui a permis un rattrapage. Mais les écarts de tri sont un peu plus importants que l’année dernière en raison de la météo : une sécheresse prolongée suivi de pluies incessantes pendant la récolte. « Chaque pomme de terre comptera à nouveau jusqu’en fin de campagne », avertit à nouveau le président de l’interprofession.

Quelques pommes de terre sont encore sous l’eau (au moment des inondations, l’UNPT parlait de 95 % à 98 % des pommes de terre récoltées). « Mais même 2 % en moins, sur le marché français, ça a un impact, d’autant plus que les surfaces concernées concernent des volumes engagés en contractualisation », précise Florence Rossillion, directrice général du CNIPT.  Par ailleurs, les zones concernées sont aussi des zones de production de semences de pomme de terre

Dans les autres pays du nord-ouest européen de production de pommes de terre, ce phénomène de tubercules encore sous l’eau est beaucoup plus prégnant.

« Une partie de ces pommes de terre ont pu être arrachées, mais à quel prix technologique et de stress pour les producteurs ? D’autant plus qu’elles n’auront aucun débouché “noble”, étant gorgées d’eau. Mais il s’agit de préparer le sol pour la suite », note Francisco Moya.

 

Pression de l’industrie, toutefois moindre que crainte initialement

Côté marché, la filière française a noté une demande plus précoce de certains clients, le nord de l’Europe ayant aussi été touché par les intempéries. « A date, on observe des stocks assez entamés sur certaines variétés », confirme le CNIPT.

Pour cette deuxième partie de campagne, la demande est toujours là, avec ses exigences en termes de cahier des charges et « un prix bas au regard des stocks et des coûts de production ». Francisco Moya a regretté « parfois un décalage entre certains marchés internationaux, demandeurs et prêts à payer le prix, et le marché national, peu enclin à payer. »

En parallèle, la demande accrue de l’industrie se confirme, mettant une pression sur des stocks pas forcément dédiés au départ à ce débouché. « Mais j’admets avoir craint une pression plus forte, reconnaît Francisco Moya. Nous avons la chance, pour le marché international de la frite, d’avoir eu une production nord-américaine (Etats-Unis et Canada) généreuse et donc des industriels qui ont réorienté leurs besoins. »

« Ceci nous rappelle qu’il ne faut jamais oublier que nous sommes sur des marchés internationaux et que tout est lié. »

Lire aussi : La pomme de terre serait-elle la solution aux défis que l’agriculture mondiale doit relever ?

Les plus lus

Les chaufferettes Wiesel commercialisées par Filpack permettent un gain de température à l'allumage supérieur à celui des bougies.
Chaufferettes contre le gel en verger : un intérêt sur les petites parcelles très gélives

Le risque de gel fait son retour sur cette deuxième quinzaine d'avril. Plusieurs entreprises proposent des convecteurs à…

Parsada : ouverture ce 12 avril d'un appel à projets porté par FranceAgriMer

Initié au printemps 2023, le Plan stratégique pour mieux anticiper le potentiel retrait européen des substances actives et le…

verger abricot Drôme - Emmanuel Sapet
En Ardèche, de fortes pertes dans les vergers d'abricotiers sont à déplorer

Des chutes physiologiques importantes de fleurs sont à déplorer dans des vergers d'abricotiers d'Ardèche, de la Drôme et de l'…

Prix des fraises françaises : il n'est « pas lié aux faibles quantités espagnoles », revendique l’AOPn

Les fraises espagnoles sont pour le moment quasi absentes de nos étals français. Pourtant, ce n’est pas cette absence ou cette…

PNR BARONNIES PROVENCALES
L’IGP Abricot des Baronnies sur la rampe de lancement

L’abricot des Baronnies, qui attendait ce printemps la toute dernière validation de son IGP, est d’ores-et-déjà en ordre de…

Loi Agec et emballage plastique des fruits et légumes : le Conseil d’Etat rejette le recours, Plastalliance va porter plainte devant l’UE

Suite à l’audience du 4 avril, le Conseil d’Etat a rejeté, par ordonnance du 12 avril 2024, la requête de Plastalliance aux…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 354€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes