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Machinisme agricole : la révolution de l'intelligence artificielle 

La chambre d’agriculture de Bretagne et Bretagne Développement Innovation ont organisé sur la station expérimentale de Kerguéhennec, dans le Morbihan, une journée dédiée à l’intelligence artificielle (IA) au service du machinisme agricole.

<em class="placeholder">Des agriculteurs et experts debout devant un tracteur vert. </em>
De nombreuses utilisations possibles de l’intelligence artificielle au service de la donnée et du machinisme agricole ont été présentées à la station expérimentale de Kerguéhennec, dans le Morbihan.
© V. Bargain

« L’intelligence artificielle révolutionne désormais notre manière d’interagir avec la data en agriculture, souligne Jérôme Damy, chargé de projets solutions numériques en agriculture à la chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir. Il faut la voir comme un outil, pas comme une science acquise. » Alors que les capacités limitées et le traitement manuel chronophage des données provoquent erreurs et retards décisionnels, l’intelligence artificielle peut traiter très rapidement de grandes quantités de données acquises par satellites, drone, capteurs… Son intégration grandissante dans de plus en plus d’outils permet aujourd’hui des prévisions météo avancées, le développement de la pulvérisation de précision, de l’irrigation de précision, la robotisation du désherbage, des traitements, de la taille, de la récolte…, mais aussi la maintenance prédictive du matériel, la simplification des interfaces, l’amélioration des outils d’aide à la décision, l’analyse des rendements, la prédiction des tendances du marché…

Un enjeu majeur est l’interconnexion de toutes les données issues du tracteur, des capteurs de sol ou de végétation, des images satellites ou drones… Un autre est la nécessité d’acculturation des agriculteurs, par la formation des techniciens et des agriculteurs eux-mêmes, l’expérimentation, les actions concrètes…, la décision finale restant toujours à l’agriculteur et l’expertise humaine étant toujours nécessaire.

Téléspazio propose la télédétection, par drone (30 images par hectare) et analyse d’images par l’intelligence artificielle, d’adventices et de corps étrangers dans les cultures de légumes industrie. Le système permet notamment la détection du Datura stramonium, adventice toxique très problématique en légumes industrie, en précoce, dès le stade cotylédons, ou deux à trois semaines avant la récolte.

La télédétection du datura est proposée en haricot, pois, épinard, persil, cerfeuil, choux, artichaut… En précoce, elle permet ainsi une pulvérisation ou un binage ciblé. Et en prérécolte, la détection permet de structurer l’épuration manuelle.

L’opérateur propose aussi désormais la télédétection de la morelle noire et de l’ambroisie à feuilles d’armoise, en précoce et prérécolte. Autres possibilités : la télédétection des corps étrangers (corps artificiels, débris végétaux, grosses pierres) dans les légumes feuilles ou encore la détection du taux de couverture global des adventices dans une culture.

<em class="placeholder">ElEspazio2</em>
ElEspazio2 © V. Bargain

La start-up bretonne Seederal a mis au point un tracteur 100 % électrique de forte puissance et de grande autonomie. Le tracteur dispose d’une puissance de sortie de batterie de 120 kW, ce qui équivaut à 160 CV, et est conçu pour tenir une journée complète pour les travaux de grandes cultures. Il peut se recharger en deux heures sur une borne de recharge rapide et en huit à douze heures sur une prise standard.

Pour qu’il soit compatible avec tous les outils de l’exploitation, il dispose d’une prise de force arrière, d’une prise de force avant en option, avec un relevage avant, et d’un circuit hydraulique pour alimenter les outils. L’alimentation d’outils électriques devrait aussi être possible à l’avenir.

La chaîne de traction électrique sans boîte de vitesses facilite la conduite avec une seule pédale. Les essais avec le premier démonstrateur montrent sa capacité de traction élevée, sa réactivité et le confort de travail lié à sa conduite souple et au faible bruit.

Un intérêt du tracteur est aussi de pouvoir stocker de l’énergie dans les batteries pour pouvoir la réutiliser sur l’exploitation. Un prototype définitif sera présenté en 2026, les premières commercialisations étant prévues d’ici trois à quatre ans. Son coût de revient (investissement et fonctionnement) devrait être équivalent voire inférieur à celui d’un équivalent thermique.

<em class="placeholder">Seederal</em>
Seederal © V. Bargain

Le guidage GPS avec correction RTK des tracteurs, qu’il soit d’origine ou installé a posteriori sur un tracteur ancien, est de plus en plus fréquent sur les tracteurs agricoles. Il permet une précision de deux à trois centimètres pour des opérations pour lesquelles la répétabilité du signal est nécessaire (binage…). La correction RTK est généralement apportée sur abonnement. Le réseau Centipède RTK, initié par Inrae, est un réseau collaboratif de bases GNSS ouvertes et disponibles pour toute personne se trouvant dans la zone de couverture. Des instituts publics, des agriculteurs, des Cumas, des entreprises… installent chez elle une antenne permettant à toute personne de bénéficier gratuitement de la correction RTK. Une précision et une disponibilité satisfaisante nécessitent d’être au plus à dix kilomètres de la base. Une grosse partie du territoire français est aujourd’hui couverte par des bases Centipède.

<em class="placeholder">Centipède le RTK </em>
Centipède le RTK © V. Bargain

Le système AutoPath de John Deere gère automatiquement les lignes de guidage pour les équipements de différentes largeurs tout au long de la culture. Toutes les déviations et trajectoires du semoir sont récupérées et traduites en cartes utilisables pour les autres opérations. Une seule antenne RTK sur le tracteur est nécessaire. Une autre antenne sert de relais pour l’outil. Les premiers essais de binage en carotte, avec des interrangs de six ou sept centimètres semblent concluants.

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John Deere © V. Bargain

Crédits photos : V. Bargain

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