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ECHALOTE
Lutter contre les maladies fongiques

Des solutions sont en cours de développement pour mieux gérer les maladies fongiques de l’échalote.

En Bretagne, les producteurs d’échalote sont confrontés à trois maladies fongiques : le mildiou (Peronospora destructor) et la brûlure des feuilles (Botrytis squamosa), qui provoquent un dessèchement des feuilles en production, et la pourriture du collet (Botrytis allii), agent de pourriture en conservation. Or les moyens de lutte contre ces champignons ne sont pas satisfaisants, du fait notamment d’un mauvais positionnement des traitements. Dans le cadre des programmes Dephy Ecophyto et Breizleg (production de légumes à très bas intrants phytosanitaires), les acteurs régionaux se mobilisent pour trouver de nouvelles solutions. Un premier levier est la génétique. L’Organisation bretonne de sélection (OBS) travaille notamment à la création de variétés résistantes au mildiou. Plusieurs sont en cours d’évaluation. Meloine, variété ronde précoce, est commercialisée depuis cette année. Molène, variété longue de précocité comparable à Longor, sera commercialisée en 2018. Et C08-24-23, variété longue, est en cours de développement. Cultivées en conditions contaminantes et sans fongicide, ces variétés ont conservé leur feuillage jusqu’à la récolte, contrairement aux variétés sensibles qui l’ont perdu prématurément, ce qui a gravement affecté le rendement et la qualité. « Ces variétés, de rendement et qualité comparables à ceux des variétés actuelles et dont le taux de division est très supérieur, ouvrent des perspectives intéressantes » note Damien Penguilly, du Caté.

Un réseau d’alertes à l’échelle de la Bretagne

Un autre axe est la réduction du nombre de traitements. En 2015 et 2016, le Caté a comparé deux programmes de protection : un programme "raisonné" correspondant à la pratique des producteurs, soit un fongicide par semaine pendant la période à risque, et un programme "bas intrants" basé sur une intervention toutes les deux semaines. « Malgré une forte pression, il n’y a eu de symptômes de mildiou dans la pratique "bas intrants" qu’en fin de culture, sans incidence sur le rendement et avec une baisse de l’IFT de 11 à 6, indique Damien Penguilly. Les marges de manoeuvre sont donc importantes. La difficulté est de savoir quand intervenir, notamment pour le premier traitement ». Une possibilité est l’utilisation du modèle mildiou Miloni. « Mais ce modèle ne concerne que le mildiou et s’appuie sur des données météorologiques et non sur la présence effective du champignon. Il doit être complété par d’autres indicateurs, notamment en début de cycle du champignon ». Un programme "Vigispores", coordonné par le Cerafel et mobilisant différents acteurs (chambre d’agriculture, Caté, Terre d’Essais, Vegenov), a donc été lancé début 2017 pour trois ans. Objectif : élaborer et mettre en place un réseau d’alertes à l’échelle de la Bretagne. Le dispositif s’appuiera sur un outil d’aide à la décision associant des capteurs de spores à des tests de détection et de quantification moléculaire des trois champignons. « Il sera ainsi possible de prévenir les producteurs de l’émission de pics de spores supérieurs à un seuil de nuisibilité pour ces trois maladies », souligne Damien Penguilly. L’outil pourra être utilisé en agriculture conventionnelle, pour mieux positionner ou réduire l’utilisation de phytosanitaires, et en agriculture biologique, pour mieux piloter la date de récolte et le choix de conservation des lots.

Traitement des plants

D’autres essais portent sur la recherche d’alternatives à l’Octave, qui sera supprimé au 15 novembre 2017, pour le traitement des plants. L’association d’eau chaude, efficace contre Botrytis allii, et de Signum, efficace sur pourriture blanche et pour lequel une demande d’AMM est en cours sur ail, est notamment à l’étude.

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