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« L’imagerie agronomique pour diminuer les produits phytosanitaires »

La mesure de la réflectance, exprimée par l'indice NDVI, n'est pas gênée par la couverture des parcelles avec les filets paragrêle.
© Chambre agri Drôme

Benoît Chauvin-Buthaud, ingénieur conseil à la Chambre d’agriculture de la Drôme

« La réduction des produits phytosanitaires peut passer par une adaptation de la dose de matière active au volume exact de végétation à traiter. Les images aériennes en multispectral peuvent nous aider à estimer ce volume. Si dans les vergers de fruits à pépins conduits en mur fruitier, l’indice LWA (Leaf wall area) calculé en fonction de la hauteur et de la longueur du rang fonctionne bien pour estimer ce volume de feuillage, il n’est pas adapté sur des vergers en gobelet en trois dimensions. En revanche nous avons pu constater que l’indice NDVI (Normalized difference vegetation index), déterminé en fonction de la réflectance du feuillage, est bien corrélé à l'indice de surface foliaire (LAI). La réflectance est le rapport entre chacune des longueurs d’onde renvoyées par le feuillage. Selon son développement et son état de santé, les proportions de chaque longueur d’onde varient. Gros avantage de la mesure de l’indice NDVI par drone : l’opacité des filets antigrêles n’est pas un problème. Pour pouvoir ajuster la dose à cet indice, il est nécessaire dans un premier temps de mesurer cet indice au moment où la surface foliaire est la plus élevée. Cette valeur d’indice sert alors de référence pour une dose pleine. Pour moduler la dose, on mesure l’indice NDVI ou au LAI au moment du traitement et on réduit la quantité de produit proportionnellement à la réduction de cet indice. Cette méthode est facilitée par la multiplication des moyens d’obtenir des images multispectrales à un faible coût. Le programme Européen Copernicus d’obtention d’images satellite disponibles à tous est une opportunité sans précédent. Les survols des parcelles avec des drones équipés de caméras sont aussi de moins en moins coûteux. Et l’intelligence artificielle a fait un bon phénoménal. Grâce à ces images, nous pouvons aussi imaginer moduler les doses à l’intérieur d’une parcelle selon la surface foliaire de chaque arbre. Les constructeurs travaillent à des pulvérisateurs qui pourraient moduler la pression au niveau des buses selon une carte de modulation embarquée. Mais avant de proposer un protocole de préconisation de réduction des produits phytosanitaires, il nous reste à confirmer par de nouveaux tests que la modulation des doses permet une aussi bonne protection des parcelles qu’avec une dose pleine quel que soit le volume de végétation.

Rédaction Réussir

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