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Les mouches et tordeuses s’imposent en pêche

Les températures douces du printemps et chaudes de l’été ont particulièrement profité à la tordeuse orientale, à la cératite ou aux pucerons, sans pour autant que les producteurs de pêches et nectarines se trouvent dans des impasses.

« L’année 2016 fut globalement facile à gérer au niveau de l'ensemble des bio-agresseurs, en particulier durant le printemps », note Marc Fratantuono de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. Sur les départements méditerranéens, la saison 2016 a été marquée par un printemps frais et pluvieux et par un été chaud et sec dans tous les bassins de production. « En Rhône-Alpes, en revanche, de nombreux épisodes de grêle ont eu lieu entre mi-avril et fin juillet. Pluies et orages se sont succédés tous les sept jours, conditions qui ont été favorables aux maladies de conservation », témoigne Manuela Dagba, de la Fredon Rhône-Alpes. Ces conditions estivales ont été très favorables à la tordeuse orientale. Une forte pression a été observée dans toutes les régions productrices, malgré une première génération contrariée par la météo. Les dégâts sont extrêmement variables d’un verger à l’autre. « Ils ont été surtout observés sur pousses en moyenne vallée du Rhône. Un quart des parcelles présentait de faibles dégâts sur fruits à la récolte », témoigne Manuela Dagba. La confusion sexuelle demeure le moyen de lutte le plus recommandé. « Mais même avec confusion, des insecticides ont du être appliqués pour les variétés mûrissant après le 15 juillet dans le Roussillon, après que des attaques sur pousses et sur fruits ont été observées », souligne Marc Fratantuono.

Année favorable aux pucerons dans toutes les régions

L’hiver exceptionnellement doux et les températures du printemps et de l’été, ont provoqué une très forte pression de la mouche méditerranéenne. Son vol a été précoce et généralisé cette année : mi-juin dans le Roussillon, de mi-juillet à fin juillet en Languedoc. Des dégâts ont été observés dès la fin juillet dans le Languedoc et mi-août sur pêchers en Rhône-Alpes. « En situation de forte pression, la mise en oeuvre du piégeage massif reste la meilleure stratégie de lutte », relève Valérie Gallia, de la chambre d’agriculture du Gard. « La protection, avec cette méthode alternative sur la base de 50 à 60 pièges par hectare en couverture totale, fut satisfaisante dans le réseau Ecophyto pêche des Pyrénées-Orientales », conclut Marc Fratantuono.

L’année a aussi été favorable au puceron vert qui est apparu tôt dans toutes les régions. Sa présence a été observée jusqu’à début juillet sur les parcelles du réseau Ecophyto pêche des Pyrénées- Orientales, alors qu’en Rhône-Alpes peu de parcelles étaient encore occupées au début du mois de juin. « La mise en oeuvre d’une stratégie renforcée intégrant toutes les familles chimiques disponibles a permis un contrôle correct des populations », souligne Valérie Gallia. La présence diffuse de pucerons bruns et noirs a été notée dans de nombreux vergers dans toutes les régions de production. Les conditions climatiques estivales ont été très peu favorables aux monilioses sur fruits et autres maladies de conservation sur le pourtour méditerranéen. Mais dans la région Rhône-Alpes, plus de la moitié des parcelles suivies présentait des pourritures à la récolte à la suite des chutes de grêle et des conditions humides du début de l’été.

AVIS D’EXPERTS

La cicadelle verte accentue la pression

MANUELA DAGBA, Fredon Rhône-Alpes

« La cicadelle verte est en recrudescence sur pêcher sur plus de parcelles que l’an dernier. Les conditions climatiques de l’été 2016 ont été favorables à l’insecte, dont les dégâts entraînent la crispation des feuilles, aux extrémités des pousses en particulier. Des attaques fortes d’oïdium ont été signalées à partir de fin juin mais uniquement dans des vergers très poussants. Les dégâts étaient nombreux dans les quelques parcelles présentant des taches sur fruits. Trois parcelles du réseau d’épidémiosurveillance sur treize étaient aussi concernées, à la récolte, par la maladie des taches bactériennes causées par Xanthomonas arboricola, avec des dégâts variables. La pression reste cantonnée à la zone traditionnelle de production de pêches en moyenne vallée du Rhône. La présence de chancres à fusicoccum a été repérée dans quatre parcelles du même réseau sur quinze, au cours du mois d’avril dans le secteur moyenne vallée du Rhône. Le champignon a pu trouver des conditions favorables à son développement à l’occasion des pluies survenues pendant la floraison, stade très sensible. Globalement, les contaminations de sharka sont en hausse par rapport à 2015 au niveau régional : 4 174 pêchers ont été contaminés. La tendance est à la baisse dans le Rhône, stable en Drôme et Isère, et en forte progression en Ardèche ».

AVIS D’EXPERTS

Difficulté à gérer la cloque

MARC FRATANTUONO, chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales, réseau Ecophyto

« La cloque a été plus difficile à gérer en 2016 qu’en 2015, tant en conventionnel qu’en AB. Des pluies lessivantes lors de la période de sensibilité ont imposé une réactivité importante pour protéger à nouveau le verger, en prévision d’une nouvelle pluie probable. Des dégâts de rouille sur fruits ont été identifiés sur certaines variétés sensibles de la famille des Royal et Honey. Auparavant, les efficacités secondaires des IBS utilisés contre l’oïdium permettaient de contenir cette maladie. En cas de pluies lors du durcissement du noyau, il sera sans doute nécessaire de mettre en oeuvre un traitement spécifique ».

AVIS D’EXPERTS

De la rouille sur pêcher

VALÉRIE GALLIA, chambre d’agriculture du Gard

« Courant juillet, nous avons constaté des symptômes atypiques sur certaines variétés, caractérisés par des taches avec dépressions sur fruits uniquement. Les analyses en laboratoire révèlent la présence de rouille Tranzschelia discolor. Ce phénomène est à surveiller. La pression des cochenilles lécanine et pou de San José a été stable mais les parcelles attaquées seront à contrôler attentivement ».

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