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Témoignage
« Le désherbage mécanique est une méthode complémentaire »

Malgré ses contraintes, le binage offre des perspectives mais n’est pas une alternative.

Responsable des cultures de Saga Végétal, producteur de carotte en Gironde (33), Pascal Abiven utilise le désherbage mécanique. « C’est une méthode complémentaire du désherbage chimique que nous avons adoptée face à la réduction du nombre de matières actives et des doses utilisables. Le binage est intéressant mais très contraignant et n’est pas une alternative pour le désherbage de la carotte », prévient-il. Selon le praticien, le choix de l’outil est déterminant et dépend de plusieurs facteurs, à commencer par le stade de la culture. « Plus la plante est jeune et plus l’outil doit être délicat », précise-t-il. Le stade et la nature des adventices (graminées ou dicotylédones) ont également leur influence.

Un jour pour biner 25 ha

L’humidité du sol est aussi déterminante. Il doit être ressuyé avant et être séchant après, pour éviter le ré-enracinement des adventices déchaussées. Enfin, il est indispensable de réaliser le binage dans une période de deux à trois jours sans précipitation (pluie ou irrigation). Au stade jeune, Pascal Abiven utilise des disques et des dents en coeur pour biner le passe-pied et des lames type Lelièvre entre les lignes pour ne pas chausser. La herse étrille complète le travail en tirant les adventices afin qu’elles se dessèchent plus facilement sur le sol. « Le guidage GPS du tracteur et les caméras sur la bineuse permettent de désherber jusqu’à deux centimètres de la carotte », précise le spécialiste. Pour les stades plus avancés, il est possible d’utiliser un buttoir pour bénéficier d’un effet « chaussage » sur la ligne. « Toutefois, le binage ne permet aujourd’hui que de limiter l’enherbement sur l’inter-rang et demande une forte technicité avec des outils différents selon les stades de la culture et des adventices », reconnaît Pascal Abiven. De plus, il est beaucoup plus exigeant en temps de travaux, donc en coût de main-d’oeuvre et de mécanisation. « Il faut un jour pour biner 25 ha de carotte alors qu’une heure suffit pour appliquer un désherbant », détaille-t-il, mentionnant que la disponibilité de l’outillage et la « fenêtre météo favorable » sont aussi des facteurs limitants. Néanmoins, Pascal Abiven imagine pouvoir intervenir plus tôt avec de nouveaux types de bineuses qui pourront également travailler dans l’interligne.

En pratique

Exemple d’équipement d’une bineuse pour un binage précoce

1 Les lames type Lelièvre scalpent la surface du sol au plus près du rang de carotte sans couvrir la culture.

2 La herse étrille tire les adventices afin qu’elles se dessèchent plus facilement sur le sol.

3 Les disques travaillent le passe-pied et rebutent légèrement la planche.

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