Concurrence
L’ail français face à la concurrence espagnole
Face à la baisse des prix provoquée par la concurrence espagnole, les producteurs d’ail de la Drôme veulent riposter en allongeant la période de vente notamment.
Face à la baisse des prix provoquée par la concurrence espagnole, les producteurs d’ail de la Drôme veulent riposter en allongeant la période de vente notamment.
Les producteurs d’ail de la Drôme sont en ordre de bataille pour contrer la concurrence espagnole qui a fait chuter les prix en 2017. Réunis autour de l’association des producteurs d’ail de la Drôme (Apad) qui rassemble une centaine de producteurs d’ail de consommation et de semences, soit une surface d’environ 1 000 ha, les producteurs d’ail de la Drôme ont connu en 2017 une année difficile malgré de beaux volumes en ail.
« On sort d’une année compliquée avec une baisse des prix de l’ail due à une concurrence agressive de l’Espagne au niveau des prix. Grosso modo avec un prix moyen producteur de vente sur les marchés à 1,80 €/kg contre 2,80 €/kg en 2016 la filière alliculture en France a perdu en moyenne 1 €/kg. L’Espagne est arrivée en juin dernier à fixer un cours aux négociants français à 1 € moins cher », explique Stéphane Boutarin, président de l’Apad.
Des variétés aux qualités gustatives
La France produit environ 20 000 t d’ail/an. L’Espagne en produit 200 000 t/an. La consommation d’ail en France est de 40 000 t/an. L’Apad, organisme de gestion de l’IGP ail de la Drôme, veut défendre la qualité gustative de ses différentes variétés dont le célèbre ail blanc reconnu pour son goût légèrement sucré et frais. Elle entend imposer ses variétés sur le marché en tant que produit gustatif.
Les producteurs drômois ne veulent pas voir le scénario 2017 se renouveler pour la future campagne 2018. « En 2017, nous nous sommes battus pour maintenir des cours élevés. L’agressivité des producteurs espagnols sur le marché français a retardé nos ventes d’ail français. Les stockages ont été plus longs ce qui a entraîné des problèmes de conservation et des pertes de marchandises selon les lots de 20 % à 50 % avec des surcoûts de main-d’œuvre à cause des retraits », lâche Stéphane Boutarin.
Menace de blocage aux frontières
Pour la future campagne 2018, l’association a menacé les producteurs d’Espagne d’un blocage des frontières si le scénario des prix se renouvelait. Elle prévoit de rallonger la période de vente pour limiter une baisse prévisible des prix.
Selon l’Apad les producteurs espagnols achèteraient des semences chinoises à moindre coût qu’ils multiplieraient chez eux. Dans un tel contexte, les producteurs français craignent un risque d’uniformisation du goût, du terroir et une perte d’identification culinaire. « À l’Apad, nous sommes engagés dans une démarche qualité et environnementale. Nous développons des recettes propres à l’ail drômois. Nos positions sont marquées par des différences très sensibles », affirme Stéphane Boutarin.