L’abricot passe au rouge
La station expérimentale roussillonnaise La Centrex a organisé un premier point variétal sur l’abricot en juin dernier. Pas moins d’une quarantaine de variétés précoces ont été passées à la loupe.
La station expérimentale roussillonnaise La Centrex a organisé un premier point variétal sur l’abricot en juin dernier. Pas moins d’une quarantaine de variétés précoces ont été passées à la loupe.

Le phénomène est assez rare pour être souligné. Au-delà du retard de maturité de près de dix jours par rapport 2017 qui s’est traduit par un début de récolte au 24 mai, la saison 2018 a surtout été marquée par des floraisons très perturbées et très longues. Certaines variétés ont même présenté deux floraisons. Un phénomène lié à une climatologie hivernale tout à fait particulière. « Après un mois de décembre plutôt froid auquel a succédé un mois de janvier particulièrement chaud, avec des températures moyennes de plus de 3°C par rapport à la moyenne, la forte baisse des températures en février où nous avons enregistré jusqu’à -8°C à Toreilles a entraîné des dégâts de gel importants sur nombre de variétés », explique Nathalie Courthieu, conseillère fruits et légumes à la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales en charge du suivi variétal pêche-nectarine et abricot. Malgré une deuxième floraison sur plusieurs variétés, il résulte un déficit de récolte et une qualité de fruits moyenne sur ce créneau de production. « Les variétés retrouvent un niveau qualitatif intéressant avec de bons taux de sucre et de bonnes colorations que fin juin », poursuit-elle.
Les variétés de type rouge gagnent du terrain
L’autre fait marquant de cette première présentation variétale réside dans l’évolution des variétés de type rouge. Sur le site de La Centrex, elles représentent désormais près du tiers des variétés testées et s’intercalent assez régulièrement au sein du calendrier variétal. « Chez les éditeurs, les variétés de type rouge sont en train de gagner du terrain. C’est la raison pour laquelle nous avons introduit plusieurs de ces variétés en vue de les tester dans nos conditions pédoclimatiques et proposer des éléments agronomiques de choix aux arboriculteurs. » A ce jour, cette tendance ne s’est pas encore traduite par des plantations significatives dans les exploitations roussillonnaises.