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Récolte de l'amande : le système « vibreur-corolle » est adapté aux vergers en gobelet

Si la mécanisation prêche en faveur de la culture de l’amandier, le type de machine oriente fortement le mode de conduite du verger et même son implantation. Le système « vibreur-corolle » est parfaitement adapté aux vergers conduits en gobelet.

Majoritaire dans les vergers, le système « vibreur-corolle » est parfaitement adapté à la conduite en gobelet.
Majoritaire dans les vergers, le système « vibreur-corolle » est parfaitement adapté à la conduite en gobelet.
© J.-M. Montagnon

La mécanisation est un des avantages de la culture de l’amandier. Dans ce cadre, le choix de la machine de récolte est très lié au mode de conduite, aux distances de plantation et au système d’irrigation. C’est donc très en amont, dès le début du projet qu’il faut étudier et comparer les différents types de matériel disponibles.

Adapter le verger à la machine de récolte

Le système « vibreur-corolle » assure la vibration (ou double vibration) des arbres, la récupération des fruits, écale et stocke dans une trémie. Il est parfaitement adapté aux vergers conduits en gobelet, aujourd’hui majoritaires. Les gobelets doivent être « préparés » à ce type de machine avec une hauteur importante entre les premières charpentières et le sol (environ 75 centimètres) pour que le vibreur puisse facilement et rapidement enserrer le tronc (à maintenir droit et rectiligne). Les distances de plantation sont généralement de 6 mètres entre rangées et de 6 mètres sur le rang (légères variations possibles). La plantation des gobelets en quinconce est recommandée. Elle permet une meilleure luminosité pour chaque arbre et améliore également le débit de chantier car le tractoriste peut récolter 2 rangs en même temps avec peu de manœuvres. Dans ces conditions, chronomètre en main, sur de jeunes arbres en 4e feuille, la vitesse d’avancement est de 26 secondes par arbre. Avec le temps de vidange au palox, le débit de chantier est de 3 h 40 par hectare.

En synthèse, compter globalement 2 hectares récoltés par jour. Le système « vibreur-corolle » dispose d’une écaleuse qui expulse la partie charnue du fruit dans le verger. Cette fonction représente un avantage par rapport à d’autres concepts de récolteuses qui ne peuvent écaler, ce qui impose une écaleuse fixe dans un hangar avec augmentation du temps de post-récolte et des risques d’engorgement. Certains modèles sont équipés d’une vis de vidange qui peut monter les amandes jusqu’à une hauteur de 2,5 mètres et remplir ainsi des palox posés sur un plateau ou une remorque. Enfin, le « vibreur-corolle » se transporte facilement et reste peu encombrant. Le coût du « vibreur-corolle » est d’environ 35 000 euros hors taxes pour un poste arrière. Prévoir un tracteur avec poste inversé (ou une machine en frontal) pour une évidente question de confort : se vriller le dos toute la journée pour regarder en arrière augmente le temps de travail et le temps de visite à son kiné ! Pour un travail rapide et de qualité, prévoir un tracteur de 90 ch minimum.

Envisager le type de verger dès le début

Sur gobelet, le système de récolte « vibreur-corolle » est donc une option intéressante mais il faut adapter l’irrigation. En effet, le déploiement de la corolle empêche la pose de tuyaux suspendus. Pour du goutte à goutte ou de la micro- ou mini-aspersion, les tuyaux sont à poser au sol. Avec le désherbage mécanique, l’équation se complique évidemment et impose d’enterrer les tuyaux mais avec d’autres contraintes dont des apports d’eau complémentaires sur les arbres en 1re feuille. Une option consiste à poser l’irrigation au sol et à protéger les jeunes arbres des adventices par de la bâche tissée 130 grammes par mètre carré. Intéressant mais à réserver aux parcelles (et parcelles voisines) indemnes de campagnols. Effet secondaire, une limitation de l’évapotranspiration et donc une réelle économie d’eau. Il existe d’autres systèmes de récolte : plans inclinés, tapis déroulants, machines à vendanger surélevées. Dans tous les cas, la règle consiste à envisager ensemble, et dès le début du projet, le type de verger et le système de récolte. Cela permettra d’optimiser l’ensemble de l’itinéraire technique (dont l’irrigation et le désherbage) et de choisir l’outil de récolte bien adapté à votre projet.

Jean-Michel Montagnon

 

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