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PRUNE
La prune envoie de toutes les couleurs

Fini les prunes insipides. Les nouvelles variétés d’américano-japonaises misent sur le goût. De juin à septembre, la gamme gagne en qualité et en couleurs.

La gamme des prunes américano-japonaises s’étoffe. Plus sucrées que les prunes de la première génération, les nouvelles variétés ont des robes allant du jaune au violet foncé avec parfois une chair sanguine. La gamme débute avec Earliqueen® d’IPS, arrivée à maturité mi – juin cette année. Cette variété déjà plantée depuis six ans fait partie des premières générations. « Avec un taux de sucre à 9° Brix, elle ne répond pas aux nouveaux critères. Mais c’est un bon produit pour démarrer la saison », souligne Emile Koké du Centre d’expérimentation fruits et légumes (Cefel – 82), en charge du programme de suivi variétal prune. Le fruit est violet pourpre avec une chair jaune. Sa productivité est bonne et régulière. A la même époque, PR00-01 est développée par l’association Prunes du Sud-ouest (PSO). Vendue dans le reste du monde sous l’appellation African rose, elle obtiendra dans un an son nom français après sa période de test DHS (Distinction homongénéité stabilité). « Son principal intérêt est un taux de sucre élevé pour l’époque de maturité entre 13 et 15° Brix et un faible taux d’acidité », note le technicien du Cefel. La variété est en cours d’observation dans des parcelles d’essai chez des producteurs. Sa production est à vérifier sur le long terme. Au Cefel, en troisième feuille, 7,6 kg par arbre ont été récoltés en deux passages, soit 18,8t/ha. Elle fait partie des variétés rouges. Son épiderme présente quelques lenticelles jaunes et sa chair est jaune rosé. Un inconvénient à cette variété prometteuse : sa floraison très précoce en février la rend sujette au risque de gel. Troisième variété considérée comme précoce : Soryanacov. Déjà connue des producteurs de prunes, PSO a choisi de l’intégrer dans sa gamme pour sa qualité gustative intéressante. « C’est une prune produite pour un marché de niche, haut-de-gamme, fait remarquer Emile Koké. Son calibre s’apparente plus à la Reine Claude, mais son goût la distingue des autres variétés ». C’est une variété jaune, tournant rose, conservée au frigo, à la chair claire. Variété très productive, arrivant à maturité début juillet, elle nécessite obligatoirement un éclaircissage. « On estime entre 200 à 300 h/ha l’éclaircissage manuel. Ce temps peut être drastiquement réduit avec un éclaircissage mécanique avec l’effleureuse Eclairvale », informe le spécialiste.

Des variétés productives nécessitant d’être éclaircies

Parmi les variétés de saison arrivant à maturité entre mi-juillet et mi-août, Hiromi redcov d’IPS se démarque par sa très bonne qualité gustative. Des fruits oblongs d’un rouge lie de vin caractérisent cette variété. Sa bonne productivité a permis de récolter l’équivalent de 34 t/ha (avec 2 500 arbres/ ha) en deuxième feuille au Cefel en 2016. Ses fruits ont un calibre dominant élevé de 55-60mm. Parmi les autres variétés violettes, Primetime, propriété de PSO, a déjà fait ses preuves. Son fruit oblong en forme de coeur et sa chair sanguine la distingue des autres variétés. Variété productive, elle atteint sans difficulté les 30t/ha recommandées et des calibres de 55-60 mm. Son taux de sucre proche de 15° Brix lui confère une bonne qualité gustative. Les surfaces actuellement en production suffisent à approvisionner le marché et leur développement est arrêté. Crimson Glocov d’IPS, autre variété violette à chair sanguine, déçoit dans les conditions du Cefel. « Sa charge est irrégulière et la qualité gustative pas toujours au rendez-vous », justifie Emile Koké. La seule variété jaune de ce créneau est SunKiss, propriété de PSO. Déjà plantées depuis plusieurs années, ses volumes produits suffisent à couvrir les besoins du marché. Son développement est donc arrêté pour le moment. Variété très productive, sa charge doit être maîtrisée pour conserver une bonne qualité gustative. Le calibre dominant est légèrement inférieur aux autres variétés. Fortune, arrivant sur la fin du créneau est encore une valeur sûre. Variété libre de droit, sa production est régulière avec un calibre moyen de 55-60 mm. Elle se démarque par un épiderme rose et une chair jaune orangé. Elle produit de façon régulière et nécessite d’être éclaircie pour conserver une bonne qualité gustative.

Fin août, Grenadine, distribuée par Grard, est l’une des prunes les plus grosses et goûteuses. « Son goût est remarquable mais son inconvénient est sa faible capacité de conservation. Pas plus de trois semaines », relève Emile Koké. Cette variété donne des fruits violets à la chair jaune avec un liséré ponctué de rouge. Sa productivité est bonne et le calibre moyen de ses fruits est de 60 à 65 mm. Sur le même créneau, TC Sun Gradiplumcov, distribuée par Grard, a déjà 20 ans. « Mais elle reste un bon standard ». Ses fruits jaunes blushés à chair jaune ont une pruine abondante. Le taux de sucre reste proche de 15°Brix même avec une forte charge.

Des prunes disponibles jusqu’à Noël

En fin de saison, peu de nouveautés. Des deux variétés disponibles, September Yummy, de Star Fruits, développée en club, est la plus intéressante. Sa qualité gustative est bonne avec des taux de sucre proches de 16° Brix en 2016. Elle présente bien avec son épiderme violet-rose et une chair jaune liserée de rouge. Sa productivité est régulièrement bonne. La variété Florence ou Ruby Crunch® distribuée par Escande ou par Grard produit elle aussi des fruits de bonne qualité gustative rouge à chair sanguine. « L’apparition de cette coloration de la chair est un bon marqueur de maturité ». Elle a cependant l’avantage de continuer à mûrir en frigo en cas de récolte prématurée. Inconvénient majeur : sa floraison très tardive coïncide avec peu de variétés. Elle n’est donc pas toujours bien pollinisée. « Avec une floraison décalée en 2015, elle n’a produit que 5 kg/arbre. Alors qu’en 2016, où la floraison était dans les mêmes créneaux que d’autres variétés, elle a pu produire 32 kg/ha ». D’autres variétés en observation devraient confirmer leur potentiel dans les années à venir. « L’objectif est de récolter des prunes après le mois de septembre pour pouvoir en conserver jusqu’à Noël ».

AVIS DE PRODUCTEUR

PHILIPPE PALEZY, président de Prunes du Sud-ouest

Choisies sur des critères de qualité

« L’association Prune du Sud-ouest regroupe une soixantaine de producteurs, soit un petit tiers des producteurs de prunes d’américano-japonaises. L’objectif de l’association est d’accompagner les producteurs dans le choix variétal avec un suivi de variétés au Cefel (82). Nous voulons pouvoir développer à terme une gamme de prunes dont nous avons la licence sur les trois mois de production. Comme aucune variété n’est plus créée sur le sol français, nous allons les chercher chez des obtenteurs californiens, sud-africains, israéliens ou australiens. Leur capacité de production doit donc d’abord être évaluée dans les conditions du Sud-ouest de la France. Parmi les variétés régulièrement productives, nous retenons celles avec les meilleures qualités gustatives en accord avec nos partenaires commerciaux. L’objectif est d’avoir un taux de sucre supérieur à 15° Brix contre 10° Brix pour les premières variétés sorties et une acidité comprise entre 20 et 24 meq/100 ml. L’idéal est que nous puissions avoir des variétés qui s’enchaînent à peu près toutes les quatre semaines. Nous recherchons donc des variétés qui se conservent au minimum quatre semaines pour garantir une qualité gustative. Pour garder un bon équilibre entre la qualité des fruits, leur conservation et leur commercialisation, nous avons besoin de 1 000 à 1 500 tonnes par an et par variété. Nous limitons donc le développement des variétés dont nous avons la licence à une cinquantaine d’hectares. La dernière variété de la gamme serait une exception. L’objectif est de trouver une variété avec les mêmes qualités gustatives mais qui se conserve le maximum de temps. Quand nous aurons trouvé cette variété « parfaite », ses tonnages produits pourront être plus importants que ceux des variétés du reste de la saison. Nos prunes sont vendues auprès du collectif Lilly Plum et de Bluewhale ».

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