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ARTICHAUT
La gamme variétale s’étoffe

La création variétale en artichaut progresse lentement. Les nouveautés viennent renforcer une gamme restreinte qui comprend essentiellement quatre types variétaux.

Alors que d’autres cultures légumières voient défiler de nombreuses nouveautés chaque année, l’apparition sur le marché de nouvelles variétés d’artichaut est beaucoup plus sporadique. Pourtant, les motivations de la création variétale ne sont pas très différentes. L’élargissement de la gamme ou sa segmentation peuvent être l’un des motifs. Disposer de plusieurs types de formes ou de couleurs différentes serait intéressant vis-à-vis des acheteurs. La couleur, en particulier, peut représenter une nouveauté mais doit également correspondre à des habitudes d’achat et de consommation.

Du point de vue du producteur, une moindre sensibilité aux maladies est un avantage. Il faut être conscient qu’une variété peut être sensible à une maladie et pas à une autre. Comme les artichauts ne sont pas exposés aux mêmes maladies dans les différentes régions de France, le choix variétal pourra être différent suivant la localisation.

Différence entre les cycles de culture du nord et du sud

La tenue post-récolte est également un critère important, il influence directement l’acte d’achat. L’artichaut est produit dans des régions aussi diverses que la Bretagne, le Languedoc-Roussillon, la région Paca, avec quelques occurrences plus discrètes en Picardie, Normandie et dans les Pays de la Loire. Les conditions climatiques tout au long de l’année sont très différentes entre ces régions. A cela s’ajoute une différence importante entre les cycles de cultures du nord et du sud de la France. Schématiquement, au nord, on réalisera surtout de la production d’été-automne avec des plantations de printemps, tandis que le sud se prêtera mieux à une production d’hiver-printemps à partir de plantations d’été. Les contraintes sont très différentes puisqu’un cycle « sud » vise à minimiser les besoins en eau pendant l’été, tandis qu’un cycle « nord » impose à la plante un repos hivernal. Les cycles « sud » sont le plus souvent annuels tandis que les cultures sont gardées deux ou trois ans en Bretagne, seul moyen connu actuellement pour produire en juillet. Pour ces mêmes raisons, les problèmes de maladies sont jusqu’à présent très différents, le mildiou et les bactérioses étant le souci majeur en zone nord tandis que l’oïdium est la principale maladie en zone sud.

Qui fait de la création variétale en artichaut ?

Au niveau mondial, toutes proportions gardées, l’artichaut est une « petite » culture (production de 1 400 000 tonnes par an sur une surface totale de l’ordre de 100 000 ha). En outre, la création variétale est un processus lent pour l’artichaut (cycle de deux ans de graine à graine). Peu de sociétés sont allées plus loin que la sélection de clones ou de populations. On peut citer Nunhems (Europe), Plant Science (Etats-Unis) et l’Organisation bretonne de sélection (France). Les deux premières visent la commercialisation de variétés hybrides F1 sous forme de graines. La troisième, qui travaille pour ses adhérents en Bretagne, peut produire des variétés clones. L’Inra a été moteur de la création variétale de l’artichaut en France jusqu’en 1998 puis s’est désengagé de ce programme. Il n’y a actuellement plus de recherche publique sur l’artichaut en France.

Une segmentation selon la forme et la couleur du capitule

Les globuleux verts

La Bretagne est le foyer de la variété Camus de Bretagne. Cette variété clone a perdu du terrain depuis 20 ans devant le Castel, variété Inra, qui présente une meilleure tenue post-récolte. Comme Castel présente aussi des inconvénients majeurs, notamment sa sensibilité au mildiou, les recherches se poursuivent pour trouver un globuleux vert moins sensible au mildiou pour la Bretagne.

Le Blanc Hyérois, ou Macau, a longtemps été la variété dominante dans les régions du sud, particulièrement le Roussillon. Comme elle présente fréquemment des taches brunes sur les bractées, elle a fait l’objet d’une sélection clonale pour éliminer ce défaut, mais a été concurrencée par les variétés Inra Calico et Popvert, qui ne présentent pas ce défaut. Ces dernières années, la variété hybride F1 Sambo (Nunhems) a fait son apparition dans le Roussillon mais sa forte sensibilité au mildiou est un obstacle à son développement dans la moitié nord de la France.

Les petits violets

Le Violet de Provence fait exception ; c’est un cas unique de variété qui a fait son chemin dans toutes les régions. Cette variété est maintenant produite pendant la plus grande partie de l’année. On remarque toutefois qu’elle manque parfois de couleur en production d’été mais des solutions sont envisagées en termes de création variétale.

Le Violet du Gapeau est une variante du Violet de Provence en région Paca. En fait, le Violet de Provence actuel et le Violet du Gapeau sont issus de sélections clonales effectuées anciennement à partir d’un Violet de Provence plus diversifié.

Les petits verts

Les petits verts, comme Blanca de Tudela, sont essentiellement destinés à la transformation en coeur, moins rémunératrice que le marché du frais. C’est le type dominant en Espagne et dans plusieurs pays producteurs émergents tels que le Pérou ou la Chine, où l’essentiel de cette production est destinée à la transformation en coeur et à l’export. Son extension en France est minime.

Les globuleux violets

Le type globuleux violet, comme Salambo, est le moins représenté sur le marché. Néanmoins, c’est une variation intéressante quand on recherche de la couleur. Salambo, variété Inra, est mise en culture notamment dans le Roussillon où elle est produite et commercialisée. Elle a également été essayée en Bretagne à la fin des années 1990 mais a dû être abandonnée à cause d’un manque de couleur dans le contexte de la production d’été. A cela se sont ajoutées des difficultés à maîtriser le calendrier de production dans les conditions bretonnes, ainsi que des problèmes de reprise après la plantation. Dans les années 1980 à 1990, l’Inra avait également produit une autre variété colorée, Salanquet.

Cardinal, apparue beaucoup plus récemment, a été obtenue par l’OBS. Cardinal a fait son apparition dans les essais en 2010, puis ses premiers pas commerciaux en 2014. Sa couleur violette renforcée, sa bonne adaptation au cycle de culture breton, sa sensibilité modérée au mildiou et sa bonne tenue post-récolte sont des atouts importants. En prime, une bonne reprise après plantation et pas de problèmes particuliers pour les souches lors des hivers humides. L’OBS et Prince de Bretagne ont obtenu pour 2014 un Sival d’argent au titre d’innovation variétale en 2015.

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