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La fraise pour fil rouge

Producteur de fraises depuis 1970, La Fraiseraie est aujourd'hui connue surtout pour ses glaces. De la production à la commercialisation, elle assure tous les métiers et veut renforcer son image d'entreprise locale.

A Pornic, Saint-Brévin, La Baule, Guérande, La Bernerie (44)... et désormais Nantes, La Fraiseraie est connue comme un glacier proposant des glaces et sorbets de qualité, notamment à la fraise. A Pornic, le mur en pierre bordant le port se nomme désormais le « mur de la lèche ». Et les clients n'hésitent pas à faire la queue pour acheter un cornet ou une glace à l'italienne. Pourtant, La Fraiseraie a d'abord été et est toujours producteur de fraises. L'histoire commence en 1970, quand Joseph Maillard, alors technicien à la chambre d'agriculture, reprend l'exploitation de ses parents à Pornic en se spécialisant sur la fraise. Vendue sur les marchés de la côte, au MIN de Nantes et chez des professionnels, la production se développe peu à peu. En 1975, la famille Maillard commence à transformer ses fraises en confiture, puis en sirop et enfin en sorbet, produit qui fera le succès de La Fraiseraie. L'entreprise se développe encore avec Jean-Yves Maillard, un des fils de Joseph, qui prend la succession de son père avec son épouse Françoise, et mène l'entreprise jusqu'en 2015. Il la cède alors à une autre famille, la famille Têtedoie, dont le père, Alain, a été maraîcher pendant trente ans en région nantaise et a créé et dirigé Nanteurop F & L, groupement de 25 producteurs de mâche et radis. « Je voulais retrouver une activité plus familiale », explique Alain Têtedoie, qui dirige désormais La Fraiseraie avec sa femme Sylvie et deux de ses enfants, Pierre et Typhaine.

Cinq hectares de fraise et framboise

Depuis 2015, La Fraiseraie a donc pris un nouvel essor, dans la continuité de l'entreprise et de ses trois métiers de producteur, transformateur et vendeur. L'essentiel de la production est toujours à Pornic, sous 3,5 ha de tunnels. En 2016, les gouttières, jusqu'ici posées pour partie au sol, ont été montées à hauteur d'homme pour faciliter la récolte, et l'irrigation et la fertilisation ont été modernisées. Et dans un proche avenir, Alain Têtedoie envisage de remplacer les tunnels, vieux de 40 ans, par des multichapelles en plastique. Sur les 100 tonnes de fraises produites annuellement à Pornic, 50 % est destiné à leur propre transformation, 25 % vendu dans les boutiques de La Fraiseraie et 25 % destiné à la cueillette par les particuliers, deux matins par semaine de fin avril à septembre. En 2015, la société a également racheté 1,5 ha de multichapelles plastique de fraises et désormais framboises à Saint-Julien-de-Concelles (44), à 15 km de Nantes. « La Fraiseraie est surtout identifiée comme le glacier de référence en Loire-Atlantique, explique Alain Têtedoie. Mais nous voulons rappeler que nous sommes aussi producteurs. Au-delà des aspects qualité et traçabilité que cela implique, nous voulons mettre en avant le fait que nous sommes une entreprise locale, en circuit court, des points importants pour les consommateurs aujourd'hui. En ouvrant le site de Saint-Julien-de-Concelles à la cueillette, cela nous permet de toucher les 600 000 habitants de l'agglomération nantaise qui sont aussi pour partie présents l'été sur la côte ».

Glaces, confitures, pâtes de fruit, nectars

Toute la transformation est réalisée à Pornic, dans un atelier de 1 500 m2, de façon artisanale. La glace représente 70 % de l'activité et la fraise 33 % des volumes traités. Mais l'atelier produit aussi des confitures, des sirops, des pâtes de fruits, des nectars, des thés et infusions à la fraise... Et si la fraise et la framboise restent les principaux parfums, tant en glace que pour les produits cuits, l'entreprise produit aussi des sorbets et quelques autres produits à partir de fruits achetés en pulpe ou en congelé. En 2014, avec 40 permanents et 100 à 150 saisonniers, l'entreprise a produit 150 tonnes de fraises, 200 000 litres de glaces et 60 000 pots de confiture, pour un chiffre d'affaires de 4,6 M d’euros.

Douze boutiques sur la côte et à Nantes

95 % de la production est vendu en direct, en frais ou produits transformés. Pour cela, La Fraiseraie a créé, sur la côte ligérienne et désormais dans l'agglomération nantaise, des boutiques où elle vend ses glaces et ses produits cuits. Depuis l'arrivée de la famille Têtedoie, trois nouvelles boutiques ont été créées et La Fraiseraie dispose désormais de douze boutiques, dont deux associées à une crêperie. « Et notre objectif est d'arriver à 15-20 boutiques en Pays de la Loire d'ici à quelques années », précise Alain Têtedoie. Depuis 2015, pour renforcer l'image de producteur de La Fraiseraie, l'entreprise a aussi recommencé les marchés sur la côte et elle souhaite les développer sur l'agglomération nantaise. « Notre objectif n'est pas de faire du volume, souligne Alain Têtedoie, mais de créer de la valeur ajoutée et de revenir aux fondamentaux de La Fraiseraie, une entreprise locale, en circuit court, familiale et authentique ».

Transformer des fraises cueillies à maturité

90 % des surfaces de fraise de La Fraiseraie sont en Cirafine, variété remontante, qui permet donc d’étaler la cueillette par les particuliers comme pour la transformation, et qui se cuit bien. Le reste est en Mara des bois. La framboise étant le 2ème parfum demandé pour les glaces, La Fraiseraie s’est aussi lancée en 2016 dans la production de framboise, avec actuellement trois variétés à l’essai. « Pour la Fraiseraie, la qualité est essentielle, souligne Alain Têtedoie. Le fait d’être producteur permet de transformer des fraises et framboises cueillies à maturité et qui sont transformées dans la journée. Et pour les autres parfums, nous privilégions les fruits sous appellation. Enfin tous nos produits contiennent un taux de fruits très important. »

Réduire la saisonnalité de l’activité

La production et la vente de fraises et de glaces est une activité très saisonnière. « 50 % du chiffre d’affaires est fait sur juillet-août, indique Alain Têtedoie. Et nous sommes très dépendants de la météo et de la situation générale du tourisme ». En fabrication, une partie de la transformation peut être différée grâce à la congélation de fruits ou de pulpe, mais uniquement pour les produits cuits. 80 % des fabrications est ainsi réalisé en été. Pour réduire un peu la saisonnalité, le choix a donc été fait de développer les produits cuits. « En plus d’être moins saisonniers que les glaces, ce sont des produits de terroir que l’on peut rapporter en souvenirs ou offrir en cadeau », estime Alain Têtedoie. Des nectars de fruits en quatre parfums (fraise, abricot, kiwi, poire) et deux nouveaux parfums de pâtes de fruits (framboise et passion, qui s’ajoutent à la fraise) ont ainsi été lancés en 2016. Le packaging des produits a également été modernisé. Dans le même objectif, La Fraiseraie a aussi ouvert ces dernières années deux boutiques dans le centre-ville de Nantes. Les deux magasins, ouverts toute l’année alors que les boutiques de la côte ne le sont que six à neuf mois par an, proposent principalement les produits d’épicerie fine de l’entreprise. Enfin, Alain Têtedoie envisage de proposer ses produits cuits aux restaurants et hôtels haut de gamme, pour segmenter et développer les débouchés mais aussi renforcer l’image haut-de-gamme de la Fraiseraie.

PARCOURS

1984 Installation comme maraîcher à Saint-Julien-de-Concelles

1987 lance le conditionnement de la mâche en barquettes

1989 création d’APTN, société de conditionnement à l’origine de Nanteurop F & L

2014 revend ses parts à ses associés et quitte Nanteurop F & L

2015 reprise de La Fraiseraie

2015-2016 développement de la production de fraises et framboises à saint-Julien-de-Concelles

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