L’artichaut, légume oublié de la liste de courses
Les consommateurs boudent l’artichaut, en particulier les plus jeunes. Le CTIFL a lancé une étude pour inverser la tendance.
Les consommateurs boudent l’artichaut, en particulier les plus jeunes. Le CTIFL a lancé une étude pour inverser la tendance.
L’artichaut, le grand oublié des jeunes consommateurs. Même si ceux-ci le reconnaissent facilement, le légume n’est pas en odeur de sainteté chez les 25-35 ans. Son consommateur est en majorité âgé de plus de 50 ans. Le CTIFL a donc lancé une étude pour redorer le blason de l'artichaut auprès des plus jeunes. Les premiers freins à l’achat identifiés sont « le déficit de l’offre parfois quasi invisible, une qualité déficiente ou non identifiée, un prix trop élevé, un manque d’informations ». C’est le légume auquel on ne pense pas ! Pire, le violet est parfois identifié comme un artichaut de qualité médiocre, et non comme une variété.
De l’IGP à « l’emballé prédécoupé »
Le CTIFL a ensuite interrogé ses participants sur la notion d’IGP rattachée à l’artichaut. Ce label est loin d’être toujours identifié. Et la qualité qui s’y rattache bute sur le surcoût inhérent. Plus que l’IGP, c’est la qualité apparente du produit qui fera accepter le supplément financier.
Autre test avec une offre italienne d’un artichaut pré-effeuillé dans un emballage plastique. Les personnes interrogées n’étaient guère enthousiastes sur l’offre de prime abord, malgré le côté « pratique » de la proposition de consommation. Mais, le prix de la barquette (4 euros) a semblé sceller son sort pour beaucoup.
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L’étude met en avant un point faible de l’artichaut face à des 25-35 ans qui souhaitent que tout aille vite. « Sa préparation est parfois difficile : le mode de découpage des feuilles du petit violet, la difficulté à mesurer le temps de cuisson optimal. La problématique de la gestion du temps est essentielle. Cette génération peut se caractériser par son impatience : longue durée de cuisson, temps passé à enlever « tous les poils sur le cœur », attendre que l’artichaut tiédisse », liste l’enquête. Cependant, en proposant des recettes simples, les jeunes consommateurs ont repris goût à l’artichaut. Plat de pâtes et pizzas ont été d’un grand secours pour l’imposer au reste de la famille, notamment le petit violet.
Les pistes pour pousser à la consommation
Puisque l’achat d’artichaut est plus spontané que réfléchi, l’étude du CTIFL préconise de travailler sur les points de vente pour le rendre attractif. « Une origine française rassure désormais et justifie un prix plus élevé. Il est aussi indispensable de savoir, face au linéaire, qu’un artichaut violet n’est pas un artichaut « pourri » mais une variété particulière », détaille l’enquête. Enfin, le four à micro-onde pourrait être un argument pour contrer le manque de temps pour cuire ce légume et l’absence de cocotte-minute dans les cuisines des jeunes ménages.
L’artichaut boudé par les chefs
Pas facile de trouver de l’artichaut sur les cartes des restaurants ! Français, local, fait maison… Le légume coche pourtant toutes les cases des tendances actuelles. Le temps de préparation et de consommation semble plaider en sa défaveur. Pourtant, le CTIFL estime que l’artichaut serait un bon vecteur pour valoriser un savoir-faire, en le suggérant en entrée ou en légume d’accompagnement. Ces prescripteurs seraient un moyen de faire changer d’avis ceux qui affirment ne pas aimer l’artichaut.
En ce qui concerne la restauration collective, son prix, son temps de préparation et sa durée de consommation paraissent insurmontables pour ce secteur d’activité.