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Pommes de terre : "Il n'y a aucune raison de baisser les prix en magasin !"

Face aux promotions déjà fréquentes cet automne, le CNIPT indique que la récolte 2023 de pomme de terre est dans la moyenne basse et qu’il n’y a pas de raison de diminuer les prix.

Des promotions en pommes de terre non justifiées en début de campagne pourraient inciter à plus d'achats en début de saison et provoquer un manque de produit en fin de ...
Des promotions en pommes de terre non justifiées en début de campagne pourraient inciter à plus d'achats en début de saison et provoquer un manque de produit en fin de saison, ce qui entraînerait une hausse des prix.
© Republica de Pixabay

Le contexte inflationniste et la guerre des prix auxquels se livrent les enseignes pour préserver le pouvoir d’achat des consommateurs amènent des magasins à multiplier les promotions sur la pomme de terre.

Lire aussi : Les pommes de terre micro-ondables gagnent toujours plus d’adeptes

Cela même alors que les surfaces plantées en pommes de terre sont plutôt en contraction et les rendements 2023 dans la moyenne basse. « La pomme de terre est un produit de base en France et doit rester accessible à tous, insiste Florence Rossillion, directrice générale du CNIPT (Comité nationale interprofessionnelle de la pomme de terre). Avec la flambée des prix des intrants, notamment des engrais azotés, les prix de vente ont un peu augmenté, sans compenser la hausse des coûts de production. Mais il n’y a pas de raison aujourd’hui de vendre la pomme de terre à bas prix. Il n’y a pas de produit à dégager. »

Une demande en frites surgelées qui explose

Depuis quelques années, la demande en frites surgelées est en forte augmentation dans le monde. « Cette hausse de la demande amène les industriels à développer la production de frites surgelées près des zones de production et notamment en France. Et comme les industriels contractualisent très tôt avec les producteurs, la disponibilité en pommes de terre pour le marché du frais diminue », explique la directrice générale du CNIPT. De 50 % il y a quelques années, la part de pommes de terre orientées vers l’industrie est ainsi passée à 51 %. S’y ajoute le fait que les rendements 2023 devraient se situer autour de 43-44 tonnes par hectare, contre 45 tonnes par hectare en moyenne normalement (et parfois jusqu’à 50 tonnes par hectare).

Il faut des pommes de terre pour toute la campagne

« Il n’y a pas trop de pommes de terre en 2023, répète Florence Rossillion. Il faut pouvoir en proposer jusqu’en février-mars 2024. Des promotions trop précoces pourraient par contre inciter à plus d’achats en début de saison et provoquer un manque de produit en fin de saison, ce qui entraînerait une hausse des prix. »

Et cela d’autant plus que les événements au Moyen-Orient suscitent des inquiétudes sur la présence de produit primeur en provenance d’Israël et d’Égypte, qui alimente généralement les marchés européens. « Si ces produits viennent à manquer, tous les acheteurs européens se tourneront vers la France », analyse Florence Rossillion.

Quelques inquiétudes existent aussi pour les plantations 2024, les volumes de plants produits en France et en Europe en 2023 étant limités. « La production de plants de pomme de terre est très délicate et insuffisamment rémunérée, constate Florence Rossillion. Le nombre de producteurs à s’y engager diminue. » En moyenne, environ 1,2 million de tonnes de pommes de terre fraîches sont achetées en France pour la consommation à domicile, auxquelles s’ajoutent 200 000 à 300 000 tonnes en restauration hors domicile.

La consommation, en lente érosion avant la crise Covid-19, a augmenté pendant les confinements, avant de revenir à son niveau antérieur. En 2023, si le temps doux qui s’est prolongé tard en saison a été peu favorable aux plats d’hiver, l’arrivée de l’automne fin octobre a relancé les achats.

« Avec le conflit au Moyen-Orient, si les pommes de terre primeurs viennent à manquer, tous les acheteurs européens se tourneront vers la France » : Florence Rossillion, directrice générale du CNIPT.

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