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Gel et prévisions de récolte en prune : « Encore une nuit de danger pour le Sud-Ouest »

Au salon Medfel ce mercredi 24 avril se sont tenues pour la première fois les prévisions de récolte française de prune de table. L’occasion de donner les dernières remontées de terrain des pruniculteurs face au gel de cette semaine.

« J’aurais dû être physiquement présent avec vous au Medfel ce mercredi 24 avril pour présenter ces premières prévisions de récolte française de prune, mais la nuit a été difficile. Cela fait quatre jours que la météo nous met sous pression, quatre nuits de lutte contre le gel » : Jérôme Capel, arboriculteur dans le Tarn-et-Garonne et nouveau co-président de l’AOPn Prune, est pour le moment satisfait : « Pour le moment, le niveau de froid correspond à nos moyens de lutte [par aspersion], il reste un petit risque la nuit prochaine [nuit du mercredi 24 au jeudi 25 avril] pour le Sud-Ouest. »

 

Gel et chute physiologique : des prévisions à relativiser

Cela faisait des années que la prune tentait d’organiser, elle aussi, ses prévisions de récolte, comme le font désormais traditionnellement les pêches nectarines et les abricots à Medfel. Malgré le calendrier cultural qui rend l’exercice compliqué, l’AOPn Prune a pour la première fois dévoilé des prévisions de récolte pour la France pour le marché du frais.

« Comme nos collègues en abricot, il y a encore quelques jours de danger à passer en ce qui concerne le gel, et une quinzaine de jours de chute physiologique possible, donc ces prévisions, arrêtées à vendredi dernier [19 avril 2024] avant la période gélive, sont à prendre avec des pincettes », avertit Joël Boyer, co-président de l’AOPn.

 

Précocité pour le Sud-Ouest et le Ventoux, la mirabelle épargnée par le gel, potentiel normal pour la Reine-Claude

Après une saison française 2023 qui a rattrapé son potentiel (120 % de récolte) suite à deux ans de gel, 2024 ne serait qu’à 80 % de volumes “normaux”. Ces prévisions concernent l’ensemble de la France (et pas seulement les opérateurs de l’AOPn) mais ont été établies, on le répète, avant la période gélive que l’on traverse ces jours-ci. 

« La mirabelle est passée à travers le gel, elle sera donc à son plein potentiel »

Par bassin : 

  • Sur le bassin du Sud-Ouest, « nous sommes sur une année très précoce, on parlait avant le gel d’une quinzaine de jours d’avance que le gel pourrait légèrement calmer. Les premières prunes françaises pourraient ainsi être disponibles autour du 15-20 juin plutôt que fin juin habituellement », confie Joël Boyer. Les variétés américano-japonaises seraient à 70-80 % de leur potentiel et les variétés traditionnelles européennes à 80-90 % du potentiel, soit une récolte globale à 80 % de son potentiel. Aucun défaut n’est à signaler.
  • Selon les remontées du Grand Est, à date de ce matin [mercredi 24 avril], les mirabelles sont passées au travers des dégâts du gel grâce à un vent permanent qui a maintenu la température à 0°C. La mirabelle sera donc à son plein potentiel.
  • Sur le bassin du Sud-Est, le secteur Ventoux affiche une semaine d’avance, le potentiel est normal pour la Reine-Claude.

 

Consommation de prunes : des indicateurs au vert

Au global, la France en 2024 devrait donc récolter entre 46 000 t et 50 000 tonnes de prunes de table, selon les prévisions les plus optimistes (-40 % comparé à 2023). Sachant que la consommation des ménages s’élève à 55 000 tonnes, la prune peut se vanter d’un taux d’autoapprovisionnement de 80 %. A noter aussi : 42,5 % des ménages sont acheteurs de prunes. 

Et selon Joël Boyer, depuis trois ans, « tous les indicateurs de consommation -panier, fréquence, taux- sont au vert et en hausse ».

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