François Bayrou : huit agriculteurs sur dix insatisfaits de son action
82,5% des agriculteurs se déclarent insatisfaits de l’action du Premier ministre, qui sollicitait ce 8 septembre un vote de confiance devant l’Assemblée nationale. Une insatisfaction mesurée par l’enquête Vox-Agri réalisée par Reussir/Cevipof/Agro Toulouse.
82,5% des agriculteurs se déclarent insatisfaits de l’action du Premier ministre, qui sollicitait ce 8 septembre un vote de confiance devant l’Assemblée nationale. Une insatisfaction mesurée par l’enquête Vox-Agri réalisée par Reussir/Cevipof/Agro Toulouse.

Plus de huit agriculteurs sur dix (82,5%) se disent insatisfaits de l’action du Premier ministre François Bayrou, selon les premiers résultats de l’enquête en ligne Vox-Agri réalisée par Reussir/Cevipof/Agro Toulouse, auprès de 1067 agriculteurs entre avril et juin 2025.
Lire aussi : Législatives 2024 : « Les agriculteurs se sentent orphelins d’une certaine offre électorale »
Les déficits publics et la dette de l’Etat, cités comme question importante par les agriculteurs
Parmi les agriculteurs sondés, 26,7% se disent même pas du tout satisfaits (donnant la note de zéro sur 10) de François Bayrou qui sollicitait ce 8 septembre un vote de confiance des députés sur la question du déficit public et de l’effort budgétaire à fournir pour le résorber. A l’inverse à peine 0,5% se déclarant très satisfaits (note de 10) de l’action du Premier ministre. Et ce, même si 39% des agriculteurs citent « les déficits publics et la dette de l’Etat » comme la question plus importante en France aujourd’hui (contre seulement 9% d’entre eux lors d’une enquête similaire réalisée en 2017 par l’Ademe).
Mis à jour | Glyphosate, méthanisation, chasse : quels dossiers agricoles connait Sébastien Lecornu ?
Arrivé en fonction le 13 décembre 2024, quelques mois après les manifestations de l'hiver 2023-2024, le gouvernement de François Bayrou a eu jusqu'ici pour principale tâche l’examen, le vote et un début de mise en application de la loi d’orientation agricole et l'examen de la proposition de loi Entraves du sénateur Duplomb, qui n'était pas achevé au moment du sondage, et faisait encore l'objet d'une bataille procédurale à l'Assemblée.
Lire aussi : Discours de politique générale de François Bayrou : les cinq points concernant l’agriculture
78,8% des agriculteurs se déclarent également insatisfaits de l’action d’Emmanuel Macron
En fonction depuis beaucoup plus longtemps, le président de la République Emmanuel Macron n'est pas mieux noté. Selon la même enquête AgriVox dont les résultats seront présentés le 29 septembre à SciencesPo, 78,8% des agriculteurs se disaient entre avril et juin insatisfaits de l’action d’Emmanuel Macron, 30% se déclarant même pas du tout satisfaits contre 1,9% seulement très satisfaits.
Lire aussi : La FNSEA appelle Macron à livrer enfin sa « vision » pour l’agriculture
Les agriculteurs ne se sentent pas écoutés
Globalement, seuls 10% des agriculteurs se disent écoutés aussi bien par François Bayrou que par Emmanuel Macron, contre 74% se disant pas du tout écoutés par le Premier ministre et 79% se disant pas du tout écoutés par le président de la République. Des chiffres à rapprocher de ceux de l’enquête réalisée par le CSA Opinion, le ministère de l’Agriculture et le Cevipof entre le 22 septembre et le 5 octobre 1998 où 32% des chefs d’exploitation se sentaient écoutés par le Premier ministre (Lionel Jospin) et 59% des chefs d’exploitation se sentaient écoutés par le président de la République (Jacques Chirac).
Lire aussi : Inquiets pour leurs revenus, près de 50% des agriculteurs envisagent de produire de l’énergie
Seul le Rassemblement national gagne des points auprès des agriculteurs
Quels que soient les institutions ou intervenants cités, globalement les agriculteurs les estiment moins à l’écoute des problèmes du monde agricole qu’il y a trente ans, à l’exception notable du Rassemblement national. Selon AgriVox, 26% des agriculteurs interrogés entre avril et juin 2025 estiment que ce parti est à l’écoute des problèmes du monde agricole, contre seulement 10% des chefs d’exploitation interrogés en 1998.
A noter que les auteurs de l'étude précisent toutefois que l'échantillon d'agriculteurs souffre d'une légère sur-représentation dans le Grand Est, en Nouvelle Aquitaine et en Occitanie qui n'a pas été corrigée pour l'analyse des résultats.
Lire aussi : Elections européennes : comment le RN entend défendre « l’exception agriculturelle française »