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Fraise : un bilan positif pour la filière française depuis dix ans

Au réel dynamisme de la filière fraise française, constaté sur les dix dernières années, la journée nationale fraise a permis de donner de nouvelles orientations pour poursuivre le développement de cette culture. Mais aussi d’exprimer les craintes pour une campagne à venir.

Fin février, plus de 200 professionnels de la filière fraise ont participé aux journées nationales fraise, co-organisées par le CTIFL et l’Anefeel (Association nationale des expéditeurs - exportateurs de fruits et légumes), sur le centre CTIFL de Balandran. L’assemblée a réuni tous les représentants de la filière, des pépiniéristes aux distributeurs, avec un périmètre international et la présence de professionnels belges, suisses, espagnols. C’est « cette notion de filière » que Philippe Husson, directeur Valorisation et transfert au CTIFL a souligné avec un optimisme raisonné pour la fraise française : rassuré du bilan positif des dix dernières années et inquiet pour la campagne à venir.

Dans un contexte européen concurrentiel, avec l’Espagne en leader des pays producteurs et exportateurs de fraise, la production française a progressé depuis dix ans grâce aux cultures sous serre et abris aujourd’hui majoritaires qui représentent 4 000 ha et 76 000 tonnes. « La culture hors-sol y représente 30 % des surfaces et la moitié des volumes », a précisé Matthieu Serrurier, CTIFL. Bernard Gérin, président de l’Anefeel, s’est satisfait du choix fait « de segmenter l’offre française via la qualité gustative, les variétés et le packaging ».

La confrontation avec la concurrence

Ainsi en dix ans, la filière française a réduit ses importations de 30 %, notamment de fraises espagnoles passées de 68 000 t à 44 000 t. Dans le même temps, l’auto-approvisionnement est passé de 30 % à plus de 50 % d’une demande intérieure estimée à 90 000 t (production nationale + importations). Forte d’un positionnement de leader au printemps, la fraise française a des opportunités à saisir. Selon Philippe Husson, elle pourrait notamment « améliorer sa présence dans le cœur de gamme, développer son calendrier sur la fraise d’été et travailler sur l’exportation. »

Des voies qui comportent certains risques, en particulier la confrontation avec la concurrence espagnole sur le cœur de gamme et celle de la Belgique en été, avec une tenue et une homogénéité de produit à améliorer. Pour y faire face, des solutions existent dans la recherche et le développement, comme l’ont prouvé les nombreux intervenants de la journée et des visites d’essais dans le domaine des variétés, de la conduite de la plante et du plant, de leur protection. Au cours de la table ronde, qui regroupait metteurs en marché et distributeurs autour du thème « Proposer un fruit de qualité, de la sélection à la distribution », l’inquiétude sur « un début de campagne complexe » était partagée. Coincé entre l’augmentation des charges des producteurs et la baisse du pouvoir d’achat du consommateur, la fraise française vit actuellement une campagne sous tension (voir encadré).

Une campagne sous tension

Dans un communiqué du 22 mars, l’AOPn Fraise de France s’inquiétait pour l’écoulement du pic de production de la fraise précoce, essentiellement Gariguette, attendu la semaine suivante. « Dans un contexte de guerre des prix, de nombreuses enseignes de distribution tardent encore à référencer ces fruits français sur leurs étals, leur préférant les fraises d’import proposées en premiers prix », rapportait l’association. Avec la crise du pouvoir d’achat, les Français n'étaient pas au rendez-vous pour acheter la fraise française. Mais les professionnels s’interrogeaient aussi : « Pourquoi certaines enseignes ne jouent-elles pas le jeu ? ». « Certaines enseignes n'ont même pas encore référencé la fraise française ou y dédient une toute petite place, alors que le produit d’import est correctement mis en avant dans les rayons en prix d’appel », expliquait Emeline Vanespen, directrice de l’AOPn Fraises de France. « La guerre des prix tire toujours plus la rémunération des producteurs vers le bas, alors que la filière fraise française est négligée par la GMS. Cela compromet nos chances d’auto-suffisance et de souveraineté alimentaire, dont on a beaucoup parlé au Salon de l’agriculture », a précisé Xavier Mas, président de l’AOPn Fraises de France et producteur dans le Lot-et-Garonne.

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