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Evaluer la charge des arbres par analyse d’image

Mécavision permet d’estimer une densité de floraison et de compter les fruits à partir d’un diamètre de 30 mm. Cet outil permet un affinage des stratégies d’éclaircissage et d’aider à la prévision de récolte.

La mise en évidence de l’efficacité de l’éclaircissage mécanique ou chimique nécessite des comptages précis et représentatifs. « L’apport de l’analyse d’image dans cette détermination du nombre de fruits apparaît comme une solution innovante, fait observer Pierre Vaysse, du Ctifl. Elle permet de lever la dépendance aux comptages et d’éviter les erreurs liées à l’opérateur ». Ainsi, l’outil Mécavision, issu d’un projet Casdar avec l’Irstea, IMS et Bordeaux Sciences Agro, a été développé par le Ctifl pour évaluer le potentiel floral et la charge des arbres par analyse d’image. « Initialement, il a été conçu pour remplacer le comptage manuel pour piloter l’éclaircissage qu’il soit chimique ou mécanique, explique l’ingénieur du Ctifl. Les informations délivrées devraient aider le producteur à estimer la nécessité d’un éclaircissage manuel et son intensité ». Mais l’outil s’est aussi avéré utile pour remplacer les comptages manuels pour les prévisions de récolte (cf. Avis de producteur).

Utilisation de matériel photographique standard

Cet outil s’utilise donc sur boutons roses, sur fleurs, ou sur fruits. Son utilisation nécessite un appareil photo classique avec réglages manuels et un flash externe du commerce. Les prises de vue doivent être effectuées avec un appareil photo standard à la vitesse de 3 200ème de seconde avec une ouverture de diaphragme à F8, avec une sensibilité ISO 400 avec un flash puissant (nombre guide 58) fonctionnant à pleine puissance. « La prise de vue du milieu de la frondaison sur 1 m2 délimité par un cadre est le meilleur indicateur de la charge globale de l’arbre comparé à une prise de vue du haut ou du bas de l’arbre », précise pierre Vaysse. Les photos sont ensuite analysées par le logiciel Mécavisionqui, grâce à des algorithmes complexes, arrive à compter le nombre moyen de fleurs ou de fruits sur les photos. L’utilisateur peut analyser les comptages sur les photos et comparer les niveaux de charge entre parcelles. Ou pour une prévision, les ramener à la surface foliaire d’un hectare pour avoir son nombre de fleurs ou de fruits par hectare.

AVIS DE PRODUCTEUR: FRANÇOIS RICHARD, Pomanjou

Avec Mécavision, nous espérons obtenir une répartition des fruits entre les calibres

« Mécavision est une réelle avancée dans les outils de prévision de récolte. Les méthodes manuelles utilisées ne sont plus suffisamment précises eu égard à la demande de plus en plus exigeante de nos bureaux de vente. Dans la méthode traditionnelle, les volumes sont évalués par comptage du nombre de fruits sur un échantillon d’arbres au mois de juin. Quant aux calibres, plusieurs arbres sont intégralement récoltés mi-août et leurs fruits sont calibrés afin d’établir une rame de calibres prévisible en appliquant des coefficients de grossissements théoriques. Or la précision de ces procédures ne permet pas de satisfaire pleinement nos bureaux commerciaux, rattachés aux OP. Ils ont besoin de connaître les volumes "récoltables" mais également la répartition précise de calibres pour pouvoir adapter la stratégie commerciale de la campagne. Déterminer le nombre de fruits récoltés est facile mais obtenir le futur nombre de fruits par kilo est bien plus compliqué. Avec l’utilisation de Mécavision au stade 35-40 mm, soit début juillet, l’objectif est triple. D’un, nous pensons pouvoir prévoir plus rapidement les volumes récoltables. De deux, nous espérons obtenir une répartition des fruits entre les calibres. De trois, pouvoir justifier si nécessaire un second passage d’éclaircissage manuel le plus tôt possible. Chez Pomanjou, Mécavision est en essai depuis un an. Pour le moment nous sommes en train de nous approprier l’outil et d’évaluer son efficacité. Nous l’avons testé pour prévoir la récolte dans des vergers de Honeycrunch en mur fruitier. Cette configuration de vergers se prête bien à l’utilisation de Mécavision. En comparant la réalité avec l’évaluation de Mécavision, il y a peu d’écart. Les résultats sont globalement positifs. Nous avons travaillé sur le nombre minimal de photos à prendre pour avoir une évaluation précise. L’outil nécessite encore des améliorations pour être facilement maîtrisable par nos techniciens et pouvoir l’intégrer dans nos pratiques. Son utilisation est encore trop longue. Mais cette année d’essai servait aussi de diagnostique pour l’améliorer ».

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