Dossier Serre : conduire la tomate en pleine lumière
Variétés, porte-greffe, conduite... le Caté expose plusieurs critères de production à l’éclairage mixte.
Variétés, porte-greffe, conduite... le Caté expose plusieurs critères de production à l’éclairage mixte.
La station bretonne du Caté expérimente pour la première année un éclairage mixte (Lampe HPS en hauteur + deux rangées de Leds dans la végétation) sur une culture de tomate plantée début octobre 2017. L’éclairage apporte 220 µmol/m2/s, partagé de façon égale entre les lampes à sodium et les Led. Il est utilisé de novembre à mi-avril avec une réduction progressive à partir de fin mars, avec d’abord l’arrêt des lampes à sodium puis des Leds. « Nos travaux ont porté sur l’observation de différentes variétés de tomate grappe pour une production hivernale sous éclairage car on note des comportements très variables », explique Alain Guillou responsable de l’expérimentation. En effet, certaines variétés montrent une forte sensibilité aux défauts de coloration (Blotchy) sur les mois d’hiver avec l’éclairage. D’autres se montrent très sensibles aux brûlures des feuilles liées aux variations de températures lors du démarrage ou de l’arrêt de l’éclairage.
Améliorer le rendement des mois d’hiver
L’aspect conduite, notamment porte-greffe et greffage, a été observé. « L’éclairage accélère la vitesse de floraison. Ce qui permet d’avoir jusqu’à 40 bouquets par plante, contre 30 en condition non éclairée, et impose de maintenir une bonne vigueur », mentionne le spécialiste. Maxifort semble le porte-greffe le mieux adapté. Des plants greffés deux ou trois têtes ont été comparés. Les plants deux têtes sont plantés à 2,33 bras/m2 avec une augmentation à 3,5 bras/m2 dès le début de culture. Les plants trois têtes ont été mis en place directement à la densité finale, 3,5 bras/m2. « Avec l’éclairage, il faut veiller à ne pas avoir une plante trop végétative sur décembre et janvier. En 2019, des essais porteront sur une augmentation progressive de la densité ou encore sur une taille à six fruits des cinq à six premières grappes afin de favoriser un meilleur équilibre de la plante », détaille Alain Guillou. L’éclairage apporte un très fort potentiel de production de mars à mai en se cumulant à la luminosité naturelle. Au 10 juillet, les rendements étaient d’environ 60 kg/m2 avec une prévision finale de 75 kg/m2. « Notre objectif est d’améliorer le rendement des mois d’hiver en augmentant le calibre moyen des fruits », conclut-il.
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