Dossier Pomme : rénover sa chambre froide
Améliorer la qualité de conservation tout en réduisant les coûts de fonctionnement de sa chambre AC, c’est possible grâce à une meilleure gestion de pression.
Améliorer la qualité de conservation tout en réduisant les coûts de fonctionnement de sa chambre AC, c’est possible grâce à une meilleure gestion de pression.
Depuis plusieurs années, l’évolution de la conservation des fruits vers des taux de O2 et CO2 de plus en plus bas s’est traduite par la conception de chambres AC plus performantes. Or, nombreux sont les producteurs possédant encore des outils vieillissants ne répondant pas à ces nouvelles exigences, et notamment, en ce qui concerne la gestion de pression à l’intérieur de la chambre. Dans ces chambres froides où généralement sont observées des fuites, les entrées d’oxygène créent une dépression entraînant une respiration plus importante des pommes. Ces entrées d’oxygène sont principalement dues à la régulation de la température qui, en s’abaissant lors de la production de froid, met la chambre en légère dépression et permet à l’air de rentrer par les fuites. La respiration plus importante du fruit provoque le dégagement de CO2, ce qui entraîne un fonctionnement plus important des absorbeurs de CO2. In fine, cela se traduit par des coûts de fonctionnement plus importants. Même constat pour le générateur d’azote qui va devoir fonctionner davantage. « Pour résoudre ce problème que de nombreux clients nous ont soumis, nous avons développé un système de régulation dynamique de la pression atmosphérique permettant de maintenir les chambres froides en surpression tout au long de la conservation. Cette surpression permet d’éviter les entrées d’oxygène », explique Lucie Nouaillac. Relié à la supervision de la chambre AC, le capteur de pression analyse en continu la chambre et la surpression permet de maintenir un faible taux d’oxygène. La surpression commande une vanne de sécurité qui s’ouvre en cas de surpression ou de dépression à l’intérieur de la chambre AC ainsi qu’une vanne d’injection d’azote. Dès que la pression baisse, de toutes petites quantités d’azote sont injectées.
Pour une conservation meilleure et moins coûteuse
La régulation dynamique garantit des teneurs gazeuses parfaitement stables tout au long de la conservation. Les installations récentes fonctionnant à très basse teneur en O2 (Extrême ULO) en sont équipées. Elle est aussi utilisée dans les chambres froides vieillissantes pour limiter les entrées d’O2. Elle permet ainsi de réduire très significativement les coûts de fonctionnement du générateur d’azote ; de l’ordre de 50 % à 60 % en moins selon l’entreprise Absoger. « Dans de vieilles chambres froides, ce système de gestion de pression en continu permet de maintenir des taux d’O2 de l’ordre de 1,5 %, voire en dessous de 1 % dans certains cas, quand ils se situaient aux alentours de 3 % il y a 20 ans », indique Lucie Nouaillac. Pour illustration, elle cite le cas concret d’une chambre de Fuji dans laquelle il fallait injecter 4 heures d’azote par jour pour maintenir un taux de 4 % d’O2 et pas moins de 6 heures d’azote pour un taux de 3 % d’O2. Désormais, la gestion de pression en continu garantit le maintien de 1,5 % d’O2 avec seulement 35 minutes d’injection d’azote par jour. « Aujourd’hui, ce système permet de garantir une bonne conservation des fruits à des taux très bas en O2 dans des chambres froides qui ne sont pas totalement étanches », assure-t-elle. Pour améliorer les performances de ce système, il est évidemment conseillé de l’utiliser dans des chambres froides les plus étanches possible. « Dans cet objectif, les travaux d’entretien doivent être effectués tous les ans », rappelle la responsable commerciale Absoger. Et de terminer en soulignant que la régulation de pression implantée sur des chambres étanches récentes permet de réaliser des économies d’énergie conséquentes et offre des conditions maximales de conservation sans stress, que ce soit pour les fruits ou les directeurs de station.
La Sica Meylim s’équipe du système de gestion de pression
Avec 60 ans d’existence, la Sica Meylim à Sarlande (Dordogne) possède forcément des chambres vieillissantes dont certaines datent de plus de 40 ans. « Sur 25 de nos plus anciennes chambres, nous avons décidé d’installer le système de gestion de pression en continu. Et, le résultat est tout à fait spectaculaire », indique Patrick Michon, gérant de la structure. Grâce à ce système, le taux d’O2 est maintenu aux alentours de 0,8 – 1 % en continu alors qu’il atteignait largement les 3 %. De surcroît, Patrick Michon assure avoir gagné en qualité de conservation ; ce qui garantit au sortir de la chambre froide des fruits plus fermes avec un taux d’acidité plus élevé, plus de croquant et de jutosité. « Au regard des économies réalisées et du gain qualitatif obtenu, ce sont des investissements tout à fait intéressants », poursuit le directeur. Une garantie qualitative pour cette structure qui commercialise annuellement quelque 14 000 tonnes de golden du Limousin et qui vient de réaliser un rapprochement commercial dans le cadre de l’Alliance Perlim/Meylim.
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