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Dossier Pêche : les précoces s’exposent à la cloque

Toutes les nouvelles variétés de pêche et nectarine sont sensibles à la cloque. Mais après quatre années de suivi sur deux à trois sites d'expérimentation, certaines d’entre elles semblent avoir une sensibilité moindre.

La cloque est l’une des deux principales maladies du pêcher. Elle concentre près de la moitié de l’indice de fréquence de traitement fongicide en pêcher quel que soit le mode de production. La recherche de variétés moins sensibles est donc un levier capital pour envisager une baisse d’intrants sur cette production. Le réseau d’expérimentation pêche et nectarine, dans le cadre de la charte d’évaluation du matériel végétal, évalue depuis 2012 la sensibilité des nouvelles variétés qui présentent un intérêt commercial. L’évaluation s’effectue sur des variétés de pêche et nectarine à chair blanche et jaune ne recevant aucune protection contre la cloque, sur des vergers dédiés à cette étude. Elles sont évaluées sur deux à trois sites pendant quatre ans. « Parmi celles suivies sur les deux premières tranches de plantation, toutes sont ressorties comme sensibles à très sensibles à la cloque », précise Yannick Montrognon de la Sefra (Drôme). Celles de la première tranche, plantées en 2012 ont une sensibilité moyenne qui s’échelonne de 4 à 7 sur une échelle de 10. Les 30 variétés s’échelonnent entre ces notes. Seule la variété Bénédicte®, variété témoin de faible sensibilité, a une note moyenne inférieure. « On observe globalement que les variétés à débourrement précoce présentent des niveaux de dégâts moyens plus élevés que les variétés à débourrement tardif », analyse Julien Ruesch, Ctifl. Mais la tendance est loin d’être une règle générale. Parmi les variétés observées, les quatre les moins sensibles sur l’ensemble des sites, hormis la variété témoin, sont Coraline® Monco*, Tonicsweet® Sweetstar*, Honey fire*, Patty® Zaisito*, Nectasweet®, Nectardream* et Onyx*. Leur note moyenne de sensibilité est inférieure à 55 % de surface cloquée. Les trois variétés les plus sensibles, avec une note supérieure à 7, sont Nectapom® Nectareine* (observée seulement dans la Drôme), Royal Pride® Zaisula* et Nectasweet® Nectarjewel*.

Une troisième tranche d’évaluation de 17 variétés

Les arbres de la seconde tranche, plantés en 2015, ont déjà été observés deux ans à la Sefra et un an à la Centrex. La moitié des onze variétés testées ont eu une surface moyenne cloquée inférieure à 50 % sur les deux années d’observation à la Sefra. Il s’agit de Princess Time*, Monclaire* SF 05 508, Pamela *, Regalsnow® Bellamine*, Nabby® et Tonicsun® Crispdiva*. « Les réponses peuvent être très variables selon les années », note l’expérimentateur de la Sefra (voir encadré). Pamela* a présenté moins de symptômes que Bénédicte®, la référence faible sensibilité, en 2017. Mais en 2016, 80 % de sa surface foliaire était cloquée alors que la référence n’avait pas de symptômes. Les résultats des deux prochaines années permettront de compléter cette première observation. Une troisième tranche de 17 variétés a été plantée cet hiver sur les quatre sites du réseau : Centrex (Pyrénées-Orientales), Sefra (Drôme), Ctifl, centre de Balandran (Gard) et Sud Expé Saint-Gilles (Gard). « Ce sont les mêmes variétés à l’exception de celles qui ne représentent pas d’intérêt pour notre région car leur floraison est trop précoce », complète le technicien drômois.

Une maladie variable selon les années

Les symptômes de cloque sont très variables selon les années et les sites. « Les symptômes sont globalement plus faibles sur le site de la Sica Centrex (Pyrénées-Orientales) qu’à la Sefra (Drôme), analyse Julien Ruesch, Ctifl. La pression de 2016 a été très forte sur les deux sites alors qu’en 2013, la pression était très faible dans la Drôme ». Cette variabilité s’observe au niveau des variétés, si leur classement reste globalement le même chaque année, certaines variétés ont des comportements très disparates. Ainsi Patty® Zaisito*, a exprimé très fortement la cloque en 2014 et 2016 dans la Drôme alors qu’en 2015, année de pression moyenne dans les Pyrénées-Orientales, elle n’avait que 20 % de feuilles cloquées. Même constat pour Tonicsweet® et Sweetstar*, avec une forte expression de symptômes en 2015 et 2016 dans les Pyrénées-Orientales alors qu’en 2016 dans la Drôme, elle n’avait que 23 % de feuilles cloquées. Leur classification diffère donc légèrement selon les sites (voir tableau)

 

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