Dossier Fraise : un environnement favorable aux auxiliaires
En Corrèze, l’environnement, notamment l’enherbement dans et autour des tunnels, permet de bénéficier d’une faune auxiliaire naturelle et de réduire l’utilisation des produits sanitaires.
En Corrèze, l’environnement, notamment l’enherbement dans et autour des tunnels, permet de bénéficier d’une faune auxiliaire naturelle et de réduire l’utilisation des produits sanitaires.
Depuis 2017, une dizaine de producteurs de fraise hors-sol de Corrèze ont constitué un groupe Dephy Ferme Fraise, animé par Erick Bressy, technicien Fraise à l’ADIDA (1) Chambre d’agriculture de la Corrèze. Commercialisant en vente directe, ces fraisiculteurs sont très sensibilisés aux attentes des consommateurs concernant la réduction de traitements. « L’axe est donc de réduire l’usage des produits phytosanitaires et garantir la durabilité des systèmes de production de la fraise. La motivation principale des professionnels est l’arrêt des traitements », explique le technicien. Aussi, chez la majorité de producteurs, la culture de fraise se fait à partir de plantations programmées avec une utilisation croissante des auxiliaires et des produits de biocontrôle. Les principaux problèmes sanitaires rencontrés sont les thrips et Drosophila suzukii, ainsi que le tarsonème du fraisier dont la présence est souvent liée à l’origine du plant.
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La fraise entre dans le système
La PBI mieux connue et plus utilisée
Au départ du groupe, l’IFT moyen était de 7 avec de très gros écarts et disparités selon les exploitations, les itinéraires techniques et les variétés. Certaines cultures précoces de courte durée recevant aucun traitement, alors qu’ils dépassent la dizaine sur des cultures longues de remontantes. La protection biologique contre le thrips est principalement basée sur des lâchers d’Amblyseius cucumeris, A.swirskii et Orius, et le bâchage ou l’enherbement des tunnels. « Les apports d’auxiliaires ont été importants les premières années de mise en place de la PBI. Mais, il est possible de diminuer les doses apportées avec le temps en favorisant le maintien des auxiliaires et la biodiversité autour des abris », explique Erick Bressy. Ainsi, convaincu de l’intérêt d’améliorer la biodiversité de l’environnement des tunnels, le technicien, responsable de la station expérimentale de Puy d’Arnac a arrêté l’utilisation des désherbants sur le site, autour et dans les tunnels. « J’ai réalisé des relevés et notations, tous les quinze jours, pour recenser la faune auxiliaire et constater une augmentation de son importance au cours des dix dernières années », témoigne-t-il. Depuis l’arrêt des traitements, les orius, Amblyseius sont naturellement présents en abondance. « Nous n’achetons plus d’auxiliaires, sauf occasionnellement au printemps pour des lâchers ponctuels et nous n’intervenons plus avec des traitements insecticides sur les cultures », se satisfait Erick Bressy. « Il faut apprendre à accepter de l’herbe à l’intérieur et à l’extérieur des abris », poursuit-il. Actuellement l’IFT moyen du groupe est entre 5 et 6 traitements. « L’obligation de lutte contre Drosophila suzukii maintient un chiffre encore élevé. Mais on peut constater une très forte baisse chez certains fraisiculteurs », conclut Erick Bressy.
(1) Association d’Information et de Développement Agricole.