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Maraîchage : comment maîtriser les pucerons grâce aux plantes de service ?

Plusieurs essais avec des plantes de service comme réservoir de lutte biologique ont été réalisés par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire pour faire face aux attaques de pucerons en cultures maraîchères.

Le pistolet aspirateur permet de prélever les auxiliaires présents dans les plantes de service et de les relâcher dans les cultures.
© Chambre d'agriculture Pays de la Loire

Depuis plusieurs années, des essais sont en cours avec des groupes Dephy ferme et 30 000 sur les plantes de service en maraîchage, pour gérer les bioagresseurs en abritant des auxiliaires. « Il y a une première vague de pucerons entre mars et avril, cependant les auxiliaires ne sont pas encore présents car il fait trop froid. La deuxième vague arrive courant mai et peut perdurer dans le temps. Le but est de maîtriser ces deux vagues », explique Maxime Chabalier, conseiller maraîchage de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire.

Convertir les auxiliaires en pucerons mangés

L’implantation de plantes de service sous les abris va permettre de proposer un habitat propice au développement des auxiliaires. « Il n’y aura plus qu’à faire le transfert de ces derniers sur les cultures », mentionne-t-il. Encore faut-il avoir les bonnes plantes et les bons auxiliaires. Suite aux différents essais menés sur dix-huit exploitations, le souci a démontré de très bons résultats pour le développement des populations de Macrolophus pygmaeus. Quand on introduit des plantes de service sous les abris, on remarque qu’il y a beaucoup d’auxiliaires dans les plantes de service mais très peu sur les cultures.

« Pour qu’un auxiliaire quitte sa plante de service, il faut qu’il y ait une raison : une colonie de pucerons à manger. Or, ce sera trop tard. Il faut donc faire un transfert avant, afin de convertir les quantités d’auxiliaires présents, en pucerons mangés », indique Maxime Chabalier. Par exemple, les auxiliaires présents sur un mètre d’Achillée millefeuille ont un potentiel de 2 500 pucerons mangés par jour, ce qui est suffisant lorsqu’on est fin mai ou début juin. Le transfert peut être très facile à faire en secouant un pied de souci qui peut avoir jusqu’à 800 auxiliaires. Un pistolet aspirateur peut aussi permettre de procéder à des lâchers.

De l’antériorité pour devenir efficaces

« Généralement, les producteurs de tomates plantent leur culture début avril, il faudra donc prévoir un lâcher de Macrolophus un mois après. À cette période, une aspiration permet de recueillir 50 Macrolophus sur un pied de souci. Avec un lâcher de 0,5 à 1 Macrolophus par mètre carré pour être efficace, 10 mètres linéaires de soucis sont suffisants pour coloniser un abri de 3 000 m2 », affirme Maxime Chabalier. En revanche, il est important de diversifier les espèces d’auxiliaires.

« On va chercher à attirer des coccinelles, syrphes et chrysopes sous les abris, car elles mangent entre 30 et 100 pucerons par jour. D’où l’intérêt d’avoir des plantes de service à pollen pour reconcentrer la biodiversité extérieure dans l’abri et ainsi avoir des auxiliaires dès les premiers jours de mars jusqu’à la fin de l’année. » Tout comme les haies, les plantes de service ont besoin d’antériorité pour devenir efficaces. Il faut donc utiliser des plantes pérennes et analyser leurs performances sur plusieurs années, conclut Maxime Chabalier.

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