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Noix : quelles alternatives au glyphosate ?

Afin de trouver des solutions pour remplacer le glyphosate dans des noyeraies, la Senura a dévoilé les résultats de ses essais menés à la station d’expérimentation de Chatte (Isère).

Delphine Sneedse, chargée d'expérimentation à la Senura, a présenté les résultats d'essais menés pendant trois ans sur l’usage du glyphosate dans les noyeraies.
Delphine Sneedse, chargée d'expérimentation à la Senura, a présenté les résultats d'essais menés pendant trois ans sur l’usage du glyphosate dans les noyeraies.
© M. Poulet

En Europe, l’objectif de la révision de l’usage du glyphosate serait, à terme, d’interdire son usage. L’essai mené par la Station d’expérimentation nucicole Rhône-Alpes, Senura, a donc pour objectif de répondre à une double interrogation : si le glyphosate disparaît, que reste-t-il aux nuciculteurs pour désherber leurs noyeraies ? Et s’il n’est possible d’intervenir qu’une seule fois avec, quel est le moment le plus opportun ? Des solutions mécaniques ont ainsi été testées, avec des mélanges d’herbicides homologués ou qui sont en phase de l’être. « Le désherbant foliaire phf1507 sera par exemple homologué, mais pas avant 2024 », précise Delphine Sneedse, la chargée d’expérimentation à la Senura.

Préférable de l’appliquer en dernier

La référence choisie pour aborder les résultats est le passage du glyphosate en trois fois. Onze modalités différentes ont été testées, ce qui correspond à : un témoin non traité ; une référence 100 % glyphosate ; un 100 % broyage ; un 100 % foliaire ; un mélange broyage et application finale de glyphosate ; un mélange broyage et foliaires ; un mélange glyphosate puis foliaires ; une solution « deserbvert » et un glyphosate final ; une solution « deserbvert » après broyage ; une pré-levée suivie de foliaires ; une pré-levée suivie de glyphosate. « Pour le moment, nous pouvons constater que, lorsque nous finissons par l’application d’une pleine dose de glyphosate, le sol est en très bon état pour la récolte, il est très propre car le produit touche toutes les plantes », explique Delphine Sneedse. Il serait donc préférable de l’appliquer en dernier dans le processus de désherbage.

Plus concrètement, s’il faut garder une seule application de glyphosate, il faudrait la mettre en août ou en septembre pour qu’elle soit la plus proche possible de la date de récolte. En revanche, la vergerette est une adventice qui résiste à ce produit. « Les herbes sont tellement hautes qu’elles peuvent gêner l’irrigation des arbres, elles peuvent atteindre jusqu’à 1,5 mètre de haut dans les modalités testées », précise la chargée d’expérimentation. À fin août, les modalités 100 % glyphosate, 100 % foliaire et glyphosate avec foliaire, moins de 30 % de recouvrement du sol sont constatés. Avec les modalités broyage et glyphosate final, broyage et foliaires, deserbvert et glyphosate final, pré-levée et foliaires, pré-levée et glyphosate, le recouvrement au sol est d’environ 50 %. Enfin, avec les modalités témoin non traité, 100 % broyage et deserbvert après broyage, le recouvrement au sol est supérieur à 60 %. Pour connaître les dosages utilisés, rendez-vous sur le site terredauphinoise.fr

Des changements

Depuis la fin de l’année 2021, une restriction a été donnée « pour tous les nouveaux produits homologués ou révisés », explique Delphine Sneedse. Ainsi, les fruits ramassés au sol sont concernés par cette restriction au regard des résidus. « Nous ne pouvons pas attester de l’innocuité du glyphosate sur les noix ramassées au sol », précise la chargée d’expérimentation. Autre changement, un même produit peut être utilisé avec trois passages maximum. Il est donc possible d’utiliser du glyphosate sans dépasser les 2 160 grammes par hectare.

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