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L’intérêt du greffage contre le déperissement sur cultures d'aubergine, poivron et courgette

Le greffage sur aubergine, poivron et courgette est une solution pour continuer à produire en sol où la fréquence des dépérissements de plantes est souvent constatée. Il s'intègre dans une stratégie globale de rotation et d’alternance des porte-greffes.

La pratique du greffage est aujourd’hui couramment utilisée sur certaines productions légumières. Le porte-greffe permet au greffon de mieux s’adapter à son milieu, il apporte également une protection sanitaire, et offre globalement un meilleur équilibre. « L’objectif est d’abord d’offrir à la culture une meilleure protection contre les agresseurs telluriques », expliquait Claire Goillon, de l’Aprel, lors de la rencontre nationale « Aubergine - poivron - courgette », organisée au CTIFL de Balandran, mais le greffage améliore aussi la vigueur de la culture, la précocité et sa durée, tout en offrant dans le même temps une résistance supplémentaire aux stress abiotiques (froids, salinité…).

A lire aussi : La fusariose attaque l’aubergine

Sur aubergine, le greffage est plus courant, avec des plants greffés sur porte-greffe tomate, « mais la diversité générique est globalement peu exploitée ». C’est pourquoi onze variétés de porte-greffes tomate ont été testées sur la variété Black Pearl. En conditions de faible pression, aucune différence significative n'est notée entre les variétés de porte-greffes tomate. En condition de moyenne pression, la variété Beaufort est plus impactée que les autres.

Et en conditions de forte pression, un arrêt de production total a été observé pour l’ensemble des porte-greffes tomate montrant la limite du greffage liée à un contournement des résistances par les bioagresseurs telluriques. Au final, seul S. torvum permet de sécuriser le rendement, quelle que soit la pression. « Il présente une très bonne adéquation physiologique avec l’aubergine. » Attention toutefois aux contraintes de pépinière, de température (créneaux de plantation, de conduite générale). Les variétés de porte-greffes tomate (KNVFFr) sont toutes comparables.

Une technique peu pratiquée sur poivron et courgette

Sur poivron, la technique est globalement peu pratiquée, même si l’Aprel a réalisé entre 2000 et 2010 des essais. « En sol non-fatigué, nous constatons un manque de vigueur avec des caractères génératifs (plants nanifiés), des calibres de fruits inférieurs et des rendements au mieux équivalents ou inférieurs. En conséquence, la conduite culturale est à adapter », résume Claire Goillon. En sol fatigué en revanche, le greffage permet le maintien de la production, sans compter une tolérance au Phytophthora et aux nématodes.

A lire aussi : « Des pistes contre les champignons telluriques en culture de poivron »

En courgette, la technique est inexistante sur le terrain. Deux essais ont néanmoins été conduits en 2016 avec le Ceta de Saint-Martin-de-Crau et le Ceta Durance Alpilles chez les producteurs adhérents afin d’évaluer l’intérêt du greffage contre la fusariose du collet. « Pour des plantations de fin février, les plants greffés ont demandé un temps de reprise plus long, avec des plants moins vigoureux et un décalage jusqu’à mi-mai. En fin de culture, les rendements étaient toutefois équivalents aux plants francs, malgré un début de production plus lent. »

« En sol à forte pression, aucun flétrissement n’a été observé sur les plants greffés malgré une contamination sur 25 % des plantes non greffées : le greffage apporte bien la protection attendue », résume la spécialiste de l’Aprel. Le greffage nécessite aussi d’adapter les conduites car il vient modifier la physiologie de la plante et entraîne souvent une perte de précocité. Les dates de plantations et l’âge du plant doivent être adaptés ainsi que la fertirrigation. Enfin, son intérêt est à raisonner en fonction des circuits commerciaux choisis, car la technique a un coût et nécessite d’évaluer sa rentabilité au cas par cas.

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