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Salon de l’Agriculture 2023
Consommation des fruits et légumes chez les jeunes : pourquoi un tel écart entre volonté et pratiques réelles ?

Les jeunes Français [18-30 ans] ont une conviction plus marquée que les générations précédentes  du bienfait sur la santé et sur la planète d’une alimentation plus végétale, selon la dernière étude Ifop pour Interfel présentée sur le Salon de l’Agriculture. Mais l’accessibilité financière des fruits et légumes -perception de cherté-, ainsi que leur praticité de consommation restent un vrai problème.

Les jeunes de 18-30 ans sont de plus en plus nombreux à déclarer adopter un régime alimentaire plus végétalisé.
© Interfel - archives FLD

« Le décrochage de la consommation des fruits et légumes chez les jeunes est une réalité, avec trois, quatre, cinq fois moins de fruits et légumes consommés que leurs parents et grands-parents, insiste Laurent Grandin, président d’Interfel, lors d’une conférence de presse sur le sujet le 2 mars sur le Salon de l’Agriculture. Il est nécessaire de réfléchir à une politique de prévention. Interfel porte collectivement le chèque alimentaire ainsi que le retour des cours de cuisine à l’école, et nous avons bon espoir de voir enfin le programme Fruits à l’Ecole convenablement mis en place. »

Ce nouvel appel a été fait sur le Salon de l’Agriculture à l’occasion de la présentation de la nouvelle enquête de consommation des fruits et légumes par Ifop. Afin de mesurer ce décrochage et les pratiques des jeunes, l’interprofession a demandé pour la première fois à Ifop* de s’intéresser à cette tranche de la population : les 18-30 ans.

« Cette jeunesse, du moins dans la tête, est persuadée du bien-fondé d’une alimentation plus végétalisée », a annoncé tout de go Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion publique à l’Ifop.

*L’enquête d’opinion Ifop “Les jeunes Français et leur consommation de fruits et légumes” pour Interfel a été menée auprès d’un échantillon de 602 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 à 30 ans. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 26 janvier 2023.

 

Une jeunesse convaincue et de plus en plus flexitarienne

Comme pour le reste des Français, l’alimentation saine est un sujet prioritaire chez les jeunes (87 %) et pour cela, ils sont nombreux à adopter un régime alimentaire plus végétal* : 39 % des jeunes le déclarent (dont 25 % flexitariens, 6% pescétariens, 4% végétariens et 4% végans) une tendance en hausse et qui devrait se renforcer ces prochaines années.

« Si cette tendance à aller vers un régime de plus en plus végétal est générationnelle, et fédère une forte proportion de jeunes dans toutes les catégories, elle reste cependant déterminée par plusieurs variables sociales. Les jeunes femmes, les jeunes franciliens, les jeunes diplômés du supérieur et les jeunes sympathisants de gauche manifestent ainsi une appétence pour les régimes alimentaires axés sur le végétal plus forte que les jeunes hommes, les jeunes issus des catégories populaires, les jeunes vivant en régions et les jeunes sympathisants de droite ou d’extrême droite », synthétise l’Ifop.

Pour les jeunes, une consommation plus végétale présente des bénéfices en termes de santé publique (78 % contre 68 % pour l’ensemble des Français) ou encore en faveur de la planète et de l’environnement (76 % contre 64 % pour l’ensemble des Français). Ainsi, au cours des douze derniers mois, 70 % des 18-30 ans disent avoir modifié leur consommation alimentaire en mangeant plus de fruits et légumes.

Ces bonnes nouvelles, ce sont seulement le déclaratif. Car dans la pratique, Ifop note un gap. Seul un tiers des jeunes déclarent cuisiner souvent des fruits et légumes. Et seuls 41 % disent consommer 5 fruits et légumes par jour. Les raisons de la non-consommation sont l’aspect financier (pour 45 % des jeunes sous-consommateurs), le manque de praticité et la difficulté de les cuisiner (28 %), le manque de temps pour en acheter (24 %), et la non-appréciation de cette catégorie d’aliments (20 %).

 

Des leviers à activer pour réduire ce gap entre déclaratif et pratiques

Jérôme Fourquet insiste : « Même s’il y a un différentiel entre le déclaratif et les pratiques, le bruit de fond est positif quant à la nécessité de renforcer le poids des régimes végétalisés. Les freins majeurs à lever : la contrainte financière et la praticité. »

Interfel remet sur la table le chèque alimentaire (85 % des jeunes seraient prêts à l’utiliser selon l’enquête). L’interprofession souhaite aussi travailler sur les instants et lieux de consommation. « Les habitudes changent, avec la disparition de l’entrée et du dessert, au détriment des fruits et légumes, note Laurent Grandin. Pour contrebalancer, nous pouvons travailler à végétaliser le petit déjeuner, ou bien les afters et apéros. Nous travaillons ainsi avec les maîtres restaurateurs pour, par exemple, développer une offre de planches végétariennes aux côtés des planches de charcuterie et de fromages. Il y a une attente pour une offre style Ive gamme. »

Il s’agit aussi de casser l’image des fruits et légumes qui seraient réservés à une certaine classe sociale ou d’âge. La campagne “Jamais trop”, qui est un grand succès, a d’ailleurs été créé pour les Millenials. Elle rompt avec l’injonction des 5 fruits et légumes par jour et apporte une image de plaisir et de liberté à consommer des fruits et légumes.

88 % des jeunes déclarent prendre du plaisir à consommer des fruits et légumes. « Je ne pense pas qu’il fasse changer le damier mais plutôt la technique de jeu », conclut Laurent Grandin.

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