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Culture de choux : moins d’altises grâce aux sous-semis

En Suisse, des essais de sous-semis réalisés par Agroscope en combinaison avec de la poudre de roche ont permis de réduire significativement la pression d’infestation par l’altise du chou en cas de présence limitée du ravageur.

L’altise du chou a provoqué des dégâts d’une ampleur inattendue en 2018 et 2019 en Suisse (voir encadré). C’est pourquoi, au cours des deux dernières années, le groupe Extension cultures maraîchères d’Agroscope a examiné l’effet des sous-semis combinés avec de la poudre de roche pour réduire l’infestation de ce ravageur. « Pour le ravageur, la culture sensible est plus difficile à trouver grâce aux sous-semis, aussi appelés « mulchs vivants ». Ils peuvent également réduire la pression d’infestation en tant qu’aliment destiné à détourner le ravageur », explique Anouk Guyer, Agroscope.

En effet, la possibilité de réguler les ravageurs à l’aide de sous-semis a déjà été confirmée à plusieurs reprises dans des études. Les résultats des essais réalisés en 2020 ont montré l’effet préventif d’un sous-semis de trèfle d’Alexandrie. Celui-ci a ainsi protégé les jeunes plants de chou chinois contre les dégâts d’altise du chou pendant les premières semaines. La concurrence envers la culture était néanmoins grande, ce qui a provoqué une baisse de rendement de plus de 50 %. « Un des grands défis de cette approche est par conséquent de minimiser les pertes de rendement et de qualité provoquées par la concurrence », témoigne la spécialiste.

Un effet prometteur contre l’altise du chou

Des sous-semis de diverses familles de plantes ont donc été testés dans une culture de chou chinois en 2021 pour déterminer leur capacité à réduire l’infestation en solo et en combinaison avec de la poudre de roche. L’essai a porté sur le blé d’automne, le sarrasin et diverses espèces de légumineuses telles une espèce de trèfle blanc, des lentilles fourragères et la luzerne houblon. Notons aussi que des expériences positives ont été faites en Allemagne avec le blé d’automne. S’il est semé au printemps et en été, il ne fleurit pas et ne pousse pas en hauteur. La concurrence avec la culture est donc faible.

Les sous-semis ont été semés sur toute la surface trois semaines avant la plantation. L’application de poudre de roche sur les plantes a rendu la culture peu attrayante pour l’altise. L’application a été faite à intervalles réguliers et la couche de bouillie sur les feuilles a été renouvelée après la pluie. « Tous les sous-semis testés ont montré un effet prometteur contre l’altise du chou et donc contre les dégâts, en cas de faible pression du ravageur », assure Anouk Guyer. Deux semaines après la plantation, le degré d’efficacité moyen par rapport à la variante sans semis était de plus de 80 %.

A lire aussi : Halte aux altises !

L’application de poudre de roche a encore réduit l’infestation. En raison de son développement rapide et de sa vigueur, le sarrasin s’est avéré être peu adapté comme sous-semis. Il a poussé plus haut que la culture de chou, ce qui a affecté négativement son développement. D’autre part, les premiers bourgeons se sont développés avant même la formation des têtes de chou, ce qui pourrait attirer les pollinisateurs et limiter les éventuels traitements phytosanitaires. « L’essai a malheureusement dû être interrompu prématurément à cause des conditions météorologiques. Lors de la répétition prévue de l’essai, outre l’effet protecteur contre le ravageur, l’influence des divers sous-semis sur le rendement et la qualité de la récolte sera également déterminée », conclut l’article paru dans « Le maraîcher ».

Dégâts d’adultes et de larves

Les adultes d’altise du chou commencent à ronger les parties en surface des plantes dès avril et sont surtout actifs par temps ensoleillé. Une forte infestation limite considérablement la croissance des cultures et affaiblit notamment les jeunes plants. En outre, les dommages sur les feuilles de certaines espèces de chou (par exemple la roquette, le pak-choï ou les salades Asia) affectent la qualité. A partir de fin mai, les larves se nourrissent des racines, ce qui est problématique pour le radis.

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