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La brûlure foliaire due à Alternaria, maladie de la carotte la plus commune

La brûlure foliaire due à Alternaria dauci est la maladie foliaire la plus commune de la carotte. Les pertes de rendements peuvent être estimées entre 20 et 60 % en fonction de la pression parasitaire.

Alternaria dauci réduit les rendements de culture de carotte en diminuant sa surface foliaire et en détruisant ses parties aériennes gênant à la récolte mécanique. La brûlure foliaire affecte aussi le persil de façon modérée. Les symptômes sont assez difficiles à reconnaître, différents pathogènes peuvent faire des symptômes très proches, parmi les plus fréquents la cercosporiose, Cercospora carotae, la brûlure foliaire bactérienne, Xanthomonas hortorum pv carotae ou encore Mycocentrospora acerina. Les symptômes se présentent tout d’abord sous forme de petites taches brunâtres, auréolées de jaune, disséminées sur le bord des feuilles les plus âgées. Ces taches augmentent en nombre et entraînent le dessèchement complet des folioles qui se recroquevillent. Les pétioles peuvent également être attaqués. Le plus souvent A. dauci se développe préférentiellement lorsque la plante a atteint le stade 7-8 feuilles, mais si les conditions sont très favorables il peut survenir plus tôt, voir au semis (fontes de semis). Le parasite survit dans ou sur la graine et peut être introduit dans un champ. Il hiverne dans le sol, sur les résidus de cultures malades et sur les plantes-hôtes adventices, notamment les carottes sauvages. L’A. dauci produit des conidies à des températures qui varient entre 5 et 28°C, la production étant abondante entre 20 et 30°C lorsque l’humidité est élevée. Les conidies sont propagées par le vent, l’eau de ruissellement et les éclaboussures, le matériel agricole et les hommes. L’eau, rosée ou pluie, est essentielle à la germination et à la pénétration. Les symptômes apparaissent 8 à 16 jours plus tard. La température optimale pour la croissance et l’infection fongique est de 24°C, mais elle peut se développer entre 14°C et 35°C. Le temps frais et humide favorise la brûlure des feuilles.

François Villeneuve, CTIFL

Moyen de protection

Variétés

La protection est essentiellement préventive. D’abord en choisissant des variétés peu ou pas sensibles à cette maladie. Néanmoins, le développement de variétés durablement résistantes à A. dauci est et reste la priorité des sélectionneurs de carotte. La tâche est notamment rendue difficile par le caractère polygénique de la résistance. La résistance variétale est importante pendant les périodes à fortes pressions sanitaires, de juillet à septembre dans le Sud-ouest. En revanche, elle est beaucoup moins nécessaire pour les productions en primeur, plus favorables à la cercosporiose qu’à l’Alternaria. Ensuite, en utilisant des semences indemnes ou ayant des traitements appropriés.

Protection

Ces méthodes doivent être associées à d'autres moyens de protection (le plus souvent chimiques) pour obtenir une protection efficace du pathogène. Le recours à des modèles de prévisions des risques est d’une aide précieuse. La qualité des interventions est fortement dépendante du bon positionnement de celles-ci.

Le temps d’humectation nécessaire à la germination et la pénétration du champignon peut être différent en fonction du niveau de tolérance des variétés.

L’Alternaria se manifeste généralement tard dans la saison de croissance de la culture, contrairement à la cercosporiose. Cela dépend de la disponibilité d’inoculum primaire au stade de croissance où la plante est le plus sensible ainsi qu’aux conditions environnementales à la fin de la saison de croissance.

Une disponibilité réduite en azote dans le troisième tiers de la culture pour des carottes récoltées à l’automne, favorise à la fois la sénescence des feuilles, mais aussi la sévérité des attaques des brûlures foliaires liées à Alternaria dauci et Cercospora carotae.

 

A lire aussi : Le projet AlterCarot co-construit des systèmes légumiers agroécologiques

 

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