Aller au contenu principal

NGT : l'Union française des semenciers favorable à la brevetabilité sous conditions

L’Union française des semenciers (UFS) précise à Réussir.fr sa position sur la question de la brevetabilité des variétés NGT (nouvelles techniques génomiques). L’UFS détaille ses conditions pour l’utilisation des brevets, et défend l’idée d’un équilibre avec l’actuel système du certificat d’obtention végétale. 

Echantillons dans un laboratoire de biotechnologie végétale et de sélection de variétés de céréales à paille. Travail de recherche sur les semences.
Dans un échange accordé à Réussir.fr, l’Union française des semenciers (UFS) a souhaité partager sa position sur la question de la brevetabilité des variétés NGT, par l’intermédiaire de sa directrice générale Rachel Blumel et de son vice-président Rémi Bastien.
© N. Ouvrard

Faut-il autoriser les brevets sur les nouvelles techniques génomiques (NGT, ou NBT) ? À Bruxelles, c’est actuellement l’un des points de désaccord dans les négociations en trilogue sur le projet de règlement. La brevetabilité des variétés NGT divise aussi en France, notamment chez les entreprises semencières, comme on le montrait dans un article publié en juin. 

Dans un échange accordé à Réussir.fr, l’Union française des semenciers (UFS) a souhaité partager sa position sur la question de la brevetabilité des variétés NGT, par l’intermédiaire de sa directrice générale Rachel Blumel et de son vice-président Rémi Bastien.

Relire : Et si les NGT ouvraient la voie à la brevetabilité des semences... Quel risque pour l’innovation variétale ?

Un équilibre entre le système du COV et du brevet 

L’organisation défend l’idée d’un équilibre entre le système du certificat d’obtention végétale (COV) et du brevet pour la protection intellectuelle des variétés végétales et des innovations liées aux traits. Sur les NGT, l’UFS est favorable à la brevetabilité des traits, tout en reconnaissant la nécessité de faire évoluer la réglementation européenne des brevets. En particulier, l’organisation appelle à maintenir l’exemption du sélectionneur, garantir l’interdiction de breveter des traits natifs, et assurer la transparence ainsi que l’accessibilité des brevets pour tous les acteurs à des conditions justes et raisonnables. 

Comprendre | Sélection variétale/mutagenèse : comprendre les NBT en 5 questions

Le COV n’est pas adapté aux « rythmes de sélection », un défaut pour le retour sur les investissements réalisés

« Utiliser la technologie des NGT […] pour répliquer quelque chose qui existe dans la nature et déjà connu ne doit pas être brevetable pour nous », affirme Rémi Bastien. « En revanche conférer à la plante des mécanismes de nouvelles résistances à des maladies, à des virus que l’on n'aurait pas encore identifiés et qui seraient possibles demain avec les NGT, de façon beaucoup plus rapide, devrait pouvoir être breveté », défend-il. 

Car le COV, s’il reste le pilier essentiel pour les semenciers français et européens, peut avoir des limites. Selon le vice-président de l’UFS, le COV n’est pas adapté aux « rythmes de sélection » qui s’accélèrent depuis quelques années. Et ne permet donc pas un équilibre entre les investissements réalisés pour développer une variété NGT et le retour sur investissement obtenu.

Lire aussi : NGT : les trieurs à façon de semences de fermes s’élèvent contre les brevets

L’UFS veut faire évoluer la réglementation européenne

Pour garder un équilibre entre les systèmes de protection du COV et du brevet, l’UFS appelle donc à faire évoluer la réglementation européenne. L’union souhaite imposer la transparence, l’exhaustivité et la diffusion de l’information par le moyen d’une base de données privée (PINTO) ou publique (catalogue européen des variétés), expliquent les deux représentants de l’UFS

Une position sur la propriété intellectuelle travaillée en interne depuis 2011

L’UFS travaille sa position sur la propriété intellectuelle via un groupe d’experts depuis 2011. Une version a été votée en 2024 à l’unanimité par le conseil d’administration, où l’organisation présente les éléments ici exposés. L’UFS continue à travailler sur les principes de cette position et mentionne aussi sa volonté d’adapter la réglementation pour donner l’accès à des licences de certains brevets à « tous les acteurs à des conditions équitables et raisonnables ». L’union suggère même d’« organiser des conditions privilégiées pour les petites entreprises (moins de 10M€ et 50 salariés). »

Relire (2014) | « L’innovation variétale est devenue un champ de mines » estime Christine Noiville

Les plus lus

Bovin de profil présentant des nodules de dermatose nodulaire contagieuse sur la peau.
Dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) : pas de nouveau cas depuis le 18 septembre

Pas d'évolution de la dermatose nodulaire contagieuse bovine depuis l'apparition d'un cas de DNC dans l'Ain le 6 septembre et…

  Adrien Sperry, directeur de cabinet de la préfète de la Loire, encadré de deux gendarmes lors d'un contrôle dans la Loire d'une bétaillère.
DNC dans le Rhône : les gendarmes mobilisés, l’abattoir de St Romain de Popey à l’arrêt, 9 suspicions levées

Les services de l’Etat s’activent dans le Rhône et la Loire pour éviter la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse…

Carte des foyers de la FCO 3 et de la FCO 8 enregistrés entre le 1er juin et le 2 octobre 2025
Les cas de FCO 3 et 8 progressent toujours sur le territoire

Selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture en date du 2 octobre, 6051 foyers de FCO de sérotype 3 et 2822…

Traitement d’herbicide sur du blé dans une zone périurbaine
Pesticides : la Draaf de Nouvelle-Aquitaine condamnée à transmettre les registres phytosanitaires à Générations Futures

Le Tribunal administratif de Bordeaux vient de donner raison à l’ONG qui réclamait l’accès aux registres d’utilisation des…

« La société civile est insouciante du risque que l’agriculture court » : 14 agriculteurs lancent un cri d’alarme et témoignent « à cœur ouvert »

Un collectif d’agriculteurs du grand bassin parisien se revendiquant « sans posture politique ou syndicale » exprime…

Vaches en alpage
DNC : 4000 bovins bloqués en alpages, quelles solutions pour les redescendre ?

Le ministère de l’agriculture annonce des mesures pour encourager l’hébergement temporaire en zone réglementée des bovins…

Publicité