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Agrumes : les Corses s’engagent dans le zéro glyphosate

Les agrumes corses répondent aux nouvelles attentes avec un engagement toujours plus écologique pour la clémentine avec le sans glyphosate, et une orange corse de type Navel.

Une nouvelle saison débute pour la clémentine de Corse et son petit cul vert. Une baisse de récolte de 20 % est prévue, soit environ 25 000 t, en deçà de 2017 qui avait été une très belle année à 32 000 t. 30 000 t avaient été expédiées, dont 27 000 t sous IGP. La campagne est précoce d’une semaine puisque les premières Caffin ont été expédiées mi-octobre. La variété commune (ou fine) a commencé la dernière semaine d’octobre, avec la fin de la Caffin. La qualité est belle pour le moment, avec des fruits plus acides, plus sucrés et plus juteux que l’année dernière.

La mise en place de la nouvelle campagne corse a été bien suivie, les consommateurs et les distributeurs étant demandeurs – d’autant que l’Espagne devrait être à la baisse. « Les consommateurs, je pense, veulent du “proche” et, si possible, l’origine nationale, et du frais, indique Jean-Paul Mancel, président de l’Aprodec (Association pour la promotion et la défense de la clémentine de Corse). Ils veulent aussi un fruit le plus vertueux possible. Et on ne souffre d’aucune comparaison avec l’Espagne. Nous nous engageons de plus en plus dans des modes de production écologiques. » Le bio est ainsi en pleine progression face aux attentes commerciales et représente déjà 10 % des surfaces de clémentines corses. Autre démarche : le sans glyphosate, basé sur des contrôles indépendants documentaires, sur le terrain et de prélèvements de sol par un organisme auditeur. « L’idée n’est surtout pas de remplacer une molécule par une autre, insiste Jean-Paul Mancel. Nous avons fait mettre au point des machines qui broient tout jusqu’au pied de l’arbre. Nous avons des contraintes de sol à la floraison, donc pour le moment nous continuons de faire un passage – un seul – de Basta F1 à la floraison. Il s’agit d’un défanant qui ne pénètre pas dans le sol. Nous utilisons de plus en plus l’argile pour lutter contre les ravageurs comme la cicadelle. Nous continuons à faire des essais, à expérimenter. »

Pour cette première année, cinq-six grosses exploitations se sont engagées. « Mais il est certain que, dès que les protocoles seront bien en place, de nombreux autres vont s’engager, car il y a une véritable attente commerciale. Nous avons commencé à communiquer cette démarche à nos partenaires distributeurs – cela sera ensuite à eux de le communiquer aux consommateurs. Une enseigne est déjà particulièrement intéressée. » Il est nécessaire de pouvoir répondre aux attentes de la GMS. « Aujourd’hui, on ne peut plus aller voir nos partenaires distributeurs sans être IGP ou bio, l’idéal étant d’être les deux. C’est vrai en clémentines, ça l’est aussi de plus en plus en pomelo. »

Une diversification avec les autres agrumes

Au printemps, le pomelo corse se taille lui aussi un beau succès. « Nous avons expédié 4 200 t la dernière campagne, dont 3 600 t sous IGP, explique Jean-Paul Mancel. On doit mieux faire car il y a une énorme demande et nous n’arrivons pas à fournir tous nos clients. » La campagne a été très courte avec des prix en légère progression.

La nouveauté pour cette année : on trouvera désormais de l’orange corse de type Navel (variété traditionnelle du terroir) sur les étals. « Il y a une vraie attente de proximité, d’origine France. De nouveaux vergers sont donc plantés. Nous sommes entrés dans une belle diversification », se réjouit Jean-Paul Mancel. Et de conclure : « Les marchés s’ouvrent. Il y a un intérêt pour nos agrumes chez nos voisins belges et suisses avec un flux anecdotique. Mais nous restons franco-français car nous n’avons pas assez de volumes pour répondre à toute la demande. »

 

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