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Biocontrôle : un contexte favorable à l'innovation

Le contexte est favorable au biocontrôle, et les entreprises investissent dans la recherche de nouvelles solutions. Elles réclament une accélération dans l’accès des produits au marché.

Selon Anne Duval, du GIE de la transition écologique, les start-ups et PME de biocontrôle font face à des dimensions de temps conflictuelles dans la gestion de leurs projets.
Selon Anne Duval, du GIE de la transition écologique, les start-ups et PME de biocontrôle font face à des dimensions de temps conflictuelles dans la gestion de leurs projets.
© IBMA France

L’innovation en matière de biocontrôle est en phase d’accélération. Elle constitue l’un des quatre piliers de la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle, dévoilée par le gouvernement fin 2020. « Les projets relatifs aux solutions de biocontrôle seront prioritaires dans tous les dispositifs existants en R & D pour lesquels l’Etat apporte des financements dans le domaine agricole », mentionne le texte de la stratégie. Le secteur du biocontrôle est également l’un des secteurs prioritaires du plan de relance. Preuve de cette dynamique, le nombre de solutions de biocontrôle disponibles sur le marché augmente chaque année.

Selon une enquête réalisée il y a un an par IBMA France auprès de ses adhérents, le budget R & D sur le biocontrôle a augmenté chez 11 des 18 entreprises ayant répondu, tandis qu’il était stable chez 5 entreprises. Les maladies et les insectes ravageurs étaient les principales thématiques des travaux de R & D biocontrôle conduits dans les filières agricoles : sur 19 entreprises ayant répondu, 19 développent des solutions contre les maladies et 17 contre les insectes ravageurs. La lutte contre les adventices est, quant à elle, travaillée par 7 entreprises sur 19. Les travaux de R & D sur le biocontrôle concernent d’abord des produits de biocontrôle à base de substances naturelles (19 entreprises sur 20), suivis par les micro-organismes (14 sur 20), les médiateurs chimiques (9 sur 20) et les macro-organismes (7 sur 20).

Concilier deux dimensions de temps

Mais l’accès au marché des produits de biocontrôle ne se fait pas sans difficultés. « L’un des principaux problèmes rencontrés par les start-ups et PME est de devoir gérer différentes dimensions de temps : des dimensions de temps courtes avec les aspects politiques et financiers ou encore les attentes sociétales ; et des dimensions de temps longues avec la recherche et développement et l’homologation. Pour concilier ces deux dimensions, il faudrait optimiser la partie réglementaire, qui est la clé d’accès au marché », témoigne lors des Rencontres du biocontrôle Anne Duval, du GIE de la transition écologique en agriculture, qui accompagne les PME et start-ups agricoles dans leurs stratégies de déploiement et leurs démarches réglementaires.

« Un des leviers pour permettre le financement de l’innovation est d’accélérer l’arrivée au marché, abonde Céline Barthet, présidente d’IBMA France. Une fois qu’un produit est sur le marché, on commence à l’amortir, on peut alors réengager de la recherche et des ressources vers d’autres innovations, et ainsi engager un cercle vertueux. Pour l’instant, on a du mal à avoir ce cercle vertueux car le pas de temps est relativement long pour accéder au marché ». Le biocontrôle ne peut pas être réduit qu’aux seuls produits phytosanitaires de biocontrôle, a rappelé Thibaut Malausa, directeur de recherche à INRAE. « Le biocontrôle peut aussi regrouper des services, comme l’acclimatation par l’introduction pérenne d’auxiliaires, avec des mécanismes de régulation et de prévention », souligne le chercheur, qui prévoit que le biocontrôle sera à l’avenir beaucoup plus divers qu’actuellement. « L’aval a un rôle à jouer, afin de créer des dynamiques de co-innovation où tous les maillons de la filière définissent ensemble les objectifs. »

De l’innovation à venir

En avril 2020, IBMA Global a interrogé ses adhérents européens sur le nombre de nouveaux produits de biocontrôle et de nouvelles substances actives en attente d’homologation ou dont les travaux de recherche étaient en cours : pour l’ensemble des entreprises ayant répondu, 140 produits de biocontrôle et 66 substances actives étaient alors en attente d’homologation.

Optimiser l’application

 
La dépose de diffuseurs de phéromones par drones est évaluée par la Senura, en Isère. © G. Zelena
L’innovation en matière de biocontrôle ne concerne pas que les nouveaux produits, mais aussi la combinaison de solutions existantes ou encore les systèmes d’application des produits. Ainsi, la pose de diffuseurs de phéromones pour la confusion sexuelle est rendue difficile dans des vergers situés sur des coteaux ou de haute taille comme les noyers ou les châtaigniers. En vergers de noyers, contre le carpocapse, la Senura a testé des alternatives à la perche ou à la nacelle : la diffusion de phéromones sous forme de billes tirées par un fusil de paintball (M2I Life Sciences) ou encore le largage de colliers de phéromones (Sumi Agro) par drones. Cette innovation de la start-up Agri. Builders peut s’adapter sur la plupart des drones lourds du commerce. Selon la société, elle permet de déposer une centaine de diffuseurs par hectare pour un coût de 115 € HT/ha sur un verger homogène. Avec cette méthode, les diffuseurs de phéromones sont déposés dans la partie haute de l’arbre, à 15 ou 20 m du sol, soit la zone de vol des carpocapses adultes.

 

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