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Bien-être animal : un groupe Facebook s'attaque au RIP pour les animaux d'Hugo Clément

Franck Reynier est l’initiateur du groupe Facebook « Unis pour la ruralité » qui dit « Non au Rip » sur les animaux. Il a accepté de répondre à quelques questions pour nous parler de la motivation collective qui anime ce groupe et des actions engagées pour défendre l’élevage et l’agriculture, la chasse, la pêche et toutes les traditions rurales.

Franck Reynier est à l'initiative du groupe « Unis pour la ruralité » sur Facebook.
© DR

Ils ont créé il y a deux ans l’association ILoupDev, qui milite en faveur d’une régulation du développement du loup pour préserver les élevages français. Puis, le 1er août 2020, l’association « Unis pour la ruralité » est née et a lancé un groupe sur Facebook pour dire « Non au RIP », le Référendum d’initiative partagée pour les animaux. A l’origine de cette démarche collective : Franck Reynier. A 62 ans, de retour depuis 4 ans de Russie où il travaillait dans le domaine du retraitement des déchets, il réside désormais aux confins de la Drôme et de l’Isère. Il exerce encore une activité de conseil et occupe une partie de ses loisirs à la chasse. « J’habite dans la montagne, il y a des éleveurs autour de moi » dit celui qui se sent « citoyen de la ruralité ».  Entretien avec ce défenseur convaincu du monde rural qui pense que les lignes peuvent bouger à condition d’être unis et d’agir « tous ensemble ».

Réussir - Pourquoi avec vous décidé de réagir et de répondre aux antispécistes ?

Franck Reynier – « J’ai échangé avec des militants écologistes dans le Vercors et c’est ce qui m’a fait réagir. J’ai rencontré des représentants de l’Aspas (NDLR : Association pour la protection des animaux sauvages).  Je n’ai pas cerné leurs véritables motivations. Je me suis demandé quelle était la politique qui était derrière. Ce ne sont pas des gens qui sont dans la compréhension de la biodiversité. Ils sont dans une idéologie enracinée sur la maltraitance animale, dans une croyance en l’animal qui serait le héros suprême de la survie de l’humanité. Ils sont dans des concepts mais ils ont du mal à argumenter. On est dans le sectarisme. Ce sont des associations qui reçoivent des dons énormes mais qui sont dans la "dictature de l’émotionnel" ».

Réussir - Pensez-vous qu’un groupe Facebook peut-être un bon moyen de réagir ?

F. R. – « Nous n’avons pas d’autre choix que de rentrer dans la bagarre. Jusqu’ici, nous avons trop subi. Mais quand les éleveurs et les chasseurs en arrivent à se faire traiter "d’assassins" et de "nazis" … Au bout d’un moment, il faut réagir. Il faut utiliser leurs armes de communication, c’est-à-dire les réseaux sociaux, qui ont été trop négligés par les ruraux. Seuls, les jeunes agriculteurs sont rodés à ces outils. Il y a un million de chasseurs en France, mais seulement un sur cinq a un compte Facebook. Nous sommes arrivés récemment avec 0 moyen et on a mobilisé un groupe qui va dépasser les 50 000 personnes en un mois et demi. Les adhésions augmentent de façon constante. 15 000 à 25 000 sont des membres actifs. Il y a une équipe d’une dizaine de modérateurs qui travaillent tous les jours et environ 1000 nouvelles publications par semaine. »

Réussir - Quel est votre objectif, pensez-vous pouvoir peser dans l’opinion publique et auprès des politiques ?

F. R. – « Notre objectif est de faire comprendre aux parlementaires que le RIP est orchestré par des vegans et des antispécistes et que tout est basé sur l’émotionnel et l’argent. Ils sont pourtant dans la droite ligne de l’UICN (NDLR : Union internationale pour la conservation de la nature) et de la financiarisation de la nature. On apprend qu’ils financent des actions dans des entreprises d’aliments de synthèse. Tout le monde s’est fait prendre de vitesse mais il y a aujourd’hui des parlementaires qui rechignent à signer ce RIP et il y en a qui reviennent sur leur signature. Notre objectif, c’est que leur nombre soit inférieur à 185 pour que le référendum ne puisse pas se tenir. »

Réussir - Quelles sont les idées que vous défendez et comment comptez-vous les faire entendre au grand-public ?

F. R. – « Nous défendons l’union sacrée : l’élevage et l’agriculture, la chasse, la pêche et toutes les traditions rurales. Nous voulons changer le regard sur la vie sauvage, changer cette vision idéale des animaux, transmise notamment aux enfants par les dessins animés. Imaginer que l’on puisse être simple observateur est complètement illusoire. C’est ce que nous voulons expliquer et ce pourquoi nous sommes prêts à débattre. Nous avons envoyé une lettre à l’Aspas qui reste à ce jour sans réponse pour leur proposer un débat filmé à huis-clos sur des sujets à leur convenance tels que la biodiversité, la gestion des espèces animales, des espèces sauvages… Mais une grosse partie de militants de l’Aspas refuse le débat. »

Réussir - Vous êtes donc ouverts au dialogue ?

F. R. – « Quand on va sur le terrain, il ne faut pas avoir peur de débattre. Avec le groupe sur Facebook, on se structure par régions, avec des gens qui sont capables de mener des débats publics. Le 21 août, nous avons organisé une marche vers le siège social de l’Aspas, à Crest dans la Drôme, qui a réuni près d’un millier de personnes et les principales institutions du monde agricole (FDSEA, JA, CR, FDC, FDO). On souhaite que des choses comme ça se passent dans tous les territoires. Nous voulons impulser des idées et essayer de sensibiliser à la ruralité, en opposition à l’écologie radicale. Dans le Sud-Est, nous avons prévu six réunions publiques. Il faut le faire le plus souvent possible en portant le fer dans l’argumentation, pas dans l’insulte. Nous voulons un débat de fond, ouvert aux scientifiques. On peut débattre dans 2 directions : essayer de convaincre ou attirer l’attention d’auditeurs et d’observateurs avec des éléments de langage. Nous avons plutôt choisi la seconde direction. Ce que nous refusons, c’est l’absence de débat et le dogmatisme imposé, ça s’est insupportable ! »

Lire aussi « RIP pour les animaux : la contre-offensive s’organise ».

 

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