Aller au contenu principal

Faire rempart à la Peste Porcine Africaine

Marcel Corman, président de l'OVS -organisation à vocation sanitaire- Porc de Bretagne a réuni la presse à la Draaf de Bretagne le 24 mars dernier pour détailler les mesures prises collectivement pour se prémunir de l'arrivée du virus de la PPA sur notre territoire.

Compte tenu des particularités du virus responsable de la Peste Porcine Africaine,  les actions visant à se prémunir contre une contamination de nos élevages doivent en effet être concertées et élargies à tous les supports potentiels de la propagation du virus. Car celui-ci est redoutable. « C'est le pire de tous les virus qui peuvent affecter les porcs et les sangliers » résume Philippe Le Coz, vétérinaire, président de l'URGTV (1). D'abord parce qu'il provoque des hécatombes dans les cheptels où il arrive, parce qu'il n'y a ni traitement, ni vaccin. Ensuite parce qu'il possède une capacité à être véhiculé par une multitude de supports : les animaux, les camions, les personnes, le matériel, et aussi les aliments contaminés -déchets de cuisine ... et l'air ! Il est aussi d'une étonnante résistance puisqu'il persiste jusqu'à 10 jours dans les fèces, plusieurs mois dans les produits à base de porcs et des années dans la viande congelée.

Informer tous les maillons de la filière

Le mot d'ordre de l'OVS est donc sans appel : il faut agir collectivement pour informer des modes de propagation du virus et faire en sorte que tous les acteurs soient sensibilisés au risque de propagation. L'organisation vient donc d'éditer 5 dépliants pédagogiques, spécifiques aux 5 cibles identifiées : les éleveurs de porcs, les éleveurs de sangliers, les intervenants dans l'élevage, les transporteurs (de porcs et de sangliers) et les chasseurs qui, en l'occurrence affirment leur totale implication aux côtés des producteurs de porcs. André Drouard, président de la fédération régionale des chasseurs affirme l'engagement de ses adhérents aux côtés des producteurs de porcs. « En tant que chasseurs, nous nous positionnons comme relais de terrain pour contribuer à la protection des élevages de porcs contre ce fléau ». Car en effet, les sangliers constituent l'un des risques de propagation de la maladie. Ces animaux sauvages sont les principaux vecteurs du virus dans les pays où la PPA sévit. Déclarée au niveau européen « maladie de danger sanitaire de première catégorie », la PPA est en principe réglementée au niveau de l'Europe et de la France. Karine Proux, chef du service régional de l'alimentation de la Draaf de Bretagne l'affirme : la réglementation existe, les mesures de prévention et de lutte sont du ressort de l'Etat ». Reste que les craintes portent aujourd'hui sur des « parcs et enclos », à savoir des réserves de chasse existant sur tout le territoire, le plus souvent appartenant à de riches Russes qui, en principe, doivent se conformer aux réglementations en vigueur pour le peuplement de ces zones en sangliers. Et au strict confinement de ces animaux à l'intérieur des clôtures de ces parcs. Karine Proux rassure : « En France, des mesures de vigilance accrues sont en place concernant les importations de sangliers et les certificats sanitaires qui doivent accompagner tous ces animaux ». La vigilance reste toutefois un sujet crucial pour protéger l'élevage français.

(1)  URGTV : Union régionale des groupements techniques vétérinaires de Bretagne.

Les plus lus

Cartes des zones réglementées et vaccinales liées à la dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) en France au 13 décembre 2025.
Dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) : un premier cas confirmé dans l’Aude

Un premier cas a été confirmé le 14 décembre dans l'Aude. Dans onze départements, 113 foyers dans 77 élevages ont été détectés…

Paysage agricole en Bretagne
Foncier agricole : le préfet n’est pas obligé de s’opposer à l’« agrandissement excessif » d’une exploitation agricole

Le préfet dispose toujours d’une simple faculté et non d’une obligation de refuser la délivrance d’une autorisation d’…

 Cartes des foyers de FCO3 et FCO8 au 18 décembre 2025.
Les cas de FCO 3 et 8 progressent moins vite sur le territoire

Selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture en date du 18 décembre, 7127 foyers de FCO de sérotype 3 et 3251…

Lombric dans un prélèvement de sol à la bêche dans une parcelle.
Santé des sols : que va changer la nouvelle directive adoptée par l’UE pour les agriculteurs ?

La directive européenne sur la surveillance des sols, adoptée par le Conseil de l’UE puis par les eurodéputés en octobre, a…

Machine de prestation de tri et de traitement de semences à la ferme.
NGT : pourquoi les trieurs à façon de semences de fermes appellent à rejeter l’accord européen

Le syndicat français des trieurs à façon et préparateurs de semences de fermes (Staff) appelle, dans un communiqué du 10…

Bateau maritime dans le port de Saint Nazaire contenant des importations de soja du Brésil.
Pesticides : la réciprocité des normes entre produits agricoles européens et importés va être étudiée par Bruxelles

La Commission européenne a annoncé le 25 novembre démarrer une étude d’impact sur les pesticides dangereux entrants dans l’UE…

Publicité