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Évaluer la qualité du poussin pour bien démarrer

Au couvoir ou à l’élevage, l’évaluation de la qualité des poussins est essentielle pour détecter d’éventuels troubles et orienter les choix vers des leviers techniques adaptés.

Évaluer la qualité du poussin est une démarche complexe qui repose actuellement sur des indicateurs visuels et qui nécessite un minimum de formation. Elle est souvent subjective, gourmande en temps et de ce fait peu réalisée par les éleveurs.

Cette étape reste néanmoins importante pour détecter précocement ou anticiper des troubles et agir au plus vite pour assurer un bon démarrage et de bonnes performances des animaux.

Des critères simplifiés et rapides à l’arrivée

L’accueil des poussins à l’élevage est toujours une étape stressante pour l’éleveur. Le temps est compté, il faut être rapide et efficace. L’Itavi a donc fait une sélection des critères prioritaires à mesurer en élevage, pour se rendre compte de l’état physiologique général des poussins.

À la livraison, l’éleveur prélève une vingtaine de poussins provenant de différentes caisses (début, milieu et fin du camion) et mesure trois paramètres qui reflètent leur état physiologique.

La température cloacale prise avec un thermomètre médical à embout fin et à affichage digital, informe sur la température interne du poussin. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette mesure se fait facilement et rapidement après vidange cloacale. Ne pouvant pas réguler leur température corporelle, les poussins d’un jour dépendent de la température ambiante. La température recherchée est d’environ 40 °C (± 0,5 °C). Si elle est plus basse, augmentez légèrement la température de consigne puis adaptez-la selon le comportement des animaux.

La déshydratation s’évalue en observant la veine saphène au niveau des pattes. Si plus de la moitié des poussins présentent des veines saphènes saillantes, cela indique qu’ils ont besoin de se réhydrater rapidement. L’éleveur peut favoriser la réhydratation en augmentant le nombre de points d’eau, en purgeant le circuit pour apporter de l’eau fraîche ou en ajoutant un réhydratant ou une supplémentation appétente dans l’eau de boisson.

La cicatrisation de l’ombilic est évaluée par l’absence de croûte cicatricielle au toucher ou à l’œil. Un ombilic mal fermé est une porte ouverte aux agents bactériens et fongiques. Un troupeau présentant une forte proportion d’animaux avec une zone ombilicale mal cicatrisée peut nécessiter une surveillance accrue.

 

 
Comparaisons entre un ombilic bien cicatrisé (ici) et un ombilic ouvert et crouté détectable à l’œil et au toucher (photo suivante).
Comparaisons entre un ombilic bien cicatrisé (ici) et un ombilic ouvert et crouté détectable à l’œil et au toucher (photo suivante). © Itavi
 
Évaluer la qualité du poussin pour bien démarrer
© Itavi

 

Compléter l’observation les heures suivantes

Trois à quatre heures après la mise en place des animaux, trois autres paramètres sont à réaliser pour compléter l’évaluation.

La mobilité et l’activité des poussins sont optimales lorsqu’ils suivent l’éleveur qui se déplace. Si celui-ci est équipé de pesons automatiques, l’activité du troupeau peut également être appréciée par le nombre de pesées quotidiennes enregistrées. Si le lot est peu actif, le programme lumineux peut être adapté et l’ajout d’un booster nutritionnel peut être envisagé.

La répartition des poussins dans le bâtiment est un excellent indicateur pour se donner une idée du confort thermique. Des poussins qui ont froid seront moins actifs et auront tendance à s’entasser les uns contre les autres à proximité des sources de chaleur, de ce fait, ils boiront et mangeront moins. Au contraire, des poussins ayant trop chaud chercheront à s’éloigner les uns des autres, boiront plus et chercheront les zones plus fraîches.

 

 
Une mauvaise répartition des poussins dans un bâtiment peut être expliquée par une température ambiance non adaptée, ou des zones de courant d’air
Une mauvaise répartition des poussins dans un bâtiment peut être expliquée par une température ambiance non adaptée, ou des zones de courant d’air © Copeeks

 

L’éleveur palpe le jabot d’une trentaine de poussins lors de son passage dans le bâtiment, pour vérifier que tous ont bien consommé de l’eau et de l’aliment. Le cas échéant, il contrôle la hauteur et le débit de ses pipettes et peut ajouter des points d’alimentation au sol.

À la recherche de nouveaux indicateurs

La recherche de méthodes et d’indicateurs précoces, non invasifs, faciles et rapides à mesurer directement, se poursuit sur les animaux individuellement ou en groupe.

 

 
L’imagerie thermique pourrait permettre de mesurer la température corporelle des poussins et de suivre son évolution.
L’imagerie thermique pourrait permettre de mesurer la température corporelle des poussins et de suivre son évolution. © Itavi

 

En complément des indicateurs habituels de la qualité du poussin pas toujours simples à évaluer objectivement pour un non initié, trois pistes d’observation sont explorées.

La caméra de thermographie corporelle peut être un outil très intéressant pour mesurer la température de surface sur les animaux, avec une précision de l’ordre de +/- 0,5°C. L’enjeu est de définir les modalités de prises de vues, de créer des bases de données de référence, d’établir les liens entre températures de surface et température interne.

Les indicateurs sonores tels que les vocalisations émises par les poussins dès l’éclosion ou lors de la mise en élevage pourraient être de bons candidats. C’est l’objet du projet ChickTip de détection automatique des vocalisations de confort et de détresse chez des poussins en petits groupes pour l’instant.

La recherche de biomarqueurs physiologiques permettrait de comprendre les déterminants de la qualité. Au cours d’essais, l’Itavi, l’Inrae et le syndicat des sélectionneurs et accouveurs (Sysaaf) ont noté et analysé la qualité de mêmes poussins à l’éclosion, après 24 h d’attente et à sept jours. L’évolution des scores de qualité a permis de définir des profils « robustes » et « résilients ». Les poussins robustes sont ceux dont la note de qualité n’a pas baissé après l’attente de 24 h. Les résilients voient la note de qualité baisser après l’attente mais elle remonte fortement à sept jours. Ces animaux différaient par leur poids de naissance, leur température corporelle, leur métabolisme énergétique et calcique, leurs statuts immunitaire, inflammatoire et oxydatif.

 

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