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Elections européennes : « Il faut un cadre dédié à l’agriculture dans les accords commerciaux », défend Jérémy Decerle de Renaissance

Eleveur bovins viande et député européen depuis 2019, Jérémy Decerle, n°14 de la liste conduite par Valérie Hayer pour les élections européennes, justifie les votes de son parti et explique le volet agricole de son programme, lors d’une conférence organisée par le groupe Réussir, le Cevipof et le CAF à Paris.

« L’agriculture au niveau européen reste une pierre angulaire, plus d’un quart du budget est lié à l’agriculture, la souveraineté est une priorité pour nous », ainsi s’est exprimé Jérémy Decerle, éleveur bovins viande en Saône-et-Loire, député européen depuis 2019, candidat en 14e position sur la liste Renaissance-Modem-Horizons menée par Valérie Hayer, lors du grand oral organisé par le groupe Réussir, le Cevipof et le Caf, le 28 mai à Paris.

Je subis les frais d’une cuisine interne


Un exercice difficile pour ce spécialiste des questions agricoles qui n’est pas sûr d’être élu, se retrouvant loin derrière Pascal Canfin, en 4e position de la liste et spécialiste des questions environnementales. « Je subis les frais d’une cuisine interne. Si je suis élu je continuerais de me battre avec les tripes », lâche l’ancien président des Jeunes agriculteurs devant l’assistance.

Lire aussi : Élections européennes : chez Renaissance, Jérémy Decerle recule

Réciprocité et clauses miroirs pour les accords commerciaux

Interrogé sur la position très critiquée de son parti sur les accords de libre-échange, Jérémy Decerle reconnaît : « La profession agricole s’est exprimée assez justement en disant que l’on ne peut plus accepter des produits importés qui ne respectent pas nos règles. On pousse la question des clauses miroirs ». Pour l’heure, le député avoue que la France est un peu isolée sur le sujet et n’a pas réussi à l’imposer. « Aujourd’hui aux Pays-Bas et en Autriche certains nous rejoignent », souligne-t-il.

« Agriculture et alimentation sont toujours les variables d'ajustement des accords. Il leur faut un cadre dédié. L'agriculture peut être un argument de négociation mais les accords doivent être fondés sur la réciprocité », poursuit-il rappelant que les Jeunes agriculteurs avaient proposé en 2008 une organisation mondiale de l’agriculture (OMA) pour sortir de l’OMC.

Concernant les accords commerciaux, Jérémy Decerle propose aussi un système de compensation permettant d’utiliser une « partie des avantages positifs très forts » pour certaines productions pour « minimiser l’impact sur les autres ».

Lire aussi : Européennes : Céline Imart, n°2 de LR, appelle les agriculteurs à « regarder ce qui a été voté »

PAC : l’aide à l’actif agricole comme point de départ

Concernant le budget de la PAC, le député Renaissance milite pour remettre la définition de l’agriculteur actif sur la table au niveau européen. « Cela devrait devenir l’élément déclencheur pour l’obtention des aides, il faut avancer là-dessus sur la prochaine PAC. Il faut garder un système d’aide à l’hectare mais le point de départ doit être l’actif », poursuit-il.

Lire aussi : Elections européennes : pour qui les agriculteurs vont-ils voter ?

Green Deal : « il ne faut pas tout mettre à la poubelle »

Interrogé sur la position favorable du parti pour la poursuite du Green Deal et de la stratégie de la Ferme à la Table, Jérémy Decerle se justifie. « La Commission européenne a pondu tout un tas de texte sans aucune prise en compte des réalités. Quand c’est arrivé au Parlement, on partait d’un texte complètement irréaliste. Mais ce n’est pas ce qu’on a voté au Parlement, car on a réécrit les textes », explique-t-il. Et de rappeler que la directive SUR (réduction des pesticides) avait été enterrée et le texte sur la restauration de la nature amendé, toutes les mesures concernant l’agriculture étant devenues optionnelles. « Dans Farm to Fork il y a aussi le texte sur NBT et crédits carbone, il ne faut pas tout jeter à la poubelle », poursuit-il.
 

Une fenêtre pour discuter d’un Egalim européen

Autre proposition de la liste de Valérie Hayer (retrouvez l'ensemble du programme) : adopter un Egalim européen. « L’idée d’un Egalim européen vient d’un problème de prix des produits agricoles dans tous les pays de l’Union. Il y a une fenêtre pour discuter des négociations commerciales et du droit de la concurrence (article 210 bis du règl. (UE) n° 1308/2013 sur les OCM) », commente Jérémy Decerle.

Revoir la conférence L’agriculture dans la campagne des Européennes
 

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