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Bioéconomie : la France peut mieux faire pour exploiter durablement sa biomasse

Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a demandé au Conseil Général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) de réaliser une mission de comparaison avec d’autres pays européens de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie européenne de bioéconomie et du volet bioéconomie de la PAC. Les résultats viennent d’être publiés dans un rapport.

UE
La mission propose d'optimiser la production de biomasse.
© Michel Portier

« La bioéconomie, un concept plus développé dans d'autres États membres qu'en France », tel est le constat d’une mission du CGAAER dont le rapport « Parangonnage sur la mise en œuvre de la stratégie européenne relative à la bioéconomie » a été publié le 31 janvier sur le site du ministère de l'Agriculture. 

Cette mission a comparé la stratégie française en la matière avec les initiatives prises par l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Pologne, la Suède et les Pays-Bas en analysant à la fois l’importance économique de la bioéconomie dans chaque pays, la vision portée par les pays et les différentes stratégies développées, la gouvernance, l’interaction avec les politiques sectorielles et régionales, les exemples de projets mis en œuvre.

La bioéconomie n'est pas un enjeu à part entière en France

« La bioéconomie n’apparait cependant pas comme un enjeu à part entière», voilà ce que l'on peut lire en introduction du rapport. « Elle est éclatée au sein d’au moins quatre stratégies » poursuit la mission citant les stratégies :
• « Développer les biotechnologies industrielles, les produits biosourcés et les carburants
durables » (de la recherche académique jusqu’à la valorisation, l’innovation, le déploiement
industriel et la formation);
• « Alimentation durable et favorable à la santé » ;
• « Solutions pour la ville durable et les bâtiments innovants » ;
• « Systèmes agricoles durables et équipements agricoles contribuant à la transition
écologique »

Après analyse des démarches de nos voisins européens, les auteurs du rapport estiment que « le développement de la bioéconomie suppose un changement profond de la société et des modes de production, notamment parce qu’il est nécessaire d’accomplir une transition entre l’utilisation de ressources fossiles vers une exploitation durable de bioressources. De ce point de vue tous les acteurs doivent être mobilisés autour d’objectifs partagés, ce qui passe par une communication sur la bioéconomie plus forte ».

« Un observatoire de la bioéconomie devrait être mis en place »

Face à ces constats, la mission propose en premier lieu de renforcer dans la stratégie française les objectifs de circularité et de durabilité de la bioéconomie qui sont des priorités de la stratégie européenne révisée en 2018, dans l’objectif de limiter la consommation des bioressources et d’en assurer le renouvellement et de contribuer fortement à la lutte contre le changement climatique.

S’agissant de la PAC, les synergies doivent être trouvées avec les politiques de soutien à la bioéconomie, les divers programmes d’investissement par filières, les activités de recherche ou de formation. Des sites régionaux d’information sur les aides mobilisables devraient être constitués à destination des porteurs de projets. Pour mesurer l’évolution des filières, leur potentiel et les résultats des politiques mises en œuvre, un observatoire de la bioéconomie devrait être mis en place.

Optimiser la production de biomasse

La mission propose différentes recommandations pour renforcer la stratégie en matière de bioéconomie de la France :

  1. Optimiser la production de biomasse en utilisant la complémentarité des productions alimentaires et non alimentaires au sein notamment de la stratégie française
  2. Mettre en place un observatoire sur la base de l’Observatoire National des Ressources en Biomasse, intégrant le cycle complet de la valorisation des produits dans la logique circulaire issus des ressources de l’activité agricole, forestière et de la pêche.
  3. Amplifier l’éducation et la communication sur la bioéconomie du citoyen comme du consommateur
  4. Donner à la bioéconomie une dimension politique, interministérielle et pluridisciplinaire, en nommant un délégué interministériel, en créant un groupe de coordination de la bioéconomie
  5. Renforcer la coopération et l’échange d’expérience avec les autres Etats membres, notamment l’Italie et l’Allemagne
  6. Instaurer des synergies entre les politiques de soutien à la bioéconomie mises en œuvre par l’Europe, l’Etat et les Régions. Rendre accessible l’information sur les soutiens financiers aux porteurs de projet, via par exemple des sites en région.

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