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Vie professionnelle
Mutations technologiques et organisations du travail : quelles pistes pour gagner du temps ?

Pour le chercheur Martin Richer, le cadre du travail qui existait auparavant est aujourd’hui « en miettes ». Sous-traitance, automatisation, innovation… participent à l’élaboration d’un nouveau cadre. Mais le facteur humain joue aussi beaucoup pour envisager une autre vision du labeur. La recherche du gain de temps fait évoluer l’organisation dans les exploitations.

© Jean-Charles Gutner

Dans tous les secteurs, les façons de travailler évoluent et l’agriculture ne fait pas exception. Alors « comment travaillerez-vous demain ? ». C’est la question posée dans Terra, suite à l’AG de Cerfrance Brocéliande qui s’est déroulée le 12 avril à Vannes. Lors de cette journée, Martin Richer, enseignant chercheur à la Sorbonne et administrateur du « think-tank » Terra Nova, a présenté sa vision prospective des mutations à venir. « Le travail, dans toute notre vie, nous y consacrons 12 % de notre temps », a observé le spécialiste en préambule. La journaliste Claire Le Clève relate l’ensemble de l’exposé dans le journal breton « Une montée en puissance de la fragmentation, de l’automatisation, de la plateformisation, de l’individualisation et de l’insubordination », ainsi résume-t-elle les « cinq lignes de force » présentées par Martin Richer et qui permettent d’expliquer les mutations qui touchent le travail dans nos sociétés. « Plus on va loin dans l’automatisation, plus le travail humain mobilise l’intellect, le cognitif, l’émotivité qui ne sont pas robotisables. Le travail devient indissociable de notre personnalité », affirme le consultant. Si les débats étaient surtout consacrés aux mutations que connaît le travail, l’article rappelle aussi que le travail n’est pas un simple labeur. C’est aussi un « domaine de réalisation de soi » qui permet de « trouver une place dans la société ».

On sent bien dès lors l’importance de trouver un équilibre. Organisation du travail, voire réorganisation sont des facteurs clés pour y parvenir, et l’objectif prioritaire semble bien être de gagner du temps.

Dans l'Agriculteur charentais., le sujet est abordé dans un article intitulé « Simplifier le travail pour consacrer du temps aux enfants ». Bernard Aumailley a réalisé un reportage chez Aurélien et Emmanuel Fouet, agriculteurs en Charente-Maritime. Eleveurs de chèvres mais aussi parents à la recherche d’une « qualité de vie », ils ont fait des choix professionnels. Désormais, ils ne fabriquent plus de fromages et ont augmenté le cheptel. Et la réorganisation se poursuit en passant aussi par des investissements raisonnés pour augmenter la mécanisation. A terme, ils pensent encore augmenter le nombre d’animaux et embaucher un salarié. Ils racontent leur recherche d’une simplification du travail au quotidien.

Cette quête de gain de temps est une préoccupation majeure dans nombre d’exploitation.

Dans Réussir Lait, Véronique Bargain a rencontré au printemps 2018 Patrick Drouin et Jean-François, associés en Gaec dans le Maine-et-Loire. Dans leur ferme laitière, l’organisation du travail est aussi primordiale. « Tous les détails comptent pour gagner du temps », assurent-ils.

Avis partagé par Daniel et Alexandre Comin qui témoignent dans Réussir Bovins Viande. Ces éleveurs normands de l’Orne ont choisi d’expérimenter le maïs épi dans les rations, pour réduire les coûts de mécanisation de la distribution, pour concentrer les rations en énergie et « pour gagner du temps ».

Toujours dans Réussir Bovins Viande, un article d’archive présente une mise au point par l’Inra et l’Institut de l’Elevage qui permet d‘évaluer la charge de travail et montre que « l’organisation est primordiale pour gagner du temps ». La méthode dite des bilans travail a maintenant une vingtaine d’années. L’idée n’est donc pas nouvelle mais elle fait son chemin.

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