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[Edito] Pour l'agriculture, peut-on encore parler d'aléas climatiques ?

Pas une campagne ne se passe sans son lot d'accidents climatiques. La seule dimension aléatoire, c'est désormais de savoir quel sera l'événement extrême le plus néfaste. 

La grêle est le dernier fléau en date subi par les agriculteurs cette année, après une séquence de sec qui coûtera des quintaux dans les sols superficiels.
La grêle est le dernier fléau en date subi par les agriculteurs cette année, après une séquence de sec qui coûtera des quintaux dans les sols superficiels.
© B. Dupuis

On peut se demander si le terme « aléa climatique » est encore approprié, tant ces événements « incertains », selon la définition du Robert, deviennent systématiques. Gel, grêle, excès d’eau ou sécheresse, coup de chaleur, manque de rayonnement… Depuis 2016, seules les récoltes 2017 et 2018 sont relativement passées entre les gouttes. La seule incertitude, c’est de savoir quel fléau sera, une année donnée, le plus délétère pour les récoltes ou les prairies. Il semble que cette saison, le sec et les températures excessives remporteront la palme. La grêle est aussi de la partie, avec plus de 2700 déclarations de sinistres au 9 juin.

Il faudra s’y habituer, puisque tous les spécialistes l’affirment : la violence et la fréquence des excès de la météo ne feront que se renforcer. Or, force est de constater que l’agriculture reste largement démunie face à ces agressions du ciel. Chacun y va de sa solution, souvent en défendant sa boutique : développer l’irrigation, la haute technologie et les nouvelles techniques de sélection pour certains, agroécologie, agriculture de conservation ou retour à des équilibres naturels pour d’autres… Il faudra sûrement un peu de tout cela, mais pourra-t-on faire l’économie d’une révision profonde des modes de production pour garantir la pérennité des fermes ?

Cette sombre perspective ne fait que compliquer une équation déjà ardue : comment assurer la souveraineté alimentaire française, européenne, mondiale, dans un contexte de nécessaire sobriété énergétique pour ne pas détraquer plus encore le climat, tandis que les tensions géopolitiques enflamment les marchés mondialisés des matières premières alimentaires ?

Le nouveau record atteint par le cours du blé sur Euronext le 16 mai (438 euros la tonne !) a valeur de symbole. Il résulte en effet de l’annonce par l’Inde qu’elle n’exporterait quasiment pas de blé cette année pour cause de canicule, sur fond de marchés poussés au bord de la crise de nerfs par la guerre en Ukraine. Alea jacta est.

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