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Échange paille-fumier : comment définir les modalités ?

Des outils existent pour définir une valeur économique à l’échange paille-fumier entre éleveurs et céréaliers. Ils intègrent les valeurs agronomiques de la paille et du fumier, la valeur de l’humus mais aussi le travail nécessaire lors de l’échange des matières.

Tracteur devant un tas de fumier
© JC Gutner

 

L’estimation de l’échange paille-fumier à partir des barèmes régionaux 

De nombreuses chambres d’agriculture communiquent annuellement des barèmes indicatifs régionaux d’achat de la paille ou de fumier qui peuvent servir de base à la négociation. Certains agriculteurs équilibrent leur échange à partir de ces données.

Voir tous nos articles sur la paille 

L’estimation de l’échange paille-fumier par la chambre d’agriculture des Hauts-de-France

En 2023, la paille en andain est estimée de 25 à 30 €/t par la chambre d’agriculture des Hauts-de-France et le fumier de bovins en tas à la ferme de 25 à 30 € /t. Soit une base d’échange paille-fumier de 1 tonne de paille en andain pour 1,1 t de fumier bovin litière accumulée ou encore 1 tonne de paille en andain pour 1,5 t de fumier bovin logettes litière accumulée > 2 mois (départ tas à la ferme).

L’estimation de l’échange paille-fumier par la chambre d’agriculture des deux Sèvres

La chambre d’agriculture des deux Sèvres estime l’échange à 1 t de paille en andain contre 1,5 à 2 t de fumier de stabulation de bovin (litière accumulée) ou 1,2 à 1,5 t de fumier en dépôt bout de champ ou encore 1 t de fumier épandu.

Lire aussi : Quelle équivalence économique entre paille et fumier ?

Ces estimations d’échange paille-fumier sont des exemples. L’approche peut être différente en fonction des régions. Il convient donc de se rapprocher de la chambre d’agriculture de sa région ou de son département pour en savoir plus.

L’estimation de l’échange paille-fumier à partir de la valeur agronomique de la paille et des effluents d’élevage 

Autre possibilité, partir de la valeur agronomique. Celle-ci se compose de la valeur de l’humus et de la quantité d’azote, de phosphore, de potasse et de magnésie, valorisée au coût du marché.

Arvalis définit les valeurs de 3 types de paille (céréales, colza, pois) et de 11 types d’effluents d’élevage (fumier, lisier, fientes, composts …) en éléments fertilisants dans sa calculette échange paille-fumier. Celle-ci est disponible gratuitement sur paille-fumier.arvalis-infos.fr. Une analyse des matières échangées sera encore plus précise. La composition du fumier ou du lisier diffère beaucoup selon la gestion des effluents en bâtiment et de l’alimentation animale.


Exemple de valeur fertilisante de la paille et du fumier

 

N

P2O5

K2O

MgO

Paille de céréales (unités par tonnes)

6

1,7

12,3

1,5

Fumier bovin litière accumulée plus de deux mois (unités par tonnes)

5,9

2,8

9,5

1,6

Prix engrais par unité

1,21

0,89

0,67

0,22

Source Arvalis. Calculette échange paille-fumier

 

La forte variabilité du coût des engrais nécessite de se mettre d’accord sur une date de leur achat. La chambre des Hauts-de-France a par exemple choisi de prendre les prix moyens de mars à juillet 2023.

Prix de l’engrais en Hauts-de-France

 

Tarif moyen de mars à juillet 2025

N

1 à 1,10 €/U

P2O5

0,95 à 1,10 €/U

K2O

0,7 à 0,80 €/U

Source Chambre agriculture Hauts-de-France

Lire aussi : La paille, un coproduit convoité et coûteux

Un coût complet avec la calculette échange paille-fumier d’Arvalis

Calcul de l’équivalence de l’échange paille-fumier au niveau agronomique

La calculette échange paille-fumier d’Arvalis permet de calculer dans un premier temps de l’équivalence de l’échange au niveau agronomique (en équivalent valeur fertilisante). 

L’outil propose une sélection des types de paille et d’effluents d’élevage  dans une liste déroulante. La composition en éléments fertilisants s'affiche par défaut (N, P, K, MgO) selon les références Arvalis et Comifer. Elle peut être modifiée par d’autres valeurs par l’utilisateur, de même que le prix des éléments fertilisants. 

Dans notre exemple d’échange paille-fumier de bovins sur litière accumulée de plus de deux mois (Tab.1), l’OAD estime l’’équivalence économique  valeur fertilisante 2023 à 1 tonne de paille pour 1,06 fumier de bovin.

Lire aussi : « J’économise fioul et engrais avec des échanges paille contre lisiers et fumiers »

Calcul de l’équivalence économique globale de l’échange paille-fumier

Il est possible de calculer aussi l’équivalence économique globale (éléments fertilisantsmécanisationcarburantmain d’œuvre) avec la calculette Arvalis. Ce résultat intègre le coût du travail réalisé par l’éleveur ou le céréalier, en se basant sur le barème d’entraide de la chambre d’agriculture de la Meuse (55). 

Dans notre exemple, dans le cas d’un pressage et transport de la paille par l’éleveur pour une distance de la parcelle à l’exploitation de 5 km et d’un transport et épandage du fumier effectué par le céréalier, l’équivalence économique globale sera de 1 t de paille contre 0,59 t de fumier.

Si le céréalier presse et transporte la paille et l’éleveur transporte et épand le fumier, l’équivalence sera de 1 t de paille contre 1,81 t de fumier. La calculette permet d’envisager tous les cas possibles (frais transportenfouissementépandage).

Voir tous nos articles sur le fumier

La calculette Arvalis intègre aussi la valeur de l’humus

Pour cet exemple, elle est de 1 t de paille contre 1,02 t de fumier. L’équivalence humus est calculée à partir du coefficient iso humique (K1) et de la teneur en carbone (Références Arvalis) des pailles et des fumiers choisis.

 

D’autres éléments non chiffrés sur l’échange paille-fumier

D'autres éléments non chiffrables peuvent être également pris en compte dans le cadre de cette négociation d’échange paille-fumier. Comme les éléments fertilisants secondaires et le potentiel d’activité biologique, le délai d'enlèvement des pailles, la compaction des sols, le broyage de la paille…

L’établissement d’un contrat écrit permet d’éviter les malentendus. Il définit l’identification des deux parties, l’objet de l’échange, les engagements réciproques, la durée, les conditions de résiliation et les cas de force majeure.

 

Respecter les règles d’enregistrement dans le cahier d’épandage

Il faut respecter les obligations règlementaires concernant l’export d’effluent. La réglementation impose la présence de bordereaux d’export-import co-signés par les parties pour les cahiers d’épandage avec les quantités et type d’effluents et les îlots culturaux recevant les effluents d’élevage et les dates d’épandage. Ce bordereau établi au plus tard à la fin du chantier d’épandage sera conservé avec le cahier d’enregistrement (un exemplaire pour chaque exploitant).

Cas particulier : si l’élevage est soumis aux ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement) il doit posséder un plan d’épandage et seules les parcelles présentes dans ce plan d’épandage peuvent recevoir les effluents issus de cet élevage.

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