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Drôme : des vergers agroforestiers étudiés à la loupe

Combiner pêchers et amandiers avec des grandes cultures ou encadrer des rangs d’abricotiers par des pistachiers, oliviers, grenadiers, châtaigniers et des cultures annuelles, c’est le pari du projet Arbriss’eau sur la plateforme TAB, dans la Drôme. [Texte : Sophie Sabot]

<em class="placeholder">verger en agroforesterie</em>
Le projet Arbriss’eau mesure l’efficacité des systèmes agroforestiers fruitiers, notamment sur la diminution des besoins en eau.
© CTIFL

En l’absence de sécheresse et de canicule sévère, l’année a été favorable à une bonne croissance des arbres dans les deux systèmes agroforestiers fruitiers implantés en 2021 sur la plateforme TAB (techniques alternatives et biologiques) d’Étoile-sur-Rhône, dans la Drôme. Ces parcelles d’essais, en bio, entrent ainsi progressivement en production. La première, d’un hectare, associe pêchers, amandiers et grandes cultures.

« Les rangs d’arbres sont perpendiculaires au vent dominant, ici le Mistral. Une rangée d’amandiers sert de brise-vent à une rangée de pêchers et aux grandes cultures », explique Baptiste Labeyrie, ingénieur de recherche au CTIFL, qui coordonne les expérimentations sur la partie fruitière du projet. Le dispositif compte cinq fois deux rangées d’arbres avec un espacement de 5,5 mètres entre les deux espèces. Entre elles, des bandes de cultures assolées de 12 mètres mais aussi une haie de biodiversité intraparcellaire.

L’agroforesterie fruitière peu connue

Juste à côté, sur environ un hectare, une seconde parcelle mixe cinq espèces fruitières, là aussi avec des cultures assolées. Quatre fois deux rangs d’abricotiers sont ainsi encadrés alternativement d’un rang de pistachiers et d’un rang de grenadiers, puis grenadiers et oliviers, puis oliviers et pistachiers et enfin pistachiers et grenadiers. Dans chaque rang, hors abricotiers, un châtaignier a été implanté tous les trois arbres. Son rôle en tant qu’arbre de haut jet : produire de l’ombre pour les autres espèces. Entre ces quatre rangées d’arbres sont implantées des bandes de cultures de 12 mètres de large.

Le CTIFL et la Sefra (station expérimentale Rhône-Alpes) comptent mesurer l’effet de ces systèmes agroforestiers sur la diminution des besoins en eau, leur résilience vis-à-vis du changement climatique ou encore leur impact sur les régulations biologiques au sein des parcelles. Le tout sera comparé à des pêchers et abricotiers témoins plantés hors vergers agroforestiers. Des sondes et capteurs permettront un enregistrement précis des données microclimatiques, que ce soient les effets sur la température, le rayonnement solaire, l’humidité… Enfin, seront examinées les performances technico-économiques de ces systèmes. De quoi apporter des références précieuses sur l’agroforesterie fruitière, encore peu connue en France, mais qui se pratique notamment autour des agrumes en Grèce ou en Afrique.

Le stress des arbres surveillés

L’unité Piaf de l’Inrae (Clermont-Ferrand) est associée au projet Arbriss’eau. Spécialisée en physique et physiologie intégratives de l’arbre en environnement fluctuant, son équipe réalisera des suivis dans les deux systèmes agroforestiers de la plateforme TAB. « L’objectif de ces mesures sera d’apprécier les capacités de résistance des arbres au stress thermique, hydrique ou encore au gel », souligne Baptiste Labeyrie du CTIFL.

Rédaction Réussir

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