Aller au contenu principal

Des écologistes à la majorité : l’inquiétude partagée du monde agricole face à l’accord commercial Mercosur-Union Européenne

L’accord commercial entre l’Union Européenne provoque de vives inquiétudes. Les réactions sont nombreuses, tant au niveau du monde agricole que des représentants politiques. Ecologistes, Insoumis, Républicains ou membres du Rassemblement national : le traité de libre-échange suscite un débat environnemental, économique et sanitaire. Et le débat existe aussi au sein de la République en Marche (LREM). Petite revue de tweets.

Carte localisant l'Union européenne et le Mercosur.
© Treehill (Wikicommons)

L’accord avec le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay ne finit plus de faire réagir.  « Il va entrainer une concurrence déloyale. Nos pratiques respectent des exigences qui ne sont pas respectées outre-Atlantique. Cet accord trompe les consommateurs », fustige Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.  

Même diagnostique à la Confédération Paysanne, le syndicat s’interroge sur la « durabilité » de cet accord : Qu'y a-t-il de « durable » à mettre en péril nos élevages paysans, majoritairement nourris à l'herbe, en abaissant les droits de douane sur l'importation de 99 000 tonnes de viande bovine issue d'animaux entassés dans des feedlots, gavés au soja OGM et aux antibiotiques ? ».

Pour rappel, l’accord permet de réduire les droites de douanes sur de nombreux produits : viande bovine, mais aussi sucre ou volaille. L’accès total au marché UE pèse 160 000 t pour les viandes du Mercosur, selon la Fédération Nationale Bovine. Lire aussi : Accord UE et Mercosur : berlines allemandes contre aloyaux sud-américains

La filière sucre, déjà déstabilisée, redoute une importation massive de sucre. Alors que le groupe Südzucker a annoncé la fermeture de deux sites, l’accord permettrait l’importation de l’équivalent de la production d’une « importante sucrerie », dixit la Confédération Générale des Planteurs de Betteraves (CGB).

La volaille est aussi directement concernée par le traité de libre-échange. L’ouverture à 180 000 tonnes de poulets représenterait 4500 emplois directs en France, dont 1500 éleveurs. Un poulet sur deux, consommé en France, est importé. Outre les aspects économiques, les détracteurs de l’accord s’appuient sur ses conséquences sanitaires. Dans une lettre ouverte, l’interprofession Anvol rappelle qu’en 2017, des lots de poulets issus du Brésil ont été rejetés car ils contenaient des salmonelles : « n’importons pas l’alimentation que nous ne voulons pas dans notre assiette ».

Du côté des responsables politiques, ils sont nombreux à dégainer leur tweet. Michel Dantin, député européen (les Républicains) s’inquiète de la traçabilité de la filière viande.

Dans la majorité d’Emmanuel Macron, les dents grincent parfois. Jean-Baptiste Moreau évoque même un « passage en force ». Dans une interview au journal le Monde, le député LREM estime que l’accord est signé par une Commission Européenne à bout de souffle. « C’est cette Europe-là que les gens ont repoussée depuis des années. Cette Europe-là a provoqué le Brexit. Est-ce qu’on continue avec les mêmes âneries qu’on a faites depuis vingt ans ? »

 

C'est finalement assez rare pour être signalé, la position des écologistes rejoint celle des agriculteurs. "Je ne comprends pas qu’on puisse en l’état signer cet accord. Ce type de décision politique montre qu’on n’a aucune approche systémique, globale de la lutte climatique. On est très loin de la cohérence. Cet accord est complètement antinomique avec nos ambitions affichées et, surtout, avec la réalité de ce qu’il faut faire", regrette Nicolas Hulot.

Lire aussi : Exportation tonique pour le Mercosur

Les plus lus

Carte des zones réglementées et vaccinées liées à la DNC au 5 novembre 2025.
Dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) : nouveaux cas dans les Pyrénées-orientales et le Jura

Le bilan national de la dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) établi le 11 novembre par le ministère de l'Agriculture…

Agriculteur faisant une déclaration de MAEC sur son ordinateur dans le cadre de la PAC.
Aides PAC 2023-2027 : quelles sont les productions affectées par la réforme ?

Après la réforme de la PAC entre 2022 et 2023, les aides PAC ont changé pour 61 % des exploitations, avec 27 % en baisse et 34…

Parc de machines agricoles en élevage laitier en Maine-et-Loire
Coûts de mécanisation en agriculture : « Il y a encore des économies possibles, d’environ 17 600 euros par an et par exploitation dans les Pays de la Loire »

Une étude de l’Union des Cuma des Pays de la Loire pointe des économies sur les charges de mécanisation réalisables pour 60…

Cartes des foyers de FC03 et FCO8 depuis le 1er juin 2025
Les cas de FCO 3 et 8 progressent toujours sur le territoire

Selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture en date du 13 novembre, 6709 foyers de FCO de sérotype 3 et 3112…

Gendarmes contrôlant une camionnette blanche
DNC : 8 verbalisations sur 679 points de contrôle des mouvements de bovins

La ministre de l’Agriculture fait le point sur les contrôles renforcés visant les mouvements illicites de bovins, responsables…

Carte des cas de DNC en Catalogne au 21 octobre 2025.
Dermatose nodulaire contagieuse bovine : en Espagne, le nombre de cas de DNC grimpe à 17

Le dernier bilan fait état de 17 foyers de DNC enregistrés en Catalogne soit sept de plus en une semaine. 

 …

Publicité