Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) : le gouvernement réaffirme sa stratégie, les mobilisations des syndicats agricoles persistent
Le premier Ministre Sébastien Lecornu a réaffirmé la stratégie de lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), dans un courrier publié le 19 décembre, après sa rencontre avec les syndicats agricoles. En face, les mobilisations agricoles persistent, malgré des appels à une trêve.
Le premier Ministre Sébastien Lecornu a réaffirmé la stratégie de lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), dans un courrier publié le 19 décembre, après sa rencontre avec les syndicats agricoles. En face, les mobilisations agricoles persistent, malgré des appels à une trêve.
Avec Agra Presse
Le premier Ministre Sébastien Lecornu a reçu les représentants des différents syndicats agricoles, vendredi 19 décembre à Matignon, au sujet de la crise agricole. Dans un courrier publié après la rencontre à la demande de la FNSEA, le chef du gouvernement réaffirme la stratégie mise en place contre la dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC). « N’éliminer que les bovins présentant des symptômes fait courir un risque majeur de propagation du virus », soutient Sébastien Lecornu, défendant une stratégie « qui repose sur les recommandations des scientifiques ». Le premier Ministre annonce aussi le renforcement des contrôles de police et de gendarmerie contre les transports d’animaux. Les contrôle de l’État seront eux suspendus dans les exploitations à vacciner. Et Sébastien Lecornu de rappeler ses récentes mesures de renforcement de la vaccination et du fonds de soutien pour les petits élevages dans le Sud-Ouest, dont l’enveloppe passe de 10 à 11 millions d’euros.
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« Le compte n’y est pas » déplorent la FNSEA et les JA
S’ils défendent la stratégie sanitaire déployée, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs répondent le 20 décembre que « le compte n’y est pas » sur un ensemble d’autres sujets. Dans un courrier, la FNSEA cite notamment la crise viticole, les revenus négatifs en grandes cultures, ou encore l’attente de la parution de différents décrets d’application (LOA, Loi Duplomb, ICPE). L’alliance syndicale FNSEA-JA appelle donc le gouvernement à « revoir sa copie » d’ici le prochain rendez-vous, prévu la première semaine de janvier. « Nous demandons un cap clair pour l’agriculture française et européenne », soutient la FNSEA.
Même si le courrier n’est « pas suffisant » pour lui, le président des JA Pierrick Horel appelle de son côté à un arrêt des blocages. « Nous ne souhaitons pas prendre les Français en otage, ni même perturber les fêtes de Noël », soutient-il le 20 décembre sur France 2. Le président demander toutefois aux JA de « rester mobilisés », et annonce des « actions coup de poing » d’ici à Noël.
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La Confédération paysanne et la Coordination rurale toujours mobilisées
La Confédération paysanne juge dans un post du 19 décembre que la discussion avec le premier Ministre « n'a pas permis d'avancer sur le point central de notre mobilisation : la fin de l'abattage total des troupeaux ». Le syndicat indique continuer ses mobilisations, mais celles prévues cette semaine sont moins nombreuses que durant le week-end, soulignent nos confrères d’Agra Presse.
La Coordination rurale (CR), aussi en désaccord avec la stratégie d’abattage total du gouvernement, indique dans un communiqué le 20 décembre n’avoir « pas obtenu satisfaction » après sa rencontre avec le premier Ministre. Le syndicat dénonce une « réponse sécuritaire qui aggrave les tensions », et « n’appelle pas à la fin des mobilisations ». Le 19 décembre après sa réception à Matignon, le président de la CR Bertrand Venteau avait indiqué que ses sections départementales sont « autonomes » dans les actions menées. Il soulignait toutefois la « fatigue » de ses « troupes », et leur demandait « d’être respectueux des concitoyens » pendant cette période de fêtes. Bertrand Venteau jugeait par ailleurs que la ministre de l’Agriculture Annie Genevard « était dépassée ».
Un avis que ne partagent pas Michel Barnier, Stéphane Travert, Julien Denormandie et Marc Fesneau. Dans une tribune publiée le 20 décembre dans La Tribune, les quatre anciens ministres de l’Agriculture indiquent soutenir le protocole sanitaire mis en place par la ministre de l’Agriculture et le gouvernement. « Le pire serait aujourd’hui la division. […] Dans ces moments décisifs, chacun doit mesurer que l’adversaire n’est ni l’État ni la science, mais le virus », affirment-ils.
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