Aller au contenu principal

Dégâts de lapins dans les cultures : comment réagir ?

Lorsque les lapins de garenne s’attaquent aux cultures, il faut déterminer rapidement d’où ils viennent pour parvenir à un accord avec le détenteur du droit de chasse. Les modalités de lutte autorisées varient selon les territoires.

Le préjudice causé aux cultures comme la betterave ou le tournesol est souvent plus important dans la mesure où elles ne tallent pas et ne peuvent donc pas redémarrer.
Le préjudice causé aux cultures comme la betterave ou le tournesol est souvent plus important dans la mesure où elles ne tallent pas et ne peuvent donc pas redémarrer.
© C. Dromby

Que faire lorsque l’on est confronté à des dégâts de lapins ? D’après le Code civil français, le lapin de garenne, animal sédentaire, est affecté à un terrier, et le détenteur du droit de chasse est en charge de réguler la population. Il peut s’agir d’un tiers, d’une association de chasse, du réseau SNCF ou autoroutier… Une fois le détenteur du droit de chasse identifié, l’agriculteur doit le contacter pour valider avec lui l’origine du sinistre et les responsabilités de chacune des parties. Si le détenteur du droit de chasse est la SNCF, il convient de contacter SNCF Réseau qui mène des actions locales avec les fédérations de chasse.

Christine Dromby, expert foncier et agricole, attire l’attention sur le délai de prescription de six mois à partir du moment où les premiers dégâts sont constatés. « Il faut être réactif pour que le dossier soit clôturé avant ce délai. Au-delà des six mois, le dossier n’est plus pris en compte, quelle que soit la procédure engagée, à l’amiable ou judiciaire. »

Ensuite, l’exploitant prévient son assureur qui nomme un expert pour établir une procédure à l’amiable avec expertise contradictoire. Si aucun accord n’est trouvé entre les deux parties, il est possible d’engager une procédure judiciaire. Une fois l’expertise amiable terminée, le montant des dommages peut être estimé. « Pour que le dossier soit valable, les dommages doivent être significatifs, précise Christine Dromby. Il convient également de prouver qu’il y a une surpopulation de lapins de garenne sur le secteur concerné. »

Les organisations professionnelles agricoles demandent aux agriculteurs de faire remonter les dommages occasionnés sur leurs parcelles. Ces données sont nécessaires pour justifier auprès de la DDT d’une surpopulation de lapins de garenne et des préjudices subis. C’est nécessaire pour classer le lapin de garenne comme espèce susceptible d’occasionner des dégâts. Dans certaines zones où l’animal est concerné par ce classement, un arrêté préfectoral autorise sa capture, à l’aide de bourse et de furet, toute l’année dans les lieux où il est présent.

Certains départements, comme le Cher, imposent qu’il soit euthanasié sur place et sans délai. D’autres fixent des notions de distance pour la destruction à tir. « C’est le cas du département du Loir-et-Cher, le lieu de destruction à tir doit être effectué à moins de 150 mètres des cultures agricoles de production », précise Aurore Goubeau, chargée de mission FNSEA Centre-Val de Loire

Pour limiter les dégâts, les fédérations de chasse mettent à disposition des filets de clôture électrique pour protéger les cultures. « Nous conseillons également aux agriculteurs de cultiver des graminées associées à des légumineuses (luzerne, sainfoin) le long des cultures, indique Adrien Lalle, technicien cynégétique à la Fédération départementale des chasseurs de l’Aube. Ces plantes attirent le lapin en raison de leur appétence et leur pousse constante. L’impact est ainsi limité sur les cultures. »

De son côté, SNCF Réseau est très attentif à la gestion des terriers des animaux fouisseurs dont fait partie le lapin. Leur présence risque fortement de déstabiliser les talus, ce qui constitue une menace pour la sécurité des personnes et des voies. Lorsque son droit de chasse n’a pas été délégué à un tiers, l’entreprise mène différentes actions pour réguler l’emprise de cette espèce. Les 27 agents régulateurs de faune sauvage répartis sur la France réalisent des tournées régulières aux abords des voies pour déranger les animaux, vérifier l’état des clôtures et procéder éventuellement à leur réparation ou à leur renforcement. SNCF Réseau développe des partenariats avec des experts, des associations et les acteurs locaux (louvetiers, chasseurs, sociétés de chasse locales, agriculteurs, riverains, collectivités, communes…) pour coordonner des actions concertées dans le respect de l’environnement et de la biodiversité.

Les plus lus

Parcelle de colza mi-octobre, stade 4 feuilles, dans l'Eure
Fertilisation azotée du colza : dans quel cas peut-on apporter 30 unités d’azote minéral en végétation à l’automne en 2025 ?

Le 7e programme national d’actions nitrates donne la possibilité d’apporter 30 unités d'azote minéral sur…

<em class="placeholder">Ecran d&#039;ordinateur montrant un registre phytosanitaire. </em>
Registre phytosanitaire numérique : quelles garanties de sécurité pour les données de l’agriculteur à partir de 2026 ?

Au 1er janvier 2026, l’enregistrement des traitements phytosanitaires devra obligatoirement se faire par voie numérique.…

<em class="placeholder">Moisson de blé tendre dans le nord de l&#039;Eure-et-Loir (Marchezais).</em>
Moisson 2025 : des blés tendres avec de bons rendements et un taux de protéines dans la norme

La récolte 2025 du blé tendre se termine. Les volumes collectés remontent fortement par rapport à 2024 sans pour autant…

<em class="placeholder">Récolte du blé tendre en juillet 2025 en Charente Maritime</em>
Moisson 2025 : ne pas manquer les opportunités de vendre ses céréales
La moisson 2025 se caractérise par une exceptionnelle précocité dans toutes les régions et par des résultats qui dépassent les…
<em class="placeholder">Sébastien Bodineau et Arnaud Blanchard, céréaliers en Eure-et-Loir</em>
« Nous boostons nos colzas au démarrage avec du fumier de volaille grâce à un partenariat éleveur-céréaliers en Eure-et-Loir »

Arnaud Blanchard et Sébastien Bodineau, céréaliers en Eure-et-Loir, ont noué un partenariat avec Amandine Dusanter, éleveuse…

<em class="placeholder">Champ de betteraves sucrières. </em>
Betterave sucrière : un potentiel de rendement 2025 qui reste élevé à l’échelle nationale

Après l’alerte à la jaunisse lancée mi-juillet dans plusieurs régions betteravières par la Confédération générale des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures