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Dans l'Hérault, il crée une marque de négoce pour rentabiliser le domaine viticole

Les propriétaires du domaine du Météore, dans l’Hérault, ont investi pour donner un nouveau souffle à l’exploitation. À l’avenir, la rentabilité devrait s’asseoir sur des rendements retrouvés et une marque de négoce.

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Simon Frich, directeur du domaine du Météore, dans l'Hérault, participe à des salons. En 2024, tous ses nouveaux clients sont venus de Wine Paris et Millésime Bio.
© Domaine du Météore

C’est un corps céleste qui a donné son nom au domaine du Météore, à Cabrerolles, dans l’Hérault, où se situe un cratère de météorite. Il semble aussi avoir conféré son élan au chiffre d’affaires de la propriété, qui connaît une progression de 30 % par an depuis 2021. Investissement financier conséquent des propriétaires, changement de direction, conversion en bio, création d’une gamme de négoce, développement de l’export, storytelling ou encore présence sur des salons commerciaux participent de ce redressement. « Le domaine a été racheté en 2018 par deux associés anglais, et mis en gestion durant un an, retrace Simon Frich, directeur du domaine. Cela s’est mal passé et j’ai été embauché en mai 2020. Je suis reparti pratiquement de zéro partout. »

Calculer ses coûts de production et la marge souhaitée

Simon Frich s’est entouré de conseillers à la vigne, en cave, mais aussi et surtout au commerce. Il a commencé par remettre la grille tarifaire à plat, en calculant pour cela les coûts de production ainsi que la marge nécessaire et en visant un tarif consommateur final identique sur tous les circuits de distribution. « La gamme existante était plutôt cohérente et le packaging refait par un designer anglais plaisait donc nous avons conservé tout cela », indique le directeur.

Mais il a retravaillé le profil des vins afin qu’ils soient bien différents pour chaque cuvée, et a créé une marque de négoce. « Le but de cette marque, en AOC languedoc et non en faugères, était de disposer de vins abordables, avec un prix client de 9,90 euros par col, quand les tarifs des vins du domaine démarrent à 12 euros la bouteille », précise Simon Frich. Pour l’instant, cette gamme est encore alimentée par les vins du domaine en rouge. Mais une partie des volumes sont achetés pour le rosé et la totalité pour le blanc. « L’objectif est de n’être que sur des achats extérieurs pour cette gamme, afin qu’elle soit rentable », analyse Simon Frich. Un glissement qui s’effectue peu à peu, au rythme de l’essor commercial des vins de domaine.

Participer à des salons et booster la notoriété

Parallèlement à cela, le directeur a travaillé sur les circuits de commercialisation. « La première chose que nous avons développée, ce sont les grossistes et l’export », poursuit-il. Pour ce faire, il a bénéficié du réseau et des contacts de Fabrice Chaudier, conseiller en techniques de vente, marketing et stratégie, et de sa présence à Millésime Bio et Wine Paris. « En 2024, tous nos nouveaux clients proviennent de ces deux salons », témoigne-t-il. Un succès qu’il attribue notamment à la notoriété du domaine. « Nous n’avons pas travaillé ces salons en amont, poursuit-il. Mais des gens qui avaient déjà goûté nos vins par ailleurs ou qui nous connaissaient via d’autres circuits de commercialisation, sont venus nous voir. » Une notoriété qui doit beaucoup au chercheur Frank Brenker, de l’université Goethe de Francfort. Ce dernier a publié une étude sur les trous de météores en 2023, où il revient sur les résultats de l’étude du cratère du domaine du Météore. Une publication qui a procuré une bonne visibilité au domaine et participe de la notoriété. L’équipe communique également sur les réseaux sociaux et travaille avec une entreprise de communication au Royaume-Uni qui y gère les relations presse.

Mais sans volume, point de rentabilité. Simon Frich a donc veillé à retrouver des rendements satisfaisants, même s’ils sont irréguliers. Le domaine produit en moyenne 90 000 cols par an, « ce qui permet d’être rentable », souligne-t-il. Il essaie aussi de diminuer les charges, mais « il n’y a pas une grosse marge de manœuvre », regrette-t-il.

Enfin, la diversification avec un gin et bientôt une fine de Faugères et l’aspect évènementiel ne sont pas oubliés, avec un projet de restaurant dans le cratère de la météorite et de cabanes insolites. « Mais tout dépendra du PLU », nuance le directeur. En attendant, tous les premiers vendredis du mois, le domaine organise des soirées autour d’artistes, de concerts, etc., avec la présence de food-trucks. Des animations qui ne contribuent pas très lourdement à la marge mais consolident la notoriété du domaine. Grâce à tout cela, Simon Frich espère atteindre l’équilibre en 2025, avec un chiffre d’affaires visé aux alentours de 550 000 euros.

Domaine du Météore

Surface : 25 ha en production

Nombre de cols : 90 000/an

Circuits de commercialisation : 35 % export, 30 % grossistes en France, 10 % vrac, 10 % cavistes, 6 % restaurants, 6 % clientèle particulière, 3 % divers (évènementiel, etc.)

CA 2024 : environ 450 000 euros

Progression CA depuis 2021 : + 30 %/an

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