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Crise du bio : quand les grands opérateurs encouragent les déconversions

Afin de réduire les volumes et redresser les marchés, de grands opérateurs incitent les producteurs des différentes filières bio à se déconvertir, selon une enquête d'Agra Presse.

Bio
Marc Fesneau refuse d'entendre parler de déconversion en élevage porcin bio.
© Dominique Poilvet

Le marché du bio affronte une crise d’ampleur qui a fait dire à Marc Fesneau lors des Assises de la bio qui se sont tenues début décembre : « Mon principal sujet ce sont les déconversions ».  Porc, lait, œuf ou volaille de chair, toutes les filières sont touchées avec un chiffre d’affaires global qui aurait reculé de 5 à 8 %  à l’échelle nationale, rapportent nos confrères d'Agra Presse dans une enquête complète publiée hier et intitulée Crise du bio: de grands opérateurs encouragent les déconversions. « Nous tentons de chercher des solutions pour soulager nos marchés » confie Jérôme Caillé, président de la Commission bio de la Coopération agricole. Mais pour le moment « les départs ne sont pas massifs » poursuit-il. Selon l’Agence bio, entre janvier et août 2022, quelque 2174 producteurs ont opté pour la déconversion, en un an l’augmentation constatée est de 42 %.

Le Gouessant, Lactalis, Cavac et Bondin Volailles incitent à arrêter le bio

Cette décision d’arrêter le bio est encouragée par certains opérateurs comme Le Gouessant, Lactalis, Cavac, Bodin Volailles (Terrena) depuis 2021, pointe Agra Presse.

« Le retour en arrière est loin d’être facile »

Chez Bodin volailles où l’objectif était de renvoyer vingt producteurs de la production bio vers le Label Rouge, seuls trois ont répondu positivement à l’appel malgré une aide au mètre carré pour compenser la baisse de marge sur 18 mois. Jérôme Caillé, également secrétaire des éleveurs de la SA, explique : « Le retour en arrière est loin d’être facile. En label, les bâtiments sont plus petits et il aurait fallu dans certains cas démonter une partie des constructions ».
 

Vers un nouveau type de contrat chez Lactalis

Dans le lait bio, malgré les nouveaux leviers mis en place par Lactalis - les pénalités prévues par les contrats de livraison ne sont pas appliquées et les aides accordées par le passé n’auront pas à être remboursées - peu de producteurs font le choix de revenir en arrière : 10 sur les 650 collectés. Du coup, Lactalis travaille sur un nouveau type de contrat distinguant lait bio et lait déclassé.
 

Œuf bio : la difficulté d’augmenter l’effectif

Au sein de la coopérative du Gouessant, deuxième plus gros acteur du marché de l’œuf bio, 20 à 25 % de la production bio ont été rebasculés en plein air entre 2021 et 2022, rapporte Agra Presse. Principal levier de compensation financière : une plus grande densité des bâtiments permise par le changement de cahier des charges mais la situation est difficile car tous les éleveurs ne sont pas en mesure d’augmenter l’effectif.
 

Porc : le ministre ne veut pas entendre parler de déconversions

Les choses sont sensiblement différentes en élevage porcin bio. « Nous avons 30 à 40 % de volume en trop, et nous nous sommes donc joints fin octobre aux autres coopératives de Forébio pour demander aux ministres des aides pour arrêter une partie de la production » confie Jérôme Caillé à Agra Presse qui se désole que « le ministre ne veuille pas entendre parler de déconversions ».

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